Le capitalisme détruit le monde. Assemblée Nationale de la Rete dei Comunisti (Italie)

Le Capitalisme détruit le monde. Un défi pour les communistes au 21ème siècle

Assemblée Nationale de la Rete dei Comunisti (Italie) – Rome, 2 et 3 juillet 2021

“Après plus de vingt ans dans le troisième millénaire, il est temps pour les communistes de ce pays et de cette région du monde de rattraper une fois de plus l’Histoire, en identifiant les principaux axes du futur proche ainsi que les moyens par lesquels il est possible d’exercer un rôle activement révolutionnaire en ces temps. Savoir regarder vers l’avenir est la clé pour surmonter définitivement le syndrome de la défaite qui a frappé toute la soi-disant ‘gauche’ après la chute du mur”.

Tel est l’incipit de la première thèse que la Rete dei Comunisti soumettra à la discussion de son Assemblée Nationale au début du mois de juillet. Une assemblée qui tombe à la fin de la phase la plus aiguë – pour les pays occidentaux – de la pandémie, formidable accélérateur de cette crise systémique du mode de production capitaliste sur laquelle, ces dernières années, nous avons concentré notre analyse et notre critique militante.

Les faits qui se succèdent chaque jour nous semblent donner raison, une fois de plus, aux fondements de la théorie marxiste sur la formation sociale dominante et son caractère potentiellement éphémère. Sous des formes toujours originales, les distorsions fondamentales d’un système qui ne parvient pas à répondre aux besoins d’un développement harmonieux de l’humanité, pour elle-même et dans son interaction avec la nature et la biosphère, sont cycliquement reproposées.

La gestion criminelle de la pandémie a été, et continuera d’être, un test décisif de la condition sociale dans laquelle les différents modèles de capitalisme tenteront d’imposer, dans un avenir prévisible, la continuité de l’exploitation du travail et de la nature.

Avec la disparition progressive des rapports de force déterminés par la poussée d’Octobre et par le puissant conflit de classe du vingtième siècle, les “esprits animaux” du Capital répondent à la crise actuelle en accélérant les temps de la concurrence mondiale, dans un choc de tous contre tous, en particulier contre ces nouveaux sujets étatiques – en premier lieu la Chine – capables de défier l’hégémonie établie dans la brève époque de la mondialisation avec l’hégémonie américaine, après 1989.

En ce moment historique, les communistes sont appelés à donner des réponses à la hauteur des défis auxquels ils sont confrontés. L’assemblée à laquelle nous voulons appeler tous nos membres, mais aussi toutes les subjectivités communistes et conflictuelles, organisées ou non, entend proposer une confrontation sur les défis émergeant de la crise d’hégémonie du mode de production actuel.

La “poussée propulsive” du Socialisme, contrairement à ce qu’avait affirmé le révisionnisme de la seconde moitié du XXe siècle, réapparaît avec force au 21ème siècle, démontrant qu’il est possible d’affronter et de vaincre un fléau planétaire comme la pandémie actuelle en sécurisant la majorité des populations et, avec elles, l’économie.

La planification centralisée, la défense de la santé et du bien-être par la main visible de l’État, une conception du monde qui met sous contrôle le développement des forces productives dans une fonction sociale et non spéculative, ont sauvé des centaines de milliers, voire des millions de vies de l’attaque du coronavirus dans les pays qui se réfèrent encore au socialisme.

Il ne s’agit pas, pour nous, de chercher des “modèles” impossibles à importer, il faut plutôt renouer ce fil rouge de la solidarité entre les peuples qui cherchent des voies originales, parfois controversées et contradictoires comme dans le cas de la Chine ou avec l’expérience révolutionnaire de Cuba et les transitions progressives en cours en Amérique latine, pour émanciper le genre humain de la barbarie du Capitalisme.

Dans le quadrant géopolitique et économique dont nous avons la charge, cela signifie d’abord, de notre point de vue, retisser les fils d’un conflit qui traverse des pays et des peuples situés sur les rives de la Méditerranée, affectés par les politiques néo-impérialistes de l’Union européenne.

Les thèmes que nous mettrons en discussion à l’Assemblée Nationale ne s’arrêtent pas là, mais iront beaucoup plus loin, touchant les points les plus sensibles de la fonction que les communistes peuvent jouer dans le conflit de classe plus général et plus complexe déterminé par la modification continue des structures productives, technologiques et donc sociales. La nouvelle composition des classes, les questions de jeunesse, de genre et d’environnement, les conflits et le rôle du syndicalisme de classe. Quelle fonction les communistes peuvent-ils jouer dans la reconnexion dialectique de ces thèmes ? Comment peuvent-ils revenir à un rôle d’orientation et, en perspective, de direction de l’affrontement présent et futur avec notre ennemi de classe ?

Comme le disait le ‘Maure de Trèves’, “les philosophes n’ont jusqu’à présent fait qu’interpréter le monde de différentes manières ; il s’agit maintenant de le transformer”. Telle est la tâche des communistes, dans quelque contexte qu’ils se trouvent à agir.

Surnotre site, vous pouvez lire les thèses politiques de la Rete dei Comunisti pour l’Assemblée Nationale des 2-3 juillet 2021 et qui seront traduites en français, en espagnol et en anglais.

À suivre :

Une discussion publique sur les thèses élaborées par la rete dei comunisti (italie). Un défi pour les communistes du 21ème siècle.

Introduction de Mauro Casadio à l’Assemblée Nationale – Rome, 2 et 3 juillet 2021