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Pétrole et mines : la menace qui pèse sur les peuples indigènes de Colombie et d’Équateur

jeudi 6 février 2020 par Cocomagnanville

Les projets d’extraction minière et pétrolière menacent l’harmonie et l’autonomie des peuples indigènes colombiens et équatoriens, où des entreprises étrangères sont venues s’introduire sur les territoires ancestraux et avec l’intention de s’y étendre ; tout cela en complicité avec les gouvernements de l’époque, qui accordent les licences et permis nécessaires en ignorant et en violant les droits des communautés qui y vivent.

La situation en Équateur

Les indigènes Cofán, qui se font appeler A’i (peuple réel), vivent en Colombie et en Équateur, à la frontière du Putumayo. Dans le pays voisin, 14 communautés ont été formées selon l’Assemblée du peuple Cofán ; leur territoire est composé de diverses zones de l’Équateur et elles se trouvent également dans des zones déclarées protégées.

Bien que la Cour constitutionnelle équatorienne ait, à plusieurs reprises, statué en faveur du peuple indigène Cofán et ordonné la cessation des activités minières et des concessions sur leurs territoires, l’État n’a pas réussi à contrôler et à vérifier le respect de ces décisions.

Face à cette situation, ce sont les gardes indigènes Cofán des zones touchées qui ont effectué des contrôles territoriaux, rencontrant entre autres des camps miniers, des tarabitas, des pêcheurs illégaux et des personnes avec des dragues. Dans une interview réalisée par Mongabay Latam, certaines personnes de la communauté ont déclaré avoir reçu des appels étranges qui leur feraient renoncer à effectuer les contrôles territoriaux.

Nier l’existence d’un peuple dans le Putumayo

Dans le département du sud-ouest de la Colombie, le peuple indigène Inga a mené une dure bataille contre les tribunaux du pays pour défendre son territoire contre les projets d’exploration pétrolière qui menacent la vie et l’autonomie des communautés.

L’Agence nationale des hydrocarbures et l’Agence nationale des permis environnementaux avaient donné le feu vert aux projets de l’entreprise Gran Tierra, tandis que le ministère de l’intérieur, par la résolution 0573, informait l’entreprise qu’il n’y avait pas de communautés indigènes sur les 629 hectares qui composent le projet, niant complètement la présence du peuple Inga sur son territoire et violant le droit des peuples indigènes à une consultation libre, préalable et informée.

La bataille a alors commencé à montrer qu’ils habitaient bien cette zone et qu’ils seraient directement touchés par la mise en œuvre des projets pétroliers. Des poursuites ont été engagées, sous la direction de l’Association des Cabildos indigènes de la municipalité de Villa Garzón et grâce à l’important travail de Jairo Muchavisoy, l’ingénieur forestier de la communauté, qui a croisé les données de diverses entités et de la communauté elle-même, une décision a été prise qui a ordonné la vérification par toutes les entités concernées, ce qui a abouti à la reconnaissance de la présence des communautés indigènes dans cette zone.

Malgré cela, à ce jour, le Mininterior n’a pas émis de résolution certifiant l’existence et la présence des 10 communautés trouvées à Villagarzón, ce qui montre clairement les intentions du gouvernement Duque de donner libre cours aux processus d’expansion pétrolière en territoire colombien et, de plus, même indigène, contre les décisions de justice.

La compagnie pétrolière impliquée

Gran Tierra Energy, est une entreprise canadienne qui concentre ses activités en Colombie et, depuis peu, en Équateur. Dans notre pays, Gran Tierra possède 2,2 millions d’acres nets situés dans les Llanos Orientales, le Magdalena Medio et le Putumayo.

Récemment, cette entreprise a obtenu trois blocs dans le bassin oriental de l’Équateur et, en outre, deux nouveaux blocs ont été attribués dans le bassin du Putumayo. Enrique Villalobos, président et directeur général de Gran Tierra Ecuador, a déclaré à PRIMICIAS dans une interview que les blocs qui bordent le sud de la Colombie avec le nord de l’Equateur traversent littéralement le fleuve et qu’ils espèrent étendre leur participation à d’autres zones pétrolières en Equateur.

Pendant ce temps, les indigènes Cofán en Équateur et Inga en Colombie, sont prêts à continuer à défendre leur territoire contre ces projets de grande envergure qui menacent leur autonomie, leur subsistance et leur qualité de vie.

Traduction carolita d’un article paru sur le site du CRIC le 5 février 2020


Voir en ligne : http://cocomagnanville.over-blog.co...

   

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