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C’est pas des gens, c’est des nègres !

mercredi 28 août 2019 par Francis Arzalier (ANC)

Immortelle réplique tirée de ce chef d’œuvre qu’est le film de Bertrand Tavernier, " le coup de torchon " (Photo). Ce pamphlet anticolonialiste sorti en 1981 se situe en Afrique Occidentale Française avant les indépendances. 70 ans plus tard, on pourrait espérer que les " élites " françaises aient enfin évacué leurs nostalgies racistes et leur mépris colonial, pour tous ces "Noirs", voués selon les colonisateurs à l’imitation béate du maitre Blanc, puisque dépourvus par leur naissance de cette civilisation qui fait la supériorité européenne.

Ce serait oublier que le monde est toujours en 2019 divisé en pays impérialistes, dont la France de Macron, et en "pays du Sud", dominés économiquement, politiquement et culturellement, dont la population est majoritairement contrainte au sous-emploi, à la pauvreté, et à l’émigration.

Et que les petits fils des coloniaux de 1950 profitent encore aujourd’hui de l’exploitation perpétuée des richesses exploitées au Niger, au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, sous forme de dividendes de Total, Areva, etc, dont ils sont actionnaires.

Et la vieille mentalité coloniale persiste, le droit supposé de la France d’intervenir en Afrique au nom de prétextes humanistes, contre la menace Islamiste par exemple. Car ce sont les mêmes soldats français qui, comme du temps de l’Empire, occupent le Sahel et y patrouillent, du Mali au Burkina, du désert saharien aux savanes des pays soudanais, qui volent au secours de dictateurs soumis et corrompus comme le Tchadien Deby récemment.

Tous ceux qui s’intéressent dans le monde aux réalités africaines le savent : le prétexte avancé par les autorités françaises pour justifier leur ingérence militaire du Sahel au Sahara est une farce. Ils prétendent s’y maintenir à l’appel des peuples menacés par les djihadistes-intégristes, alors que leur présence armée n’a eu pour résultat que de multiplier leur nombre.

Chaque mois apporte de nouveaux attentats, de nouveaux affrontements et tueries [1], sur fond de disparition des États, de chômage massif, et d’extension des trafics et du fanatisme-tribalisme. Les raids de représailles se succèdent, la peur s’installe en brousse, et des flots de réfugiés fuient leurs villages.

De temps en temps, en France, la presse écrite à l’usage exclusif des minorités diplômées, du Monde au Figaro, consacre à cette tragédie sahélienne en croissance un bas de page, comme s’il s’agissait d’un séisme à la cause inconnue.

Ainsi le Monde du 21 aout 2019 qui décrit les exactions au centre du Mali " Minusma, Maliens ,Francais : ici,personne n’affronte vraiment les djihadistes ", Et titre néanmoins sur " la défiance des civils envers l’ONU." Le lendemain 22, le même quotidien retrace " une attaque meurtrière contre une caserne au Burkina Faso ", et ajoute en encart que "mal payée, mal équipée, l’armée burkinabé n’est pas adaptée pour répondre à la menace ". À se demander à quoi s’occupent les milliers de militaires français de la glorieuse Opération Barkhane, et pour quelles raisons ils parcourent le Sahel depuis 2014 !

Mais les médias télévisés qui sont la source à peu près exclusive " d’information" des citoyens français réduits au train-train quotidien boulot-dodo remplissent la mission qui leur est dévolue par les Pouvoirs qui les contrôlent, taire soigneusement ces faits tragiques. Tout au plus feront ils une allusion fugace aux quelques soldats français qui meurent en OPEX au combat ou d’accident, entre deux compte-rendus détaillés des activités et des pensées supposées de Macron et sa Cour.

Pas aux dizaines d’Africains, paysans, éleveurs, qui du nord-Mali au Burkina, perdent la vie ou leur foyer du fait de l’insécurité croissante, nourrie par les ingérences étrangères, françaises, occidentales ou Saoudiennes, qui alimentent les trafics internationaux de drogue, d’armes et de migrants, et le recrutement de djihadistes bien payés.

Décidément, pour ces " élites " médiatiques qui se font les maîtres à ne pas penser de l’opinion française, rien n’a changé depuis 70 ans :
" C’est pas des gens, c’est des nègres !"

   

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