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Hommage à Roger Bourderon, un ami, historien et communiste critique

samedi 9 novembre 2019 par Michel Boissard

Par la publication de cet hommage signé par Michel Boissard (lui aussi, historien de formation), l’ANC s’associe pleinement à la reconnaissance des travaux de cet historien communiste.

Gardois dix-huit ans durant (1958-1976), Roger Bourderon, fils d’un ouvrier chauffagiste et d’une bonne à tout faire, est natif des Pyrénées-Atlantiques. Son cursus scolaire se déroule essentiellement à Paris dans le XIVe arrondissement. Reçu à l’Ecole normale d’instituteurs de la Seine (1945-1948), exemple de méritocratie républicaine, il prépare, à l’issue du baccalauréat, le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud. Il y est admis en section Lettres (1950) et décroche l’agrégation d’Histoire (1955).

Enseignant du secondaire, il sera successivement affecté au Mans, à Alès et à Nîmes, avant que d’intégrer l’enseignement supérieur à l’Université de Montpellier, dés 1964. Lorsqu’il quitte le Midi, il prend un poste à Paris VIII-Vincennes, puis Saint-Denis, où il termine sa carrière en qualité de Maître de Conférences.

Militant et dirigeant syndicaliste au SNES et au SNESup, adhérent de l’Union de la Jeunesse Républicaine de France (UJRF, nom de la Jeunesse Communiste après la Libération) vers 1949, il est membre du PCF au seuil des années 1950, et le demeure jusqu’en 1994.

Militant au sein du Mouvement de la Paix contre la guerre d’Algérie (mobilisé, il est prés de Blida entre 1957 et 1958), membre des directions communistes dans le Gard, il préside l’Université Nouvelle de Nîmes dans les années 1960-1970, collabore à la page Histoire de L’Humanité et participe à la rédaction de l’hebdomadaire Révolution(de 1975 à 1990)), contribue aux Cahiers d’Histoire de l’Institut de Recherches marxistes (il en sera notamment le rédacteur en chef de 1981 à 1995), participe au mensuel Regards (depuis 2000)…

Il sera également conseiller municipal de Saint-Denis (1983-1995). Il y préside le comité local du Bi-centenaire de la Révolution française et publie en 1988 une Histoire de Saint-Denis. Rébellion, résistance, luttes sociales et politiques, formes et pratiques idéologiques constituent le terrain d’investigation principal de Roger Bourderon, focalisé pour une part non-négligeable sur le Languedoc et le Gard. C’est, du reste, avec des Recherches sur les mouvements populaires dans la généralité du Languedoc au XVIIIe siècle (1954) que débute une bibliographie qui compte, à la fois, des études proprement historiques, et de nombreux articles sur la vie sociale, culturelle et artistique, en particulier à Nîmes et dans le Gard. Parmi les premières, on relèvera Les mines du Gard pendant la Deuxième guerre mondiale (1967), Le ravitaillement et les prix dans le Gard : été-automne 1940 ( 1970), et, pour le compte du Comité d’Histoire de la Deuxième guerre mondiale dont il est le correspondant gardois, la Carte de la souffrance : internés, déportés, fusillés, victimes civiles du Gard (1971), débouchant sur La Libération du Languedoc méditerranéen (1974), dans une collection de Hachette-Littératures dirigée par l’historien Henri Michel. Préfacier d’ouvrages de Aimé Vielzeuf, il approfondit la connaissance de la période par plusieurs interventions sur les FFI (1976), le STO (1978), ou Les débuts de la IVe République en Languedoc (1992).

Synthétisant une série de cours passionnants délivrés aux étudiants montpelliérains, il publie en 1979 Le Fascisme, idéologie et pratiques. De 1980 jusqu’aujourd’hui, se succèdent également Politzer contre le nazisme (1982), La Gestapo contre le Parti Communiste (1984), Détruire le PCF : archives de l’Etat français et de l’occupant hitlérien 1940-1944 (1988), La négociation : été 1940, crise au PCF (2001), une série de plongées dans cette France dans la tourmente (1982) dont il brosse le tableau avec Germaine Willard.

C’est avec Rol-Tanguy, le chef de la Résistance parisienne, qu’il présente Libération de Paris : les cent documents (1994), avant que de publier une très sensible et exhaustive biographie de cette figure à la fois publique et méconnue Rol-Tanguy (2004), précédant un ensemble intitulé La Guerre d’Espagne qui, destiné à marquer en 2006, le 70e anniversaire du déclenchement de cette première guerre civile européenne, ouvre plusieurs pistes fécondes de recherche : les anciens d’Espagne dans la résistance, les antifranquistes au lendemain de la guerre, la mémoire espagnole de la Guerre d’Espagne…

   

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