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Les communistes au rendez-vous du centenaire

dimanche 12 novembre 2017 par Jean Penichon, Francis Arzalier

118 délégations du monde entier ont rendu hommage au mausolée de Lénine, Place Rouge

(Ici)

Grand Spectacle communiste le 5 novembre en soirée à Moscou

Palais des Sports de Loujniki (15.000 places) .
Ouverture par un chœur d’enfants. La scène est drapée de rouge avec l’image du croiseur Aurore. Sur la scène, une fanfare de l’armée russe ( actuelle, ce qui suggère une « permission » du Kremlin ) Discours solennel du secrétaire général Guennadi Ziouganov glorifiant la révolution d’Octobre.
Suivent des danses folkloriques. Optimisme soviétique…

La 2ème partie du concert est consacrée aux développements internationaux de la révolution et aux résistances antifascistes (« Bella Ciao »). Clôturé par Guennadi Ziouganov entouré par les principaux dirigeants du PCFR. « Vive le peuple travailleur ! Vive le socialisme ! »
Pas d’hymne final. Les dirigeants descendent vers la salle et se mêlent au public…une innovation !
(Ici)

Saint-Pétersbourg "Novembre".

Autre genre de concert-ballet, ou plutôt « spectacle total » associant musiques, chants, ballet et projections vidéo, à Saint-Petersbourg. C’est un parcours de toute l’histoire soviétique telle que se la représentent des communistes russe aujourd’hui et qui reprend largement, dans un mélange de tradition soviétique et de modernité, l’image légendaire que l’on s’en faisait en URSS. Qui ne connaît pas cette légende découvrira ici ce qui a fait rêver des générations de Soviétiques, du moins ceux qui n’entendaient pas les voix dissidentes. Ou qui les entendaient mais qui participaient aussi à (ou subissaient) la vie « officielle » de leur pays, imaginaire compris. Bref un témoignage politique et artistique : en avant pour la remontée du temps !

Deuxième partie. Elle commence par le chant des « Joyeux compagnons » (années trente, film d’Alexandrov, musique de Dounaievski, mise en scène « d’époque ».) Suivent les bruits de guerre, l’agression nazie de juin 1941, ballet de jeunes femmes, elles expriment la douleur ressentie (« la guerre n’a pas visage de femme » ?) puis surgit un groupe de jeunes hommes rejoints par une femme, ils se préparent, on le pressent, à la contre-attaque, un coup de feu part, voici le moment venu du combat, ce n’est pas la joie pour autant, cette fois c’est la guerre, la vraie, celle qui tue, les femmes reviennent au devant de la scène et ressuscitent les hommes morts, les étreignent… Quant vient la Victoire, c’est la fête, la danse folklorique, à remarquer qu’elle est russe, ukrainienne, caucasienne… plus tard un chœur bien sage entonne le célèbre « Ma Patrie », où « je ne connais d’autres pays où l’on respire si librement ». Puis vient l’annonce solennelle, en radio, du premier vol dans l’espace, surgit le deuxième héros du spectacle, après Lénine, c’est Youri Gagarine…

Au son de la « jeunesse inquiète », chant célèbre des années 60, on en vient à l’exaltation, très convenue, des grands chantiers – villes nouvelles, usines, barrages, terres défrichées – on passe à un autre tube de ces années 60, sur un rythme jazzé, évoquant les terres défrichées, le style évolue, c’est un autre témoignage, l’ambiance « télé » (déjà !) de ces années-là, la chanson sirupeuse, le soviétisme se met au goût du jour « fox trott », variété d’estrade et yéyé soviétique…mais toujours, sur le fond, patriotique et « tourné vers l’avenir » (radieux), bien que déjà très éloigné de la romantique révolutionnaire. Séquence souvenir-souvenir, d’un tube à l’autre, le programme a de quoi ravir les plus de soixante ans dans la salle. Avec une mélodie très dansante et toujours populaire : « Ma maison, mon adresse, c’est l’Union soviétique ».

On se dit, ici, que le PC surfe sur la nostalgie de ces générations tardives qui porte, très précisément, sur les années 60-70, les plus « douces » de l’ère soviétique.
Le message délivré rappelle l’esprit collectif, les camps de pionniers, où se cultivait « l’amitié des peuples », place à la belle enfance au foulard rouge, si heureuse ! Ici, on va même toucher de plus jeunes, disons des quarantenaires qui, dans leur enfance des années 80, ont encore fréquenté les Pionniers.

