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Stigmatiser ici, victimiser là - Ils veulent nous rendre tous cinglés et cherchent un effet de sidération...

lundi 15 mars 2021 par Bruno Drweski (ANC)

Depuis une trentaine d’années au moins, les pouvoirs font se succéder les campagnes médiatiques de stigmatisation d’une idée, d’un courant, d’un groupe, d’une association, phénomène qui a atteint son apogée sous la présidence actuelle, alors que le caractère incohérent des cibles retenues apparaissait de plus en plus évident au regard de ceux qui veulent bien ouvrir leurs yeux ou écouter ce que sous-tend le vacarme médiatique.

Un coup on dissout le CCIF, un coup on dissout Génération Idenditaire, un coup on dénonce « l’islamo-gauchisme », un coup on reconnait l’assassinat d’Ali Boumendjel ou d’autres crimes du colonialisme, un coup on ignore les violences de la LDJ, un coup on parle de son interdiction et un coup on interdit la manifestation de solidarité avec les Palestiniens, un coup on proclame la laïcité, un coup on s’ingère dans la gestion des cultes, un coup on soutient l’antiracisme, un coup on dénonce le séparatisme, un coup « An Nosra (al qaïda) fait du bon boulot en Syrie », un coup « il faut aller faire la guerre au terrorisme en Afrique », un coup on nous dit que « la culture française n’existe pas », un coup les mêmes nous assènent que « notre mode de vie français est menacé », un coup « le blasphème est un droit », un coup « il faut interdir le(s) révisionnisme(s) », un coup « nazisme=communisme », un coup « il faut célébrer Guy Moquet », un coup on dénonce « le Gaulois réfractaire », un coup on exige que tout le monde « soit Charlie », un coup il faut refuser d’enseigner l’arabe à l’école, un coup il faut introduire l’anglais dès l’école primaire ou la maternelle, un coup il faut ouvrir les frontières, un coup c’est aux frontières nationales qu’il faut stopper la pandémie, un coup « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde », un coup il faut tous pleurer sur le sort des migrants, etc...

L’incohérence de ces cibles saute aux yeux si ce n’est que chacun, chaque catégorie de la population, peut se sentir ciblé à chaque tournant et que personne ne peut être sûr de rien, ni dans le domaine des idées ni dans le domaine de la sécurité de ses conditions ou de son niveau de vie. On a l’impression, sans doute justifiée, qu’on veut nous faire tourner en bourrique ...pour que le bourricot puisse continuer à trimer sans plus poser de questions : « si c’est arrivé à lui, cela pourrait aussi m’arriver », alors il vaut mieux faire profil bas, raser les murs et espérer que l’on passera entre les gouttes d’un système qui peut frapper tout le monde à tout moment ...sauf certains privilégiés.

La confusion permet de ne pas poser de questions et donc surtout de ne pas poser les questions qui fâchent ceux qui sont aux affaires et qui en profitent bien. Ce système déjà bien rodé en France, en particulier depuis les trois dernières présidences, n’est en fait que le reflet du système mondialisé du « smart power » inventé par les stratèges au service du « leadership » (domination en français) mondialisé des États-Unis. Un coup « soft power », un coup « hard power », voilà ce qu’est le « smart power », un coup bon flic, un coup mauvais flic, un coup on encense un groupe donné, une « minorité visible », ensuite on la tape.

Personne ne peut se sentir en sécurité même s’il y a des catégories qui occupent plus facilement et plus souvent que les autres le rôle de bouc émissaire. Globalement néanmoins, personne ne doit jamais être sûr de rien, ni dans le domaine de la sécurité ni dans celui des idées.

On peut être stigmatisé ici pour racisme, là pour soupçon d’apologie du terrorisme et au troisième tournant pour sexisme, etc. Cette stratégie de domestication a un but : rendre l’objet de ce traitement incertain, craintif, passif. Tous les objets de ce traitement, c’est à dire l’ensemble de la société.

Alors, combien de temps vont ils aux sommets du pouvoir continuer à nous souffler ici le chaud et là le froid dans un jeu du chat avec la souris permanent, visant en fait successivement toutes les « catégories » visibles de la population qu’ils veulent utiliser, manipuler, fragmenter, inventer, harceler, flatter, menacer, à tour de rôle ? ...

Pour au final mieux l’exploiter et empêcher l’unité du peuple dans la défense de ses droits économiques, sociaux, politiques.

C’est en fait un climat de guerre civile permanente qu’on répand à partir du sommet, stratagème qui doit être observé, nommé, analysé, dénoncé. Pour pouvoir distinguer les vrais problèmes dont souffre toute la population, en particulier les classes sociales les plus exploitées et/ou marginalisées. Et empêcher du coup la manipulation et l’invention de faux problèmes, ce qu’on appelle dans les stratégies militaires, l’art du camouflage.

Les « minorités visibles » sont particulièrement utilisables dans ce scénario, comme victimes, comme justificatifs, comme prétexte, comme bouc émissaires parfois ou comme « intouchables » ailleurs, dans le but de fragmenter ce qui est socialement et économiquement unifié et d’empêcher de poser la seule question qui pourrait faire converger la masse de la population et régler par le fait même la grande majorité des problèmes mentionnés à longueur de faux débats télévisés, à savoir les problèmes de la majorité exploitée et désorientée, problèmes liés à la domination de classe et aux conséquences des aventures impérialistes ou néo-coloniales.

Car si cela continue, au final, au lieu de révolution, on l’aura, la guerre civile. Dans un système à bout de souffle, c’est la seule chose qu’ils peuvent préparer.

   

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