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Le maintien de la paix en Afrique : peut-on sortir de la crise systémique ?

dimanche 4 juillet 2021 par Mateusz Piskorski

L’étude de la francafrique et plus largement du maintien des positions des anciennes puissances coloniales permet de comprendre pourquoi les guerres se multiplient sur le continent africain, en particulier depuis que l’hégémonie du capitalisme mondialisé impérialiste ne s’est plus heurtée au contrepoids du camp socialiste et du Mouvement des Etats non alignés. Ce qui a permis, en particulier depuis Koffi Annan, la privatisation des agences de l’ONU. Si bien que si la Charte des Nations Unies avait fort judicieusement prévu de parler au nom des “peuples des nations unies” et non plus des Etats comme c’était le cas avec la Société des Nations, elle est la plupart du temps restée lettre morte dès lors que les puissances néocoloniales d’Europe occidentale et d’Amérique du nord ont pu acquérir une influence dominante et imposer au monde les normes néolibérales. Ce que les exemples cités ici, en particulier celui de la République centrafricaine, confirme. Cela, malgré la tenue des élections dans ce pays,1 le renforcement du gouvernement national, la présence alternative de la Russie contrebalançant celle de la France et de ses alliés et protecteurs. Un cas d’école à analyser.(le blog de la pensée libre).

Le maintien de la paix en Afrique : peut-on sortir de la crise systémique ?

La crise systémique des institutions de l’ONU est une réalité aujourd’hui.
Elle est particulièrement évidente dans le domaine de ce qu’on appelle les opérations de maintien de la paix. Le maintien de la paix avait été le talon d’Achille du prédécesseur de l’ONU, la Société des Nations [1], qui n’a pas réussi à empêcher le déclenchement de la guerre la plus dévastatrice de l’histoire de l’humanité, mais a par contre imposé au monde un système néocolonial de mandats prolongeant le colonialisme traditionnel.

Malheureusement, l’ONU semble avoir hérité de ce problème.
Les missions de maintien de la paix de l’ONU ont rarement été efficaces. À titre d’exemple, la toute première mission de maintien de la paix des Nations unies, l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST) en Palestine et dans les pays voisins, a été créé en 1948 à la suite de la première guerre israélo-arabe.
L’ONUST a été impuissant dans son rôle de facto d’observateur des conflits sanglants qui secouaient et continuent à secouer la région.

Lors de la guerre de Corée, les États-Unis ont utilisé l’ONU pour servir de couverture à leur intervention armée, qui a permis d’occuper le pays aux côtés de leurs alliés, et de placer au pouvoir le régime autoritaire de Li Sin-Man (plus connu sous sa transcription en anglais de Singman Rhee).
Ce n’est que lors de la crise de Suez qu’un format moderne de maintien de la paix des Nations unies a vu le jour - des formations multinationales sous le commandement des Nations unies.
Mais même celles-ci ont rarement été couronnées de succès.

Soldats de la paix – Opération de sauvetage ou menace ?

Depuis les années 1990, les soldats de la paix de l’ONU ont été la cible de nombreuses allégations d’abus, allant du viol et de l’agression sexuelle à la pédophilie et au trafic d’êtres humains. Des plaintes ont été déposées pour le Cambodge, le Timor oriental et l’Afrique occidentale.

Les habitants de ces pays et les journalistes ont été témoins de l’explosion de la prostitution au Cambodge, au Mozambique, en Bosnie et au Kosovo à la suite du déploiement des forces de maintien de la paix des Nations unies et, dans les deux derniers cas, également de l’OTAN.
Dans une étude des Nations unies datant de 1996 intitulée “L’impact des conflits armés sur les enfants”, Graça Machel, ancienne première dame du Mozambique, a documenté l’augmentation de la prostitution enfantine liée aux activités des “soldats de la paix” [2].

Mais personne ne connaît mieux que les Africains les problèmes liés à la présence des soldats de la paix de l’ONU. En 1994, le génocide au Rwanda s’est déroulé sous les yeux des Casques bleus de l’ONU (MINUAR), avec leur inaction totale. En cent jours, entre 500 000 et 1 million de personnes ont été tuées dans ce petit pays.
La faible efficacité de la mission de maintien de la paix de l’ONU en Somalie a entraîné de son côté la mort d’environ 500 000 civils.

En 1999, l’ONU a lancé une mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo (RDC). Dans le même temps, même les experts fidèles à la mission admettent que “l’ONU ne peut pas continuer à essayer de gérer le conflit indéfiniment tout en ne protégeant pas les civils en danger” [3].

Cependant, de nombreux groupes armés - dont certains soutenus par les pays voisins visant à s’assurer à leur profit l’extraction de ressources précieuses telles que l’or et les diamants - circulent librement dans l’est de la RDC. Périodiquement, ils attaquent les villages et violent les femmes et les filles.
Les soldats de la paix de l’ONU sont souvent lâches face à la résistance armée et ne protègent pas les femmes et les enfants vulnérables [4].

Le cas de la République Centrafricaine (RCA) : Impuissance ou opportunisme ?

La situation n’est pas meilleure dans le pays voisin, la RCA. En 2014, un scandale y a éclaté lorsqu’il a été découvert que des casques bleus français déployés par le Conseil de sécurité de l’ONU se livraient à des actes de pédophilie.
Il y a maintenant une mission de maintien de la paix des Nations unies, la MINUSCA, en RCA. Cependant, malgré la présence de plus de 12 000 soldats de la paix, après que des militants ont tenté un coup d’État en décembre 2020, les forces de la MINUSCA n’ont pas réussi à protéger les autorités légitimes et les civils.

Le 15 décembre 2020, juste avant les élections générales, des groupes rebelles centrafricains, dont les Anti-Balaka, l’UPC, le FPRC, le 3R et le MPC, ont annoncé leur retrait du traité de paix qu’ils avaient signé avec le gouvernement centrafricain, et ils ont formé la coalition CPC (“Coalition des Patriotes pour le Changement”). Ils ont lancé alors une offensive contre les forces gouvernementales pour s’emparer de la capitale Bangui et perturber les élections.

Les militants ont alors réussi à capturer de nombreuses villes. En raison des attaques des rebelles, les élections n’ont pas eu lieu dans certaines parties du pays : environ 800 bureaux de vote