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L’affaire de la Salpêtrière ne doit pas faire oublier tout le reste

samedi 4 mai 2019 par ingirumimus

" Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet, mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles. "
Albert Camus.
C’est entendu, les gilets jaunes n’ont pas attaqué un hôpital, mais ils se sont réfugiés dans l’hôpital pour suivre le gazage et le matraquage de la milice. Tous le monde tape maintenant sur Castaner parce qu’il a menti outrageusement comme le montre le tweet ci-après. Les gardes à vue ont été levées et la thèse d’une « intrusion » intempestive abandonnée [1]. On en fait des caisses maintenant sur les mensonges de Castaner

  • d’abord que ça fait exactement six mois que Castaner ment sur tout, sur le chiffre des manifestants, sur les violences policières, sur les casseurs, bref sur tout. Il est donc dans la même ligne de conduite depuis 6 mois. Personnellement dès que j’ai vu ce communique de Castaner j’ai su qu’il mentait, blacks blocs ou pas. D’ailleurs le 1er mai on ne sait rien des soi-disant blacks blocs qui devaient déferler sur Paris depuis l’étranger ;
  • ensuite, en montant en épingler cette histoire, on oublie que le 1er mai les milices de Castaner se sont attaquées directement au cortège de la CGT. C’est assez inédit dans l’histoire. Depuis le Maréchal Pétain on n’avait pas vu cela. Castaner a encore menti en disant que la CGT n’était pas visée, mais que c’était juste des policiers maladroits qui visaient en réalité des blacks blocs infiltrés. Ce mensonge est aussi grave que le précédent. Mais il est peu relevé. Je précise tout de suite que je ne suis pas cégétiste, et que je porte un regard plutôt critique sur la mollesse de ce syndicat. Cependant il me semble qu’on a franchi un pas de plus vers la dictature en s’attaquant de fait aux libertés syndicales.

On voit ici et là des hommes politiques ou des simples citoyens réclamer le départ de Castaner pour avoir menti et pour être incompétent [2]. Mais ce n’est pas le sujet. Car que ce soit Castaner ou un autre, ce qui est en question c’est la politique globale du gouvernement qui terrorise les populations. Quand la milice de Castaner bombarde le cortège de la CGT de grenades lacrymogènes, c’est délibéré, ce n’est pas de l’incompétence. Ce qui est visé c’est de dire à la CGT, si vous vous rapprochez des gilets jaunes on vous cassera la gueule.

L’ignoble Aphatie a d’ailleurs vendu la mèche [3]. Le pouvoir a organisé une répression féroce. Ce qui a conduit d’ailleurs les gilets jaunes à se réfugier dans l’hôpital. N’hésitant pas à attaquer des cortèges pacifiques.

Certes les flicaillons se délectent de ces matraquages sur des personnes désarmées et plus faible, mais ils sont couverts par leur hiérarchie, que ce soit Castaner, Lallement et au-dessus d’eux, évidemment Philippe et Macron. C’est pour cette raison qu’il est absurde de demander la démission du seul Castaner, certes, cela donnerait un coup sévère à Macron, mais ça ne le tuerait pas.

Voilà les images du 1er mai devant l’hôpital de la Salpêtrière, le fascisme c’est maintenant !

Il faut d’abord partir du fait que les mensonges sur le 1er mai – aussi bien en ce qui concerne la Salpêtrière que l’attaque du cortège de la CGT – servent à couvrir une marche du pouvoir vers le fascisme. C’est clairement la fin des libertés individuelles et de l’État de droit.

Il convient donc de dénoncer le caractère dictatorial de l’exercice du pouvoir, et arrêter de croire que nous sommes en démocratie. Certes, il y a des dictatures encore plus sévères que la nôtre, mais ceci n’excuse pas cela. Le mensonge et la répression sont bien la marque d’un pouvoir fascistoïde – pour reprendre l’expression de Lordon. Ce que nous souhaitons c’est trois choses :

  • d’abord que les syndicats retrouvent un peu de combattivité au lieu d’essayer de se couper des gilets jaunes. C’est d’ailleurs l’apport des gilets jaunes au défilé du 1er mai qui en a fait un succès. Ce qui est en cause ici ce sont les bureaucraties syndicales qui semblent ne plus rien contrôler du tout et qui joue la passivité, car sur les ronds-points et dans les manifestations en gilets jaunes, il y a de très nombreux cégétistes et des membres de SUD ;
  • ensuite qu’on dénonce l’attitude des policiers. Ceux-ci se sont transformés en miliciens, protecteurs de l’oligarchie, alors qu’ils sont sensés défendre la République et qu’ils sont payés avec nos impôts pour cela. Il faut exiger qu’une partie de cette armée lancée dans la guerre sociale se détache de sa hiérarchie et en vienne à dénoncer les exactions commises au nom du parti de l’ordre et d’une logique versaillaise. Donc le mot d’ordre est le suivant, policiers rejoignez-nous si vous voulez qu’un jour on vous pardonne vos crimes. Le tollé que suscite ces deux affaires va introduire un coin entre les policiers, car il y en a tout de même qui ont honte de ce qui se passe ;
  • enfin, il faut faire pression sur la justice. Cela veut dire aussi bien dénoncer les jugements de complaisance contre les gilets jaunes, que dénoncer les violences policières en portant plainte systématiquement. On a des vidéos, des photos, des numéros de matricule qui peuvent facilement servir de preuve. A la suite du 1er mai, il semble que de nombreuses plaintes aient été déposées [4]. Il faut continuer, soit le régime s’assume dictature, soit il dépose les armes.

CRS lanceur de pavé !

La remobilisation des gilets jaunes doit passer par là : dénoncer les mensonges et la répression systématique de tout ce qui bouge. Ce n’est pas un hasard si le terme de « milice » est maintenant généralement employé lorsqu’on parle des forces de l’ordre chargées de réprimer les opposants au régime. Sous les feux de la critique, Castaner a dû reculer, son poste de ministre est en jeu [5]. Mais gageons qu’il ne pourra pas s’empêcher de recommencer à mentir et de continuer à couvrir ses miliciens dans la répression des manifestants contre le régime.

N’oublions pas l’essentiel, cette répression violente vise à interdire les manifestations. Officiellement, il n’est pas interdit de manifester, mais à vos risques et périls. C’est un peu comme la retraite, on peut la prendre à 62 ans, mais avec un taux qui ne permet pas de vivre. C’est là le sens des violences policières : à chaque mobilisation on voit les miliciens de Castaner charger, avant même que la manifestation arrive à son terme, même lorsqu’elle est déclarée, et comme les manifestants se rebellent, alors on dit qu’ils sont violents.

Il semble que la prise de conscience se soit accélérée après ce funeste 1er mai. Enfin on prend conscience de l’étendue de la répression et de la nocivité des mensonges macroniens. Cette politique pourrie qui ne fonctionne pas depuis 6 mois montre que l’arrogance de Macron est dépassée seulement par sa stupidité comme le disait naguère un journal britannique [6] !

En attendant Macron et Philippe ont repris leur dégringolade dans les sondages et les soutiens de la Macronie s’étiolent. Gageons que ce 1er mai sera leur tombeau politique.

Ils n’ont plus pour eux que les nostalgiques de Vichy et les très riches !

   

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