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Liban : des armes, des armes, encore des armes

mercredi 12 août 2020 par Joelle Palmieri

Au risque d’être taxée de rabat-joie (Mali, Chine, Covid-19…), la précipitation du président français au Liban, deux jours après l’explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth, me laisse penser qu’il y a marchés d’armement dans l’air.
Certes Macron place les entreprises françaises du BTP – il va falloir reconstruire le port (Bolloré), des logements (Bouygues) et d’autres installations (Vinci) –, mais surtout il assure la continuité des ventes d’armes dans la région. Révolution populaire ou pas, renouvellement du gouvernement libanais ou pas, l’État français, voire le président en personne, est gagnant sur tous les fronts.

Il vend des armes aux forces de police libanaises qui répriment les manifestants : avant octobre 2019, les entreprises françaises Arquus, Alsetex et SAPL ont fourni des milliers de lanceurs de balles de défense (LBD40 Cougar et Land cougar), de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc, et un blindé pour un montant total supérieur à 2 millions d’euros.

Il en vend également directement à l’armée du pays ou par l’intermédiaire de l’Arabie Saoudite (contrat Donas signé en 2014 négocié par l’entreprise Odas, qui profite à Arquus et Thalès) sous forme d’une part de cessions de troupes d’élite, d’équipements, de formations militaires, et d’autre part de ventes de navires patrouilleurs, de véhicules blindés, d’hélicoptères, de drones tactiques et d’équipements terrestres, pour un montant total supérieur à 3 milliards d’euros (un peu plus d’un tiers des exportations d’armement françaises égales à 8,33 milliards d’euros en 2019).

L’objectif avancé est de contrôler la zone et de veiller au conflit entre l’Iran et Israël. Il s’agit aussi de protéger les explorations pétrolières et gazières au large des côtes libanaises (Total).

Pour finir, il fait fonctionner sa propre armée : envoi d’un porte-hélicoptères avec à son bord « des capacités de reconnaissance des accès maritimes et de soutien hydrographie du Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) » et des denrées pour « aider » la population libanaise : 18 tonnes d’aide médicale et 700 tonnes de denrées alimentaires pour 300 000 sans-abris, soit 60 grammes de médicaments et deux kilos de nourriture par personne pour une durée indéterminée.

Peut-être Macron souhaite-t-il renforcer la surveillance de la côte méditerranéenne ?

En outre, la proportion de l’aide financière totale accordée au Liban pour cette catastrophe (30 millions d’euros de la part de la France sur les 250 millions annoncés le 9 août lors de la « Conférence internationale de soutien et d’appui à Beyrouth et au peuple libanais ») est ridicule par rapport aux dégâts matériels estimés à 15 milliards de dollars (12,7 milliards d’euros) et aux contrats d’armement : 30 millions sur plus de 3 milliards d’euros, soit moins de 1%.

Dans l’esprit du président français, l’investissement militaire tout autant que l’esprit militaire prime sur l’élan de solidarité. Pour preuve, un rapport parlementaire français est paru le 8 août qui déplore le « manque de culture militaire » au sein des administrations civiles françaises1.
Beurk.


Voir en ligne : https://joellepalmieri.org/2020/08/...

   

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