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Demandons une intervention publique du PCF en faveur de Julian Assange

Signez et faites signer

mardi 9 juillet 2019 par lepcf.fr

Avec le soutien total de l’ANC.
Nous militants et adhérents du Parti communiste français, faisons part de notre vive inquiétude devant la situation de Julian Assange suite à son arrestation par la police britannique en violation de la Convention de Vienne et de son droit d’asile. En effet, suite à son arrestation le 11 avril, des experts indépendants des droits humains de l’ONU ont déclaré qu’il est désormais exposé au « risque de graves violations des droits humains » avec la menace de son extradition aux États-Unis.

Dans les heures suivant son arrestation nos camarades du Parti du travail de Belgique (PTB) ont énoncé la demande que la Belgique lui accorde l’asile politique dans un communiqué consultable sur leur site web en disant notamment qu’il est « pourchassé pour avoir été à l’origine de révélations qui ont indisposé les puissants de ce monde comme les images des crimes de guerre américaine en Afghanistan et en Irak » et que « ce n’est pas celui qui dévoile les crimes de guerre qui doit être jugé, mais celui qui les commet ».

Également le 11 avril, Maite Mola, Vice-présidente du Parti de la gauche européenne, a publié une déclaration en anglais sur le site web du PGE où elle dit que l’action du président de l’Équateur Lénine Moreno, en retirant illégalement la protection de son pays du droit d’asile d’Assange, est « une attaque aux droits de l’homme et met en danger la vie des journalistes. Nous en tant que Parti de la gauche européenne condamnons cet acte et demandons à la communauté internationale de s’opposer à son extradition aux États-Unis ».

Gabi Zimmer présidente de la GUE/NGL, a également déclaré son soutien pour Assange en anglais sur le site Web de la GUE/NGL le 12 avril, où elle dit notamment :

« Lorsqu’un journaliste ou un lanceur d’alerte découvre des secrets d’État qui sont dans l’intérêt public, ils ne devraient pas être poursuivis en justice pour leur acte de service public. »

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, a exposé les atrocités commises par les États-Unis en Irak. Mais alors qu’Assange est confronté au système judiciaire britannique et à la menace d’extradition vers les États-Unis, les individus qui ont commis les mêmes crimes de guerre qu’Assange avait exposés, n’ont jamais été jugés.

En outre, il est à noter que depuis le 16 avril, Assange est lauréat 2019 du « prix des Journalistes, Lanceurs d’Alerte et Défenseurs du Droit à l’information » (avec Motarjemi & Rui Pinto) décerné par le groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique du parlement européen.

Dans la version en ligne de L’Humanité du 12 avril, la députée allemande au Bundestag, Sevim Dağdelen, membre de Die Linke, a également déclaré :
« Ce qui est important pour moi, c’est que ce ne soit pas ceux qui révèlent les crimes, mais ceux qui les commettent qui se retrouvent derrière les barreaux. En Allemagne, nous avons immédiatement appelé à une manifestation de protestation et de solidarité ce vendredi devant l’ambassade britannique à Berlin. Le 11 avril est un jour noir pour la liberté de la presse. L’arrestation de Julian Assange par les autorités britanniques est une attaque contre le journalisme indépendant. ».

« Quiconque aime la liberté est instamment prié de se tourner vers les autorités britanniques pour obtenir sa libération. »

« Assange a maintenant besoin d’une large solidarité internationale. Lutter contre son extradition vers les États-Unis ne signifie rien de moins que lutter pour la liberté de la presse et la liberté d’expression. Notre tâche est maintenant de faire pression sur les autorités britanniques pour ne pas extrader Assange vers les États-Unis. »

Toutefois, il ne paraît pas que l’action isolée de la gauche anglaise soit en mesure de protéger Assange et à notre avis seule une mobilisation citoyenne internationale d’envergure pourra faire obstacle à son extradition vers les États-Unis. En effet, comme John Pilger l’a observé :

« Diane Abbott [députée travailliste à la Chambre des communes] a fait un effort vif pour décrire les dilemmes de Julian Assange, sa santé, etc., mais qu’a dit le leader, qu’a dit Jeremy Corbyn ? Il a simplement dit que le gouvernement devrait s’opposer à son extradition ». Bien que Corbyn a incontestablement le mérite de soulever sa voix en faveur d’Assange, John Pilger souligne néanmoins que : « Il ne suffit nullement de simplement dire que le gouvernement devrait s’opposer à l’extradition. Il faudrait énoncer clairement devant le Parlement ce que cette extradition pourrait signifier. Que cela menace la vie de Julian, qu’il pourrait finir par passer le reste de sa vie dans les conditions que le Rapporteur de l’ONU sur la torture a déjà décrites ».

