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Electricité et CO2 : le tableau européen

samedi 5 octobre 2019 par Sylvestre Huet

Le graphique ressemble à un tableau abstrait. Des patatoïdes colorés, dispersés sur la page blanche. Mais avec deux axes qui vous parlent de MWheures et d’émissions de CO2. Un tableau concocté par un twitto malin, à partir des chiffres de production d’électricité de dix pays européens et de leur contenu en CO2, le gaz à effet de serre au cœur du problème climatique. Le côté esthétique du tableau ne permet pas d’imaginer le mettre au Musée – quoique, aurait dit Devos… – mais sa charge didactique est remarquable. A condition de passer par quelques explications.

Voici le tableau :

Chaque tache de couleur représente les émissions de CO2 d’un pays (axe vertical en grammes équivalentCO2/kWheure) et la quantité d’électricité produite (axe horizontal, en MegaWattheures). Chaque point correspond à une heure de production et d’émission. L’étalement horizontal mesure la variation de la production au cours de l’année 2018. L’étalement vertical mesure la variation de l’intensité carbone de cette production.Les cercles noirs indiquent la moyenne annuelle de chaque pays. Plus la tache est haute, plus le système émet de CO2 par kWh produit, plus elle est proche de l’axe horizontal et plus elle est climato-compatible. BE Belgique, DE Allemagne, ES Espagne, FR France, GB Grande Bretagne, IT Italie, NO Norvège, PL Pologne, PT Portugal, SE Suède. Note : les productions d’électricité sont bien connues ; les émissions par sources le sont moins. L’auteur du graphique a utilisé la valeur médiane des analyses en cycle de vie complet des différentes technologies que publie le GIEC (p 1335 de l’annexe III du rapport du Groupe-3). Cette médiane masque des disparités.

Bigrement informatif

Ce joli tableau est bigrement informatif des performances actuelles, du point de vue climatique, de ces différents pays en présentant une vision synthétique curieusement obtenue par des données extrêmement précises et nombreuses qui pourraient aboutir à la confusion. Or, c’est à l’inverse une image assez simple qui en ressort.

La taille des pays et donc leur volume de production d’électricité apparaît sur l’axe horizontal, ce qui provoque la dispersions des taches et rend donc lisible l’image globale malgré quelques superpositions. Cela permet de se concentrer sur les performances climatiques de chaque système électrique, sa moyenne et son évolution au cours d’une année entière.

Norvège rose, Pologne grise

Prenons l’exemple de la Norvège, en rose. Son nuage de points est tout en bas à gauche, en partie masqué par celui de la Suède (en bleu ciel). Sa position à gauche indique que sa production est modeste en volume, comparée à celle de la France (rouge) ou de l’Allemagne (orange).

Pourtant, la Norvège est de très loin la championne du monde de la consommation d’électricité (environ 23 000 kWh par habitant, trois fois celle des Français). Mais voilà : nos amis Norvégiens obtiennent la presque totalité de leur jus de l’écoulement de l’eau sur leurs turbines. Du liquide plus de la gravité… et l’affaire est jouée. L’électricité norvégienne est donc climato-compatible quelque soit l’heure, le jour ou le mois de l’année comme nous l’indique la très faible étendue verticale de son nuage de points [1] .

Tournons nous maintenant vers la tache grise, en haut du graphique. Plutôt concentrée au plan horizontal, elle indique une assez faible variation de la production au cours du temps. Son intensité maximale se situe, sur l’axe vertical, entre 650 geqCO2/kWh et près de 800 geqCO2/kWh. Un connaisseur a déjà deviné qu’il y a du charbon derrière des émissions aussi élevées.

Bingo, il s’agit de la Pologne dont les centrales à charbon crachent le gaz à effet de serre à fond les ballons… et des particules fines accusées de mettre fin prématurément à des dizaines de milliers de vies, chaque année. Si la Pologne a déjà installé des milliers d’éoliennes terrestres, en nombre plus grand que le Danemark, cela ne lui permet de diminuer l’intensité carbone de son système électrique que peu de jours par an, ce qu’indiquent les points gris qui descendent péniblement vers les 500geqCO2/kWh. Pour améliorer la situation, les Polonais envisagent d’avoir plus de renouvelables, moins de charbon, plus de gaz et un programme électro-nucléaire.

Découvrez la suite de l’article Ici.


Voir en ligne : https://www.lemonde.fr/blog/huet/20...


Nous vous proposons cet article afin d’élargir notre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s’arrête aux propos que nous reportons ici.


[1Voilà pourquoi nous devons absolument empêcher la privatisation de nos barrages français

   

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