On termine par un rappel à la gloire d’Octobre et « L’Internationale ».
Ziouganov est là, un camarade l’aide à hausser le ton, car certains ne font que murmurer les paroles de feu de ce chant qui fut hymne officiel jusqu’en 1943…
La version russe de « la lutte finale », est « Notre dernier et décisif combat ».

Les manifestations en Russie et ailleurs. Video

Au journal de 22h de « Ligne rouge », TV du PCFR
Entre une première et deuxième série de séquences, le discours de Ziouganov.

(Ici)

Intéressant reportage photo du journal d’opposition libérale Novaïa Gazeta

(Ici)

Lors d’un concert de gauche radicale non identifié (hors PCFR), une chanson récemment « exhumée ». En substance :
« Le combat continue…Lénine est si jeune et Octobre est à venir »….

(Ici)

Et du côté de l’anti révolution ?

Si les communistes « surfent sur la nostalgie », l’anti-révolution se fait entendre beaucoup plus largement dans les médias, sinon dans l’opinion publique, que l’on dit généralement partagée, embarrassée, ou indifférente.

L’opposition libérale est la plus virulente dans la dénonciation de Lénine et du bolchévisme, à peine surpassée par l’extrême-droite de Jirinovski.
Il y a unanimité dans ces milieux pour considérer Octobre comme un « coup d’état illégitime », la révolution de février étant mieux cotée, comme « démocratique », mais parfois non, vu qu’avec les soviets elle fut à l’origine de la dérive.

Le journal-phare des opposants, « Novaïa Gazeta » titrait sur « la grande tragédie » de 1917. Quant à la radio « Écho de Moscou », elle comparait l’enseignement attentif de la Shoah en Allemagne et l’indifférence pour le Goulag en Russie. La même radio observe « l’indifférence » face aux centaines d’arrestations récentes de partisans de l’agitateur nationaliste Maltsev, qui prétendait commencer « la révolution » le 5 novembre. En l’occurrence, selon les sources officielles, plusieurs « actions terroristes » étaient prévues. A noter que « Écho de Moscou » reste un media d’opposition alors qu’elle appartient à 66% à Gazprom.

« Une telle radio n’existe nulle part », observait justement Poutine, s’indignant que l’on puisse mettre en doute la liberté de la presse en Russie.

Le président, précisément, ne s’est pas gêné, ces derniers temps, pour mettre en cause « les répressions qui ont suivi la révolution d’Octobre » et le fait qu’en reconnaissant aux républiques soviétiques le droit de sortir de l’Union, Lénine avait posé « une bombe à retardement sous la Russie ». Faut-il rappeler que le défilé militaire de la Place Rouge du 7 novembre n’est pas organisé (par Poutine) pour célébrer la révolution (comme certains de nos journaux l’ont répété) mais pour commémorer la parade du 7 novembre 1941, soit la bataille de Moscou.

A l’occasion du centenaire, la question très symbolique de « retirer ou non Lénine de son mausolée » a ressurgi. Une candidate aux présidentielles, Xénia Sobtchak, ancienne vedette TV, s’est prononcée pour l’enterrement de la momie, mais également le président de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov !

De là à supposer que Poutine lui-même « tâte le terrain », il n’y a qu’un pas, franchi par plusieurs commentateurs. Affaire à suivre…

   

Messages

  • 1. Les communistes au rendez-vous du centenaire
    18 novembre 2017, 10:33 - par Dybenko


    Bonjour camarades,

    J’étais à Moscou pour le centenaire avec la délégation de F.V.R (PCF) Vénissieux, nous étions 18 auxquels se sont joints de jeunes camarades venus individuellement.
    Nous avons été reçus très fraternellement par le KPFR ainsi que de très nombreuses délégations, les officielles, comme les spontanées (notre cas) réunies en inter-brigades, la manif n’a pu se déployer sur l’avenue, Poutine nous obligeant à défiler sur les trottoirs, malgré tout la manif a été bon enfant et les russes très heureux de voir des camarades du monde entier. Nous avons été très bien reçu et notre délégation plurielle dans les appréciations de cette période historique est revenue enchantée. Salutations communistes et rendez-vous à Saint-Denis.

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