Le "crime" d’Assange a été de publier la vérité sur la duplicité des gouvernements qui se disent démocratiques. WikiLeaks, qu’Assange a fondé et dont il est rédacteur-en-chef, a un bilan impeccable en termes de précision et de véracité. Il s’agit du journalisme d’une qualité dont toute démocratie véritable devrait être fier, qui pour la première fois dans l’histoire, donnait aux gens ordinaires un aperçu des recoins les plus sombres des secrets les mieux gardés des crimes de guerre de leurs États.

Pourtant, les médias et la classe politique ferment les yeux. Où est la fureur contre la liberté de la presse la plus élémentaire – le droit de publier – piétinée pour faire taire Assange ? Où est la volonté de prendre enfin la parole pour défendre Assange ? Il n’y a rien. Comme dit le journaliste britannique Jonathan Cook « Maintenant, ils vont nous submerger avec une nouvelle vague de mensonges et de distractions à propos d’Assange pour nous maintenir anesthésiés, pour nous empêcher d’être en colère alors que nos droits sont réduits à néant, et pour nous empêcher de réaliser que les droits d’Assange et les nôtres sont indivisibles. Nous résisterons ensemble, ou nous tomberons ensemble ».

Les élus du PCF au Parlement européen, et notamment Patrick Le Hyaric, sont intervenus dans le débat sur la directive UE « lanceurs d’alerte » lundi 15 avril pour demander protection pour Julien Assange en vertu des conventions internationales des droits humains. En effet, Patrick Le Hyaric écrit que l’arrestation d’Assange « n’a qu’un objectif : le faire taire parce qu’il a publié des documents que les pouvoirs, à commencer par le gouvernement nord-américain, ne veulent pas que les citoyens connaissent. On se rappelle cette sentence prononcée par le procureur du gouvernement fasciste de Mussolini pour justifier l’emprisonnement de Antonio Gramsci : "nous devons faire taire cette voix pendant 20 ans. Je ne peux le laisser parler". Même sentence pour Assange ou encore pour Lula. Posons une question de plus. Pourquoi accepter la portée des lois extraterritoriales des États-Unis ? Pourquoi les États-Unis ont-ils le droit de contrôler ce que font d’autres pays ? Ajoutons ceci : en plein Brexit, pourquoi le gouvernement Britannique offre Assange aux pouvoirs des USA ? Poser ces questions c’est y répondre. ».

Ces interventions de la part des élus PCF au Parlement européen sont louables mais se cantonnent à la sphère de l’activité parlementaire, alors qu’il est nécessaire aussi de faire appel à la société civile pour des actions en dehors du cadre parlementaire, pour construire la large solidarité internationale dont parle Sevim Dağdelen et pour exiger l’inculpation des criminels de guerre dans les gouvernements plutôt que des journalistes (comme font Gabi Zimmer et le PTB). Il serait nécessaire pour ce faire que le Parti fasse une déclaration publique en ce sens.

De nombreuses semaines sont maintenant passées depuis l’arrestation illégale d’Assange par les autorités britanniques. Il devient urgent de contribuer à la construction de cette large solidarité internationale.

Comme souligne le texte adopté par notre 38ème congrès : « Notre bataille pour la sortie de la France de l’OTAN et sa dissolution est une priorité car cette alliance politico-militaire prolonge une logique éculée, attise les tensions et a relancé une course au surarmement ». Les informations révélées par WikiLeaks et la protection d’Assange devraient être partie intégrante de notre campagne contre l’OTAN, et les communistes devraient en parler dans le cadre de notre campagne pour les élections européennes. C’est pourquoi nous demandons que le PCF fasse rapidement une déclaration publique en exigeant la protection du droit d’asile d’Assange.

Pour signer envoyer vos nom, prénom et section du PCF à :
chalkstephen@gmail.com


Voir en ligne : http://lepcf.fr/Demandons-une-inter...

   

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