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Les données de l’INSEE montrent-elles vraiment qu’il n’y a pas de surmortalité lié au covid ?

mercredi 21 avril 2021 par Richard Palao (ANC)

Depuis plusieurs semaines fleurissent sur divers sites des contributions qui s’appuyant sur des graphiques soi-disant de l’INSEE, cherchent à démontrer que la COVID n’a pas créée de surmortalité et a provoqué moins de victimes que la grippe saisonnière ...
Comme le chantait le grand Jacques Brel : " ...il ne faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sous ..." il ne faut pas non plus " jouer au démographe quand on ne maitrise pas la démographie ".

La démographie est une science complexe qui nécessite des connaissances spécifiques que ne possèdent pas les négationnistes et autres complotistes, ni ceux qui de bonne foi se livrent à des analyses hasardeuses à partir de graphiques partiels de l’INSEE ; J’invite ces derniers à lire l’interview que Sylvie Le Minez, cheffe des études démographiques et sociales de l’INSEE a accordé au site "désintox" de Libération : "CHEKNEWS ".

Cette éminente spécialiste démontre avec une rigueur scientifique que les graphiques présentés par les internautes ne sont pas employés correctement, en outre ils sont incomplets car pour obtenir un chiffrage exact, il convient d’utiliser les fichiers quotidiens régulièrement mis à jour par l’INSEE et les comparer avec ceux des années antérieures.

Avec cette méthode de comptage, Sylvie Le Minez comptabilise 473 628 décès entre janvier et septembre 2020 (et non pas 481 747 comme indiqué sur le soi-disant fichier de l’INSEE diffusé par les internautes.) sur la même période de 2019 elle comptabilise 462 054 décès (et non pas 480 343 comme indiqué sur les tableaux qui circulent sur internet).

La responsable de l’INSEE renvoie également à la consultation des données démographiques de 2020 plus exhaustives que les graphiques précités bien que provisoires, mais dont les résultats démontrent sans conteste une surmortalité de mars à mai 2020, surmortalité que l’on constate de nouveau en septembre : près de 24 000 morts supplémentaires sur les 9 premiers mois de 2020 par rapport à 2019.

En utilisant les fichiers quotidiens, on arrive à une surmortalité de 30 000 personnes par rapport à 2019 (de mars à octobre) entre le 1er mars 2018 et le 5 octobre 2018 il y a eu 353 272 décès pour la même période de 2019 on dénombre 347799 décès entre le 1er mars 2020 et le 5 octobre 2020 il y a eu 377 647 décès !!!

Vous trouverez l’intégralité de l’analyse de Sylvie Le Minez sur google en saisissant le titre de mon intervention.(Ici : https://www.liberation.fr/checknews/2020/10/29/les-donnees-de-l-insee-montrent-elles-vraiment-qu-il-n-y-a-pas-eu-de-surmortalite-liee-au-covid_1803730/.)

Profitons-en pour dézinguer une autre fakenews : Les morts de la grippe saisonnière ont disparu et ont donc été comptés comme mort de la COVID ...
Archifaux : l’organisme public, Santé Publique France a annoncé le nombre de décès de la grippe saisonnière : 3 500, qui ont fait l’objet d’une comptabilité séparée de celle de la COVID ; on note une baisse de la mortalité de cette grippe que les virologues expliquent par le respect des mesures barrières , le port du masque, la mise à l’isolement durant plusieurs semaines des personnes âgées de EHPAD, les confinements des contaminés etc ...

Certains contestent les chiffres même de la mortalité dont les 100 000 morts, ils accusent le pouvoir de manipulation pour certains en exagérant le nombre de victimes pour d’autres au contraire en le minimisant.

Ces contestataires patentés méconnaissent les méthodes de comptage qui ne sont ni l’œuvre du gouvernement ni celles d’officine aux ordres : ce sont les personnels de santé qui comptabilisent quotidiennement les décès dus au Covid à l’aide d’un système informatisé dédié et relié à Santé Publique France.
Pour les décès à domicile, ce sont les médecins généralistes qui reportent la mention Covid sur les actes de décès qui sont ensuite exploités par l’organisme public INSERM.

Ce dernier organisme utilise lui une méthode plus fiable mais plus longue à exploiter : il examine tous les bulletins de décès et en extrait et comptabilise tous ceux qui portent la mention Covid. Les bulletins de décès de janvier, février, mars 2021 n’ont pas encore été exploités, mais l’INSERM à partir de projection affirme dors-et-déjà que le chiffre de 100 000 morts est dépassé depuis 3 semaines.

Santé Publique France et l’INSERM transmettent ensuite leurs données au gouvernement et aux divers organismes qui gèrent la politique de santé.
On peut donc considérer que les chiffres publiés par le pouvoir et la presse sont donc hélas exacts, voire légèrement sous évalués, sauf à considérer que les fonctionnaires de la santé, de l’INSERM de Santé Publique France et les médecin généralistes faussent volontairement les chiffres pour servir la soupe à MACRON ce qui serait très étonnant car la majorité de ces personnels ont une haute conscience professionnelle et de plus sont très remontés contre le président et son entourage.

Pendant ma longue activité professionnelle en tant que cadre à la sécurité sociale, j’ai eu à utiliser des statistiques de divers organismes et si je juge ces outils utiles et même indispensables pour se projeter et planifier, mon expérience me fait dire qu’il ne faut ni en faire une religion ni croire qu’il s’agit d’une science infaillible au service d’une pensée unique car elle est parfois contredite par la réalité du terrain.

De plus, selon les utilisateurs des statistiques, qui en sont parfois les commanditaires, on peut aboutir à des analyses et des objectifs totalement opposés.

Prenons l’exemple de la réforme des retraites, à partir des mêmes statistiques démographiques de l’ INSEE et leur projection sur 30 ans, le Conseil d’ Orientation des retraites propose de repousser l’âge de départ et de rallonger la durée de cotisation, MACRON lui en déduit que notre système solidaire est en faillite et qu’il faut le remplacer par un système à points, tout le contraire de la CGT qui propose de revenir à un âge de départ à 60 ans de réduire la durée de cotisation, d’augmenter toutes les retraites et de passer à la semaine de travail à 32 heures.

Preuve qu’à partir des mêmes données statistiques on peut faire dire, écrire et proposer, tout et son contraire.

Ne gaspillons donc pas notre énergie en pinaillant sur les chiffres de la mortalité de la COVID, qui vont continuer hélas à progresser, et utilisons plutôt ces chiffres pour dénoncer la gestion catastrophique de la pandémie par le pouvoir, ses incohérences, ses contradictions, ses dénies, sa responsabilité dans la destruction de nos services de santé ...

Ce qui n’est pas contradictoire avec la dénonciation de l’utilisation de ces chiffres pour créer un climat de peur afin d’empêcher toute contestation, anesthésier la population et lui faire accepter des mesures liberticides aujourd’hui pour mieux lui imposer demain une politique de rigueur renforcée digne de la "stratégie du choc" si bien décrite par Naomi Klein préconisée par Milton Friedman et mise en œuvre par Pinochet, Reagan et Thatcher.

Pour Info (NDLR)

   

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