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Géographie et Politique : Métropolisation et Rassemblement National

vendredi 13 septembre 2019 par Francis Arzalier (ANC)

Le quotidien L’Humanité du 10 septembre 2019 dénonce en une page le Rassemblement National et sa " stratégie de la tâche d’huile ". A juste titre, car si le RN, xénophobe et opposé à toutes formes de luttes émancipatrices, étendait encore son influence a l’occasion des prochaines élections municipales, les conséquences néfastes seraient graves pour tous ceux qui en France n’ont que leur travail pour vivre.

Mais encore faut-il le faire en évitant de tomber dans les pièges politiciens du Pouvoir Macronien, qui gonfle le RN en cultivant l’idée qu’il est son opposant majeur, sinon unique.

Une partie de l’argumentation de l’auteur de l’article est plus que discutable : il constate en effet la dangerosité des objectifs tracés par Marine Le Pen, " se créer un matelas d’élus capables de rayonner dans les territoires, Le RN misant sur les villages, les petites et moyennes villes"[ Lire notre article [Municipales : Quelles perspectives de victoire pour le RN ?]].

Et il cite en exergue le constat fait par Fourquet et Manternach de la Fondation Jean Jaurès :" en tendance, plus une ville est peuplée, et moins Le RN performe." Et le constat est juste, confirmé et chiffré par les sondages, le faible score du RN à Paris intra-muros, et dans les autres métropoles françaises comme Lyon, Bordeaux, etc., et ses pourcentages élevés dans leurs banlieues ( 25/100 pour celles de 3500 à 5000 habitants, 27,5/100 pour celles de moins de 3500.)

Mais il serait bien maladroit de s’en féliciter, car cela confirme seulement le discrédit dramatique des organisations " de gauche ", y compris le PCF. Il s’est englué si longtemps dans les compromis électoraux avec le Parti Socialiste et ses orientations libérales, qu’il s’est discrédité et a renvoyé durablement une bonne partie de ses électeurs naturels vers l’abstention et le vote RN.

Car si le vote RN est plus fort dans les villages du Vexin ou du Parisis qu’à Paris, c’est parce que la métropole est aujourd’hui massivement peuplée d’électeurs bourgeois (qu’on les nomme Bobos ou classes moyennes, ils peuvent payer les loyers démentiels ou y acheter), alors que les familles d’ouvriers ou d’employés en ont été en 50 ans chassés par la spéculation foncière.

Ce phénomène de dispersion des classes populaires de plus en plus au large des grands centres urbains, en petites villes démunies de commerces, et en villages " rurbanisés ", dépourvus de services publics, est la conséquence d’un urbanisme régulé par les seuls impératifs du Marché capitaliste. Il a été nommé par les géographes la " Métropolisation " de la société française. Cette dichotomie sociale a explosé en mouvements désordonnés et disparates l’hiver dernier : les Gilets jaunes ont aussi malheureusement reflété l’évolution politique négative du dernier demi-siècle en France.

Car, parallèlement à cette " Métropolisation ", qui aggravait considérablement les conditions de vie des travailleurs, contraints à des trajets de plus en plus longs entre lieux de travail et d’habitat, le PCF et la CGT, pour ne citer qu’eux, perdaient l’essentiel de leur ancrage en milieux ouvrier, et leurs dérives opportunistes en sont la cause, plus que la présence ou non d’immigrés (ils sont quasiment absents des villages...).

Le problème à résoudre pour nous n’est pas la " Métropolisation ", qui se poursuivra tant que durera le Capitalisme qui l’entretient, il est de savoir renouer le lien démoli entre l’idéologie de lutte de classe, les organisations communistes, et l’ensemble du Prolétariat, l’ensemble de ceux qui vivent exclusivement de leur travail, ou voudraient bien pouvoir le faire.

Et cela passe pour nous par le retour aux fondamentaux de l’idéal communiste, la lutte multiforme pour une société de propriété et de service public, et non plus d’intérêts privés et de profils particuliers.
Voilà la seule route pour vaincre Macron et le RN, les deux visages du même danger, les deux faces d’une même médaille.

   

Messages

  • 1. Géographie et Politique : Métropolisation et Rassemblement National
    13 septembre 2019, 14:54 - par RICHARD PALAO


    Tous les partis politiques son responsables de la montée du RN : ceux qui ont été ou sont encore au pouvoir et qui ont mené une politique qui a semé le chômage la misère et la précarité et qui a détruit de nombreux services publics
    et désertifies les zones rurales .
    mais le PCF a également sa part de responsabilité en "collaborant" avec le PS au pouvoir ou dans les communes et régions , et surtout pour avoir supprimé les cellules d entreprises et la quasi totalité des cellules de quartier qui constituaient un maillage de proximité irremplaçable laissant ainsi un espace politique libre dans lequel le FN RN s est engouffre lui permettant de conquérir des mairies y compris communistes et s ancrer durablement dans le paysage politique et lui servir de marche pieds pour une visée nationale

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