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Brésil - La Norvège exclut Vale et Eletrobras du fonds d’investissement

samedi 30 mai 2020 par Ashoka Mukpo

Le Fonds de pension global du gouvernement norvégien, le plus important au monde, a inscrit les géants de l’industrie minière et de l’électricité sur sa liste d’exclusion. L’accident de Brumadinho (MG) et les problèmes liés à la construction de l’usine de Belo Monte ont été les catalyseurs de cette décision.
Vale a été exclue pour "dommages environnementaux graves" et Eletrobras pour avoir contribué à des "violations graves ou systématiques des droits de l’homme".
Cette décision est un coup dur pour les deux entreprises et le signe que les investisseurs européens adoptent une ligne dure face au recul du Brésil dans ses efforts de protection de l’environnement.

Le Fonds de pension mondial du gouvernement norvégien (GPFG) a exclu de son portefeuille deux des plus grandes entreprises brésiliennes du secteur de l’énergie, comme l’a informé le conseil d’administration du fonds à la mi-mai.

La décision de retirer ses investissements au géant minier Vale et Eletrobras, la plus grande entreprise de service public d’Amérique latine - notamment d’électricité - fait suite à une recommandation du comité d’éthique du GPFG, qui a estimé que ces deux entreprises violaient les règles du fonds en matière d’environnement et de droits de l’homme.

Le GPFG est le plus grand fonds souverain du monde, avec plus de 1 000 milliards de dollars d’actifs. Le fonds a également annoncé l’annulation des investissements dans cinq autres entreprises qui ont causé de "graves dommages environnementaux" ou n’ont pas réussi à réduire de manière satisfaisante leurs émissions de gaz à effet de serre.

La Rainforest Foundation Norway a fait l’éloge de cette initiative, affirmant qu’elle pourrait "déclencher une vague internationale de désinvestissement". Le GPFG détenait une participation d’environ 1 % dans les deux entreprises brésiliennes à la fin de 2018, avant de la vendre ces derniers mois.

"Une grande quantité de capitaux internationaux quitte le Brésil aujourd’hui, en raison de la détérioration des politiques publiques visant la protection de l’environnement et des droits de l’homme", a déclaré Vemund Olsen, conseiller principal de la Rainforest Foundation Norway, dans une interview avec Mongabay.

Avec les ajouts récents, la liste des exclusions du GPFG compte désormais 142 entreprises. Les lignes directrices du fonds décrivent un certain nombre de raisons pour lesquelles une entreprise peut figurer sur cette liste, comme la complicité de graves violations des droits de l’homme, la dépendance excessive à l’égard de l’énergie obtenue par la combustion du charbon, les dommages environnementaux et la corruption.

Vale est l’une des plus grandes entreprises privées du Brésil et, jusqu’à récemment, elle était le plus grand producteur mondial de minerai de fer. Le géant multinational a été exclu du portefeuille de GPFG après que la rupture du barrage de Brumadinho (MG) ait tué au moins 259 personnes l’année dernière. C’était la deuxième catastrophe impliquant la société en cinq ans, après qu’une défaillance similaire dans l’ingénierie des barrages ait fait 19 morts et inondé le Rio Doce de 50 millions de tonnes de boues toxiques à Mariana (MG).

En janvier, les procureurs brésiliens ont accusé 16 personnes d’homicide suite à la catastrophe, dont l’ancien président de Vale et plusieurs employés.

Eletrobras, propriété du gouvernement fédéral, a été incluse dans la liste en raison du "risque inacceptable qu’elle contribue à des violations graves ou systématiques des droits de l’homme". La société possède près de la moitié de la centrale hydroélectrique de Belo Monte et contrôle le consortium d’investisseurs qui a financé le projet.

Le barrage de Belo Monte a été problématique dès le début, en proie à des problèmes d’ingénierie et faisant l’objet d’une campagne mondiale visant à en stopper la construction en raison de son impact sur l’écosystème du rio Xingu et sur les communautés indigènes vivant à proximité. En 2015, le ministère public a poursuivi Eletrobras et les autres membres du consortium pour l’usine, accusant le projet d’"ethnocide" et de destruction des moyens de subsistance des peuples indigènes de la région.

Après l’annonce du fonds norvégien, dans une lettre adressée au GPFG, Eletrobras a nié toute implication dans des violations des droits de l’homme à Belo Monte et a demandé au fonds de reconsidérer sa décision d’annuler les investissements, car elle serait fondée sur des "informations inexactes et dépassées".

La décision du GPFG de retirer les investissements des deux entreprises intervient à un moment où le président Jair Bolsonaro et les dirigeants européens s’opposent aux initiatives de son gouvernement visant à inverser les mesures de protection de l’environnement dans le pays. Bolsonaro a un passé de discours anti-indigène incendiaire.

M. Olsen espère que d’autres investisseurs suivront son exemple, et que la décision du GPFG sera comprise comme un avertissement au gouvernement Bolsonaro que le démantèlement des protections de l’environnement et des groupes indigènes peut être coûteux.

"Les entreprises qui dépendent de l’accès aux marchés européens sont soumises à une forte pression en raison de l’importance accordée à l’absence de politiques publiques et de contrôle environnemental. Nous pensons que c’est la seule façon pour le gouvernement de changer, car il n’écoute plus les organisations environnementales, mais seulement les entreprises", dit-il.

Image de la bannière  : le groupe indigène Pataxó Hã-hã-hãe vit à São Joaquim de Bicas (MG), une municipalité voisine de Brumadinho, en aval de la rupture du barrage de Vale. Ils disent que les déchets miniers toxiques ont "tué" la rivière Paraopeba, qui fournissait de la nourriture à la communauté. Photo : Lucas Hallel/FUNAI.

traduction carolita d’un article paru sur Mongabay latam le 28 mai 2020

Source : https://brasil.mongabay.com/2020/05/noruega-exclui-vale-e-eletrobras-de-fundo-de-investimentos/


Voir en ligne : http://cocomagnanville.over-blog.co...

   

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