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Didier Migaud et la Cour des comptes à la rescousse de Macron en perdition

jeudi 7 février 2019 par ingirumimus

C’est le discours favori de la droite depuis la fin du XVIIIème siècle, les dépenses publiques sont trop élevées et cela nuirait à la croissance et à l’emploi. Ce discours est porté aujourd’hui par la droite extrême macronienne, qui nous dit qu’on peut discuter de tout, mais seulement de la réduction des dépenses publiques, sans toucher aux cadeaux faits aux plus riches. C’est aussi le discours du patron du MEDEF Geoffroy Roux de Bezieux [1]. Ne comptons pas sur le président de la Cour des comptes pour aller à contre-courant de cette tendance qui consiste à ne pas remettre en question l’assistanat envers les riches et les entreprises, mais plutôt les aides aux plus démunis qui nous coûtent un pognon de dingue. Démonter ce discours ignoble est de première nécessité car il explique pourquoi le mouvement des gilets jaunes est aussi populaire et dure autant.

Didier Migaud qui dans le temps se disait socialiste, s’est fait une réputation de « père la rigueur » depuis qu’il a été nommé Par Nicolas Sarkozy en 2010 président de la Cour des comptes. Cet individu sinistre qui émarge à 14500 € par mois nous explique depuis des années que la France vit au-dessus de ses moyens, et donc qu’il faut mettre de l’ordre et pour cela réduire la dépense de l’État.

Évidemment l’idée selon laquelle la France vit au-dessus de ses moyens est une idée qui plait beaucoup et dont les gens de droite comme Migaud aiment bien se servir pour faire peur au petit peuple, avec derrière l’idée suivante : nous ne laisserons que des dettes à nos enfants. Ce discours est truffé de mensonges, mais on sait que les pseudo-socialistes, qu’on appelait dans le temps des « social-traitres » fort justement en sont les spécialistes.

Dans son allocution de rentrée Didier Migaud a repris son discours austéritaire habituel, sans annoncer par exemple qu’il allait courageusement baisser son propre salaire pour soulager les finances de la France. La Cour des comptes coûte 214 millions d’euros et emploie 1840 personnes. C’est une danseuse qui coûte cher à la République et qui ne sert à rien, sauf à justifier les politiques anti-sociales des gouvernements qui se succèdent dans une fausse alternance.

Le but de son discours très remarqué par la presse « économique », dont le quotidien patronal Les Échos qui appartient à Bernard Arnault, sponsor de Macron, l’homme le plus riche de France qui ne payait pas ses impôts dans son propre pays pour raison de déménagement fiscale en Belgique, s’est délecté [2], était en réalité de cautionner la politique pourrie de Macron, celle qui met tout le monde dans la rue depuis deux mois et qui va finir par tuer l’économie.

Le premier mensonge de Migaud porte sur l’impérative nécessité de réduire la dette en coupant dans les dépenses. La dette publique nous dit-il frôle les 100 % du PIB. C’est exact, mais il n’est pas certain que cette dette doive être combattue en abaissant les dépenses publiques. Passons sur l’approche volontairement erronée de la dette qui la fait rapporter au PIB, soit le revenu de l’année, plutôt qu’au patrimoine de la France.

Regardons le graphique suivant : la dette publique en 1945 est d’environ 239 %, donc bien plus élevée qu’aujourd’hui, et pourtant, elle va baisser au fur et à mesure que l’État met en place des dépenses sociales nouvelles liées à ce qu’on a appelé l’État Providence et qui sont des promesses du CNR.

Le gouvernement du général De Gaulle travaille exactement à l’inverse de ce qui se fait aujourd’hui : on construit un modèle de protection sociale sur lequel s’appuiera ensuite la croissance des Trente glorieuses. Avec les idées de Migaud et de Macron, non seulement on n’aurait jamais fait la Sécurité sociale – ce à quoi d’ailleurs le patronat était opposé – mais on n’aurait pas fait non plus le New Deal aux États-Unis en 1932. Ce sont ces mêmes idées stupides qui ont été mises en œuvre par le chancelier Brüning entre 1930 et 1932 et qui amènera Hitler au pouvoir. Mais en tous les cas à la Libération on a mis en œuvre une politique sociale qui n’a pas gêné l’abaissement radical de la dette.

Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que la croissance est forte et que l’inflation reste soutenue. Remarquez qu’à partir de 1975 la dette publique va recommencer de croitre alors que la croissance du PIB marque le pas. C’est donc à partir du moment où l’on va commencer à réorienter le modèle productif vers la mondialisation et l’abaissement de l’État que les problèmes d’endettement public vont apparaître. Mais de cela Migaud évidemment n’en parle pas, soit qu’il ne le sache pas – on est souvent surpris du niveau d’ignorance de ces gens, plus occupés à faire les couloirs pour arriver, qu’à étudier les questions dont ils sont en charge – soit qu’il cautionne la mise en place d’un modèle néo-libéral.

Donc la première idée de Migaud est erronée, le niveau de la dette n’a jamais enrayé la croissance, c’est plutôt l’inverse : la faible croissance et la faible inflation génère de la dette, sans même parler de l’obligation de se refinancer sur les marchés. Toujours dans le mensonge Migaud qui veut à tout prix diminuer les dépenses publiques ne dit rien des raisons qui ont fait exploser la dette. Comme nous le voyons ci-dessous, elle augmente fortement avec la crise de 2008, durant le quinquennat de Sarkozy. Pourquoi ? Ce n’est pas parce que Sarkozy était un médiocre président, c’est essentiellement parce que l’État s’endette pour sauver un capitalisme moribond et ses banques en faillite. D’une manière étrange, l’État pour sauver les banques emprunta de l’argent à ces mêmes banques en faillite ! C’est toute la beauté du capitalisme financier qui est résumée dans cette manœuvre !

Mais il y a encore autre chose, dans cette dette que Migaud nous présente comme insoutenable, il y a des volumes qui n’ont rien à y faire. Il y a d’abord la dette de la SNCF pour une somme de 47 milliards d’euros qui est une dette d’entreprise et que Bruxelles nous a obligé à intégrer dans les comptes publics. Car si on prend en compte la dette de la SNCF, il faut aussi tenir compte de toutes les dettes d’entreprise qui pèsent forcément elles aussi sur le PIB. Les dettes privées en France représentent environ 120% du PIB, ce qui est alarmant en soi, mais dont Migaud se moque éperdument.

En tous les cas la dette de la SNCF n’a pas sa place dans la dette publique, car, qu’on le veuille ou non, elle n’est pas une administration publique, mais une entreprise publique en voie de privatisation [3]. Également il est assez douteux d’inclure dans la dette au sens de Maastricht la dette de la Sécurité sociale qui est en réalité un système d’assurance pour la couverture des risques, chômage, santé et vieillesse, et dont le système de financement ne relève pas de l’impôt.

Le second mensonge porte sur la réduction des dépenses publiques. Migaud nous dit que ces dépenses représentent 56% du PIB. C’est une analyse délibérément erronée qui pratique l’amalgame douteux. Dans ces 56 % il y a environ 25 points de pourcentage qui sont dévolus au financement de la Sécurité sociale. Si j’enlève ces dépenses qui sont financées principalement par les salaires, les dépenses publiques tombent à 31% du PIB ! Et on s’aperçoit alors que c’est moins que les dépenses publiques américaines qui tournent autour de 35% !

L’idée de Migaud est que la France est le pays où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés, mais cela est juste une comparaison comme on l’a vue douteuse. Et puis comparaison n’est pas raison, et il est hypocrite de comparer les fiscalités des pays voisins avec la nôtre dans la mesure où les système sociaux et politiques sont très différents. Il est en effet stupide de comparer comme les libéraux le font généralement des pays qui ont un système de protection sociale élevé financé par les salaires et les pays qui ont un niveau de protection faible financé privativement ou par l’État.

Champion d’une logique étroite et purement comptable Migaud est incapable d’analyser les fonctions des dépenses publiques. En effet, on peut faire sortir les dépenses de Sécurité sociale des dépenses publiques, mais cela signifierait qu’on les privatise. Mais comment seraient-elles alors financées ? Il n’y a pas le choix, soit elles le seraient par une nouvelle baisse des salaires, le patronat avançant qu’il n’a pas les moyens de prendre les dépenses de Sécurité sociale en charge pour cause de compétitivité, soit par un basculement du salaire brut vers le salaire net. Mais dans les deux cas, cela n’arrangerait pas la dette publique.

Évidemment nous savons que derrière ce discours de père la rigueur il y a les compagnies d’assurance privées qui rêvent de pouvoir se partager ce gâteau. De là à dire que Migaud reprend les idées qui circulent dans l’entre-soi de l’oligarchie qu’il fréquente, il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas. Mais nous savons qu’une telle privatisation si elle permettrait de présenter un ratio dépenses publiques/PIB beaucoup plus bas n’assurerait en rien une bonne qualité de services, parce que les coûts de gestion des compagnies d’assurance privées sont plus élevés et qu’il faudra bien rémunérer aussi les actionnaires ! I

l est également plutôt curieux qu’au XXIème siècle ces gens-là n’aient toujours pas compris qu’un système de couverture sociale large et efficace était aussi un élément qui améliorait la productivité globale des facteurs. Comme nous le voyons dans le graphique ci-dessous, il y a un lien positif entre dépenses de santé et niveau de PIB par tête. Il y a d’ailleurs toujours un lien positif entre dépenses sociales et richesse, à n’importe quelle époque.

