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Douce France : couvre-feu, Absurdistan et dérive autoritaire

mardi 9 mars 2021 par Unité CGT

« Travaille, consomme et ferme ta gueule » est bel et bien le maitre mot de ce gouvernement qui se croit tout permis..."
Après une année de crise COVID, les autorités n’ont rien fait. Au lieu de reconstruire l’Hôpital, Macron et sa clique ont préféré s’arroger les pleins pouvoirs et diriger le pays au travers du Conseil de défense avec une poignée d’individus triés sur le volet et qui n’ont de compte à rendre à personne.

Une majorité de députés a adopté le 9 février la prolongation de l’état d’urgence « sanitaire » jusqu’au 1er juin 2021. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a quant à lui explicité dix jours plus tard que « la fin du couvre-feu n’[était] pas à l’ordre du jour. »

Par pure dogme ultra-libéral, le pouvoir n’a pas voulu revenir sur les politiques de privatisations et de libéralisations, menées depuis 40 ans par les gouvernements successifs, gauche-droite confondus. Aucune réquisition du privé, aucune création supplémentaire de lits de réanimation, aucunes mesures pour embaucher et former les centaines de milliers d’emplois qui manquent à notre système hospitalier. Or, nous parlons bien ici du chantage initial imposé au peuple :
« confinez-vous, on ne peut pas vous soigner »

Depuis le début de la crise, tout a été fait, tout est fait pour culpabiliser les individus et les rendre responsables et coupables de la propagation du virus. Le pouvoir émet des directives contradictoires, cherche avant tout à se couvrir juridiquement, déclenche les menaces, interdictions, obligations avant même d’avoir en stock ou en main tel ou tel aspect de gestion de crise.

Ainsi, d’un côté, le gouvernement s’empêtre dans sa gestion calamiteuse des masques et des vaccins, refuse de créer des lits supplémentaires de réanimation tout en envoyant des médecins aux ordres sur les plateaux télés justifier l’injustifiable. De l’autre, il maintient le couvre-feu ubuesque à 18h, justifie et légitime la mort sociale (avec toutes les conséquences psychiques et même physiques que cela induit) de millions de personne, et "en même temps" justifie ET l’ouverture des centres commerciaux ET la fermeture des lieux de culture...

Pourtant, « Un homme qui ne dispose d’aucun loisir, dont la vie toute entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu’une bête de somme. C’est une simple machine à produire la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l’histoire moderne montre que le capital, si on n’y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d’extrême dégradation. » (Karl Marx)

Rappelons, au passage, que chez nos voisins, notamment aux Pays-Bas, la justice a déclaré illégale le choix du gouvernement d’imposer un couvre-feu à 21h. Cette décision n’aurait sans doute pas été prise sans l’irruption dans la scène médiatique de manifestations déterminées et offensives.

Nanterre, Saint-Étienne : la police verbalise le deuil

La crise que nous vivons tous et toutes accélère des changements de phases dans la répression ; même le deuil n’est plus respecté par la police et les autorités.

« La marche blanche [au soir du 18 février] en hommage à Guillaume, cet étudiant de 21 ans qui s’est suicidé dans sa chambre de la résidence universitaire la semaine dernière, était en train de se terminer. Des élus municipaux étaient présents et chacun s’apprêtait à rentrer chez soi. Des effectifs de police présents sur place sont alors intervenus pour verbaliser chaque personne présente d’une amende de 135€ pour non-respect du couvre-feu. », a expliqué la page facebook "Nanterre Etplus".

Le post facebook soulignait : « C’est vrai, il était alors 19h. Mais les circonstances de ce rassemblement étaient exceptionnelles. Les élus de Nanterre se sont présentés à la police et ont bien tenté d’obtenir une certaine mansuétude. Non seulement ils n’ont pas été entendus mais eux aussi ont écopé d’une amende. ».

« Ce matin, le maire de Nanterre s’est adressé au préfet des Hauts-de-Seine, en estimant cette intervention de la police « totalement disproportionnée », et pour demander l’annulation des amendes de 135 euros. La présidence de l’université a protesté contre la présence d’effectifs de police au sein même du campus sans aucune concertation, a exprimé son inquiétude et demande également l’annulation des PV. », ajoutait encore "Nanterre Etplus".

La police est ainsi venue piétiner le deuil des étudiants, ainsi que sur les revendications d’amélioration immédiate des conditions de vie et d’études des étudiants.

A Saint-Étienne il y a deux semaines, le 3 février, la police a également violé le respect fondamental du deuil en perturbant brutalement une cérémonie d’au revoir à David, un jeune militant stéphanois décédé en tombant du toit d’un bâtiment désaffecté et très impliqué dans les luttes pour le logement des personnes sans-abris. Comme le rappelle le média « Le Gueuloir », David « défendait la réquisition de bâtiments vides pour pallier aux manquements de l’État. ».

