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Le capitalisme vert n’existe pas !

mardi 19 septembre 2017 par Jean Penichon

Canicule, Sécheresse sans fin, incendies à répétition, cyclones, ouragans et moussons de plus en plus destructeurs, forêts primitives disparaissant, glaciers et calottes glacière fondant à un rythme accéléré, diminution de la ressource en eau…

Terres devenues arides, malnutrition et épidémies dévastatrices, élévation du niveau de la mer, violences pour la survie, émigration…

Disparition des espèces animales et végétales, pesticides à gogo, nourriture malsaine, transports polluants, cancers et allergies variés, espérance de vie en baisse…

Le réchauffement climatique et les questions environnementales occupent en permanence notre actualité. Un certain nombre « d’écologistes » – tel Nicolas Hulot – prétendent que les questions environnementales transcendent la lutte des classes et l’opposition entre riches et pauvres. Balivernes ! Les problèmes écologiques, et la catastrophe environnementale potentielle à laquelle nous faisons face, sont les produits d’un système, le système capitaliste.

Exemple : actuellement, les capitalistes déciment la forêt tropicale amazonienne. L’objectif est – là encore – le profit à court terme, sous la forme de champs de soja, d’exploitations forestières ou d’élevages de bétail. Une partie de la terre dénudée est déjà devenue stérile. La forêt tropicale amazonienne abrite environ la moitié des espèces du monde. Et surtout, la forêt est un piège à CO2 et diminue l’effet de serre.

Exemple : Lorsque les Grands Bancs de pêche, au large de Terre-Neuve, ont été découverts, on disait – avec une pointe d’exagération – qu’on pouvait marcher sur l’eau, sur le dos des poissons, sans se mouiller les pieds. À présent, les Grands Bancs ont vécu et la morue de l’Atlantique est une espèce en voie de disparition.

Mais le système à la vie dure et il cherche la parade. Dans un article ressent le Journal Le Monde écrivait même :

« Et si la destruction de l’environnement n’était pas seulement une conséquence fortuite de la croissance économique, mais aussi et surtout l’un de ses carburants ? Et si l’érosion des services écosystémiques était, quelle que soit leur valeur, l’une des conditions déterminantes de l’accroissement du produit intérieur brut ? Et si, en un mot, la destruction de la nature était nécessaire à la croissance ? »  [1]

La croissance de quoi ? Pour qui ? C’est encore une fois un chantage « emploi / croissance » d’une mauvaise foi révoltante.

Nous avons trop souvent laissé de côté le problème dit « écologique », l’abandonnant à des politiciens en mal de créneau électoral. Nous avons vécu une sorte de mauvaise conscience. On nous disait productivistes pour défendre l’emploi. Dénoncer des entreprises polluantes c’était un peu mettre en danger les camarades de ces entreprises. Les industriels comme Péchiney, Sanofi et autres Altéo nous ont toujours fait le même chantage éhonté : « si vous nous obligez à appliquer les normes environnementales nous délocalisons ! » Mais on emporte pas les moyens de production à la semelle de ses souliers… [2] si ces moyens de production appartiennent au peuple.

La compétition entre les pays, particulièrement depuis la crise de 2008, les force à diminuer les restrictions environnementales qui s’avèrent être un frein important pour un investisseur avide de profits immédiats. En effet, pourquoi un investisseur perdrait-il du temps à se plier à des contraintes environnementales alors que, chez le pays voisin, les contraintes sont moindres ? C’est ainsi que s’opère un nivellement vers le bas en matière de protection de l’environnement à l’échelle du globe. Merci l’Union Européenne, le FMI et la Banque Mondiale !

« Oui, diront certains, mais Marx était pour l’accentuation de la productivité et ne posait pas de question à propos de l’écologie.  » Il s’agit là d’une lecture erronée et malhonnête de l’œuvre de Karl Marx. En effet, d’abord il est absurde de reprocher à Marx de ne pas avoir répondu à des considérations qui, à l’époque, n’existaient pas. À l’époque de Marx, le système capitaliste n’avait pas encore exploité aveuglément les ressources au point d’amener l’espèce humaine au bord du précipice.