Dépenses de santé et PIB par habitant en 2000, en parité de pouvoir d’achat. Rapport su Sénat n° 424 (2003-2004) de M. Alain Vasselle, fait au nom de la commission des affaires sociales, déposé le 21 juillet 2004

Le troisième mensonge de Migaud porte sur les réductions de dépenses publiques. C’est ici qu’il assure sa jonction avec le discours réactionnaire de Macron. Les dépenses publiques doivent baisser dit-il. Mais pourquoi devraient-elles baisser ? Essentiellement nous dira Migaud parce que le déficit public est très élevé. Il serait en effet de 80 milliards d’euros en 2018.

Admettons que ce chiffre de 80 milliards d’euros soit juste. Admettons aussi qu’il faille le réduire. Nous remarquons tout d’abord que les niches fiscales – ces possibilités d’éviter l’impôt pour les plus riches – coûtent chaque année 100 milliards d’euros à l’État [4] ! Et on voit bien que si elles étaient abolies, le budget de l’État serait non pas en équilibre, mais en excédent.

Mais Macron n’en parle pas et Migaud encore moins. Pourquoi ? La réponse est pourtant évidente, parce que ces niches fiscales profitent d’abord aux plus riches. Soyons justes, la Cour des comptes avait mis l’accent par le passé sur le dérapage de ces niches fiscales, mais aujourd’hui Migaud n’en parle plus. Ce qui veut dire qu’il donne caution à Macron pour faire baisser les autres dépenses de l’État.

Prenons la fiscalité voulue par Macron, en matière de gabegie financière c’est pas mal. Le CICE qui est en place par sa volonté depuis 2014 lorsqu’il était ministre de l’économie a déjà coûté 80 milliards d’euros. Mais pour l’année 2019, ce sera 40 milliards supplémentaires qui seront décaissés ! C’est autre chose que les fonds de tiroir qu’on gratte sur les APL des étudiants. Si à cette somme extravagante on rajoute l’abrogation de l’ISF, on couvre plus de la moitié du déficit de l’État.

Mais pour cela il faudrait suivre les revendications des gilets jaunes, plutôt que celles du MEDEF. Et je ne parle pas des différents arrangements sur la fiscalisation des actions par exemple ou sur l’Exit-tax qui ensemble vont coûter à terme au moins 10 milliards d’euros à l’État.

Évidemment on pourrait aussi parler de la fraude fiscale : celle-ci est estimée entre 80 et 120 milliards d’euros par an, de quoi combler entièrement le déficit public. Or il est de notoriété publique que les gouvernements qui se succèdent depuis trente ans n’ont rien fait pour combattre ce fléau. Macron encore moins que les autres, il a même dépénalisé la fraude fiscale dès son intronisation [5].

Désormais ce sera seulement Bercy qui en toute opacité décidera de poursuivre tel ou tel qui aurait fraudé le fisc. C’est ce qu’on appelle le verrou de Bercy et qui pourrait en y regardant de près ouvrir facilement la porte à la corruption. Certes on comprend bien que dans une économie mondialisée et numérisée, où les capitaux sont très mobiles, ce ne soit pas une tâche facile, mais est-ce une raison pour avoir des résultats aussi médiocres en la matière ?
Dans un ouvrage qui avait fait pas mal de bruit à l’époque, Fabrizio Calvi et Thierry Pfister signalait le travail obscur d’une femme d’affaire qui travaillait à faciliter l’évasion fiscale et dont le mari, haut fonctionnaire à Bercy, avait la tâche de poursuivre les fraudeurs [6] !

L’idée erronée – ou le mensonge ce serait plus juste – Macron justifie les cadeaux aux très très riches et aux entreprises par le théorème de Schmidt, les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain. Sous-entendu qu’en transférant des ressources fiscales vers les entreprises via l’ISF ou via le CICE les entreprises investiront. Mais comme le montre le graphique ci-dessus, il n’y a pas de lien apparent entre niveau du profit et investissements.