Le récit relaté par « Le Gueuloir » est édifiant : « Ce moment de deuil difficile n’a pas empêché la police nationale de débarquer sur place vers la fin de la cérémonie, pour demander aux personnes de quitter les lieux, fusil à pompe en main, dans un bâtiment accueillant un centre de loisirs où avaient lieu à ce moment-là des activités pour les enfants. »

« Les fonctionnaires de police ont également demandé les identités des personnes présentes, afin de les verbaliser. » souligne le média, ajoutant : « Choqué.e.s de cette intervention brutale, en armes et dans un moment de deuil, les dernières personnes, qui étaient en train de ranger et de faire le ménage, ont protesté, ce qui n’a pas plu aux policiers qui ont décidé d’utiliser la force, et ont embarqué une personne qu’ils ont jugée trop véhémente. »

Quand la police viole la propriété personnelle

Autre exemple du tour de vis sécuritaire : depuis quelques semaines, contrôles et amendes se multiplient pour lutter contre le « non-respect du couvre-feu ». Pourtant, le dispositif légal est plus que fragile.

Rappelons qu’en France, plusieurs organisateurs de soirées ont ainsi été placés en garde à vue pour « mise en danger de la vie d’autrui », quand les participants, eux, ont écopé d’amendes pour « non-respect du couvre-feu », alors même qu’ils se trouvaient dans des domiciles privés.

Cité par la presse, l’avocate Me Julia Courvoisier a rappelé : « Placer quelqu’un en garde à vue dans le contexte d’un rassemblement privé festif, c’est tout simplement un abus de droit ». Elle a également rappelé que s’il n’est pas illégal de recevoir chez soi, il est aussi possible de refuser l’entrée du domicile aux policiers.

« Le problème, c’est que les gens ne connaissent pas forcément leurs droits. Quand des policiers frappent à ta porte et te disent que tu vas être placé en garde à vue, dans le cas d’une verbalisation pour mise en danger de la vie d’autrui, c’est à la fois impressionnant et dissuasif. Alors souvent, les gens baissent la musique et les invitent à entrer. À partir du moment où on les laisse entrer, le cadre légal est respecté. Ils verbalisent ensuite pour non-respect du couvre-feu, en sachant très bien que la personne est dans son domicile. Ils estiment – à juste titre – que les gens ne savent pas ou qu’ils n’auront ni le courage ni les moyens de contester l’amende devant le tribunal de police, car cela prend du temps et nécessite des ressources », a-t-elle ajouté.

Deux poids deux mesures

Pendant que les travailleurs, les retraités, les jeunes sont soumis à la surveillance généralisée, à la répression aveugle, le laxisme du gouvernement envers les entreprises et la classe des riches est frappant : pendant ce temps, combien d’entreprises ont été sanctionnées alors qu’on vit une époque de fraude massive du chômage partiel de la part des employeurs ?

Combien de plans de licenciements sont refusés par l’administration car non-justifiés ? Combien de mises en danger de la vie d’autrui ont été prononcées contre les patrons qui imposent à leurs salariés des conditions de travail indécentes, pas seulement du fait du Covid, pour que les profits continuent de tomber ?

De ce côté-là, rien. Pas de sanction ni de tolérance zéro. On est bien face à un État mis en place et qui travaille pour la caste des riches !

Une autre gestion sanitaire est possible

Imaginons l’hypothèse suivante : le calcul du gouvernement pourrait en réalité être très simple, il ne veut pas donner les moyens pour reconstruire l’Hôpital public car il juge que la pandémie ne vaut pas ce « prix » et que le nombre de morts, in fine, sera largement inférieur aux prévisions volontairement alarmistes et catastrophistes distillées… par ce même gouvernement pour inciter la population à une obligation morale à « rester chez soi » dans ses heures de loisirs.

Nous le répétons, les restrictions « sanitaires » induits par l’État d’urgence, notamment le couvre-feu et le confinement, sont politiques. Et doivent être combattues en tant que mesures politiques infantilisantes et liberticides. D’ailleurs, Ce n’est pas le sacrifice des libertés individuelles et collectives décidées par une poignée de personnes au nom de la Santé qui a empêché le désastre sanitaire dans notre pays.

Une gestion qui relierait ET protection sanitaire maximale ET protection sociale ET respect des libertés individuelles et collectives passe avant tout par la reconstruction de l’Hôpital public, après 40 années de privatisations et libéralisations à tout va.

La peur est le pire des virus, déconfinons nos vies et nos luttes !
Prenons la main et relevons la tête tous ensemble et en même temps !

   

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