Quoi qu’il en soit, on détecte malgré tout chez Marx des traces évidentes de prise en considération de la question environnementale. Effectivement, il affirme, dans le tome I du Capital : « la production capitaliste ne développe la technique […] qu’en minant en même temps les sources qui font jaillir toute richesse : la terre et le travailleur ». Et dans la Critique du programme de Gotha : « il n’est pas vrai que le travail soit la source de toute richesse, il en est seulement le père, la nature en est la mère ». On saisit ici l’importance que Marx accorde à la nature, lui qui voit que la production capitaliste mine tant le travailleur que la terre.

Mais pourquoi les pays avancés sont-ils incapables de faire face à l’évidence d’une crise environnementale sans précédent qui se dresse devant l’espèce humaine ?

En fait, les pays européens ou d’Amérique du Nord ne sont plus vraiment des démocraties, car le capitalisme y a créer une situation oligarchique où il n’y a plus vraiment de démocratie. De plus, l’absence d’une information libre et non faussée nuit à l’écologie, parce que les classes dominantes n’ont aucun intérêt à résoudre les questions environnementales, elles y perdraient de l’argent. [3]

Une vision petite-bourgeoise (les écolos en général) en vogue pense qu’il suffirait d’une « volonté politique » pour s’attaquer véritablement aux problèmes environnementaux. Les Macron, Trump, Poutine et Cie n’auraient qu’à être remplacés par des dirigeants qui auraient véritablement l’environnement à cœur et il serait enfin possible de faire face à ces enjeux. Pris dans les chaînes du système capitaliste, il s’agit là d’une criante utopie qui ne déplairait pas à JLM.  [4]

Dans la mesure où les dirigeants ne rompent pas avec le système capitaliste, ceux-ci n’auront d’autre choix que de se plier à sa logique. Or, la logique capitaliste implique la recherche du profit coûte que coûte.  

Nous devons refuser tout ce qui, chez certains écolos, vise à condamner en soi le progrès scientifique et technique, à idéaliser de manière ingénue une « nature » mythique antérieure à l’intervention humaine, à dénigrer l’homme en tant que « prédateur irresponsable », à faire fi des conditions de vie réelle des travailleurs, et notamment des plus exploités d’entre eux.

Ce système économique mondialisé enchaine l’humanité, et détruit sa planète. Marx disait que « la nature est le corps inorganique de l’homme », et le capitalisme est en train de détruire ce corps. Les scientifiques envisagent un sombre avenir pour la vie humaine à court terme si nous ne modifions pas drastiquement notre mode de vie et la société dans laquelle nous évoluons.

La lutte pour le socialisme véritablement communiste n’est maintenant rien de moins qu’une lutte pour la survie de l’humanité.

Je pense qu’à l’Anc nous devons prendre ce thème à bras le corps, car nous sommes pour une révolution qui permettrait de refonder notre manière de vivre ensemble et l’économie de notre pays en fonction des besoins de sa population, et ainsi jeter les bases d’une société réellement respectueuse de l’Homme ET de l’Environnement.

L’un ne va pas sans l’autre… Ne laissons plus les écolos petits-bourgeois, idiots utiles du capitalisme, parler d’environnement à notre place.

Bref, c’est collectivement qu’il importe notamment (et c’est vrai aussi sur les questions d’habitat, de services publics, de remise en place de communes dotées de centres-villes et de lieux de convivialité dignes de ce nom…) d’intervenir à la fois sur le terrain environnemental et sur le terrain social sans crainte aucune de cultiver les convergences anticapitalistes.


[1Stéphane Foucart – Le Monde du 17/09/2017

[2Danton : on n’emporte pas sa patrie à la semelle de ses souliers.

[3cf. l’article du Monde cité plus haut.

[4"Nous sommes l’ordre et la stabilité, si j’étais président et si nous gouvernions les gens sauraient où l’on va, nous proposons un compromis au capital, or là on nous propose de nous passer sur le corps ! » (Propos recueillis par Renaud Dély et Marc Endeweld de Marianne et Publié le 14/09/2017 à 16 : 50)

   

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