Depuis 1985 environ la part des profits dans le PIB a augmenté très clairement, mais le niveau de l’investissement est resté stagnant. La raison en est simple : quand le pouvoir d’achat est en berne il ne sert à rien de relancer l’offre. On sait que le CICE qui devait créer des centaines de milliers d’emplois (un million selon Gattaz) a principalement permis d’augmenter les dividendes versés aux actionnaires. Il n’y a eu aucune hausse significative de l’emploi, ni de l’investissement [7]. C’est un gaspillage de l’argent public, mais Migaud ne semble pas être au courant de cette gabegie qui aura coûté entre 2014 et 2019 120 milliards d’euros tout de même !

On voit que Migaud fait de la politique, et pas n’importe laquelle, il est en phase avec le discours de Macron. C’est une politique qui va avec ce que demande Macron pour son Grand débat : choisissez les dépenses publiques à éliminer : vous avez le choix entre moins d’hôpitaux et moins de dépenses éducatives, ou encore vous avez le choix entre diminuer les remboursements de soins ou rabaisser encore un peu plus les services publics.

Mais nulle part Macron et Migaud ne demandent par exemple la baisse des traitements des gens comme lui, ou comme le défenseur des droits Jacques Toubon qui gagne 30000 € par mois, ou une baisse des salaires des députés : ce qui est aussi une revendication des gilets jaunes. Si on suit bien le discours mortifère de cette doublette, les bonnes baisses de dépenses publiques portent sur celles qui peuvent servir à améliorer l’ordinaire des plus pauvres, et les mauvaises baisses sont celles qui nuisent au confort des plus riches.

Mais tous les deux sont d’accord sur un point : « il faut continuer les réformes », c’est-à-dire continuer les transferts de ressources fiscales des plus pauvres vers les plus riches. Le président de la Cour des comptes n’est pas neutre, il a un discours très orienté politiquement. A mon sens il outrepasse ses prérogatives en cautionnant une politique économique que le peuple rejette très majoritairement.

En effet au lieu de la voie austéritaire il aurait pu choisir de dénoncer les cadeaux fiscaux aux plus riches comme on l’a vu, ou encore il aurait pu conseiller de relancer la croissance puisque les recettes fiscales sont d’autant plus importantes que la croissance est forte. Mais non, il a choisi la voie de l’austérité et de cautionner la politique de Macron qui n’est favorable qu’aux plus riches.

Cette canaille de Didier Migaud remettra ça un peu plus tard, le 6 février 2019 pour critiquer cette fois principalement le fait que Macron ait cédé pour donner en avance une prime d’activité, mais aussi pour critiquer les avantages disproportionnés dont disposent les salariés d’EDF qu’il présente comme des nantis [8]. Si nous suivons bien ce socialiste en peau de lapin, aussi mauvais en économie qu’il est louvoyant dans ses accointances, il faudrait pour bien faire que tout le monde se trouve payé au SMIC, tout le monde sauf les très riches bien sûr et Didier Migaud qui en matière d’avantages exorbitants en connait un rayon. Migaud réclame en réalité que Macron soit encore plus à droite si c’est possible.

Mais s’il critique les « largesses » octroyées aux smicards ou aux employés de l’EDF, il est moins pressé de dénoncer le CICE ou la suppression de l’ISF qui pourtant ont creusé un surplus de déficit budgétaire de 45 milliards d’euros ! Une paille ! Cette contradiction montre que Migaud n’est qu’une marionnette destinée non pas à alerter sur les dérives budgétaires, mais plutôt à justifier la déflation salariale décidée depuis Bruxelles.

En effet, on ne voit pas pourquoi il serait meilleur de transférer des ressources publiques vers les riches et les entreprises que vers les pauvres et les travailleurs. Ce n’est plus un point de vue comptable et objectif, mais une vision idéologique qui suppose que les riches stimuleront l’investissement et que celui-ci à son tour entraînera la croissance et l’emploi.

Mais comme on le sait depuis le début du XIXème siècle, la théorie de l’offre non seulement est erronée dans ses fondements méthodologiques, mais elle n’a jamais reçu le moindre début d’une vérification empirique.


Voir en ligne : http://in-girum-imus.blogg.org/didi...

   

Messages

  • 1. Didier Migaud et la Cour des comptes à la rescousse de Macron en perdition
    9 février 2019, 17:44 - par RICHARD PALAO


    "faites ce que je dis pas ce que je fais " pourrais être la devise de l hypocrite MIGAUD qui perçoit un salaire exorbitant de 14500 euros par mois pour commenter ( il a des sous fiffres pour rediger) un rapport annuel dont l objectif est d appeler a toujours moins de services publics , moins de dépenses sociales pour respecter les critères de l UE concernant les déficits publics , politique qui crée la précarité et accroît la misère au seul bénéfice du capital

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