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Les grandes entreprises pharmaceutiques déjà sur les rangs pour faire de l’argent avec le Covid-19

lundi 13 avril 2020 par Rachel Knaebel pour Bastamag

Les États et les institutions internationales investissent beaucoup d’argent public pour trouver des traitements ou un vaccin au Covid-19. Les grandes firmes pharmaceutiques annoncent vouloir aider. Mais l’industrie du médicament pense surtout à accumuler les profits grâce au virus.

C’est aujourd’hui l’un des traitements à l’étude contre le coronavirus, aux côtés de la chloroquine ou de certains antirétroviraux. Le remdésivir est un antiviral produit par l’entreprise pharmaceutique Gilead, basée en Californie. Il n’a encore jamais été commercialisé. Le 20 mars dernier, la Food and Drug Administration, organe de régulation des médicaments aux États-Unis, lui a attribué le statut de « traitement pour maladie rare ».

Pour être classé « médicament orphelin » (« orphan durg » en anglais), il faut que la maladie concernée ne touche pas plus de 200 000 personnes aux États-Unis au moment du dépôt de la demande. C’était encore le cas au 20 mars pour le Covid-19, avec quelques dizaines de milliers de cas confirmés aux États-Unis. Pourtant, une semaine avant, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que le Covid-19 était une pandémie mondiale. Gilead a donc demandé et obtenu le statut de « traitement pour maladie rare », dans l’optique de soigner une maladie épidémique, qui concerne désormais 200 pays et oblige une grande partie de la population planétaire à se confiner.

Sept ans d’exclusivité sur les ventes et crédits d’impôt pour les essais cliniques

Le virus Ebola. CC CDC Global via Wikimedia Commons.

« Le remdésivir a été développé initialement contre le virus Ebola il y a quelques années, grâce à des fonds publics. Il n’a jamais été encore homologué, ni autorisé, même pas contre Ebola. Il est resté à l’étape de molécule de recherche , explique Patrick Durisch, chargé des questions de santé pour l’ONG suisse Public Eye. Ils l’ont testé contre Ebola, ont vu que ce n’était pas tout à fait au point, alors ils l’ont rangé sur une bibliothèque. Là, Gilead le ressort à l’occasion du Covid. »

Mi-mars, il semble évident que le Covid est en train de se propager bien plus largement. Pourquoi le labo Gilead a-t-il demandé la classification de « médicament orphelin » ? Pour des raisons financières ! « Ce statut spécial donne au fabriquant sept ans d’exclusivité sur les ventes du traitement, des crédits d’impôt pour la réalisation des essais cliniques et des approbations potentiellement plus rapides », détaille Juliana Veras, spécialiste des médicaments pour l’ONG Médecins du monde.

Un statut qui permet aux industriels d’exiger des prix élevés

L’appellation « orphan drug » donne une position de monopole sur un traitement, et la possibilité de le vendre plus cher. Pour une entreprise pharmaceutique, c’est avant tout un avantage commercial. « Les traitements des maladies rares coûtent généralement plus cher que les autres médicaments. Ce statut controversé permet aux industriels d’exiger des prix élevés, avec l’argument qu’ils doivent récupérer les coûts de développement et réaliser des bénéfices tout en desservant des populations de patients relativement peu nombreuses, explique Juliana Veras. Sauf que, d’une part, il n’y a pas de transparence dans la fixation du prix, et, d’autre part, nous savons que dans les coûts de recherches et développement, il existe d’importants investissements publics, notamment dans la recherche fondamentale. »
Le remdésivir aussi a été développé avec de l’argent public.

Les pratiques du laboratoire Gilead ont déjà été dénoncées sur ses médicaments contre l’hépatite C, vendus à plusieurs dizaines de milliers d’euros le traitement - une seule pilule est par exemple facturée plus de 600 euros l’unité.

Résultat : ils sont inaccessibles pour de nombreux malades, et pèsent sur les comptes des assurances maladie dans les pays où un tel système existe.


Voir en ligne : https://www.bastamag.net/Covid19-va...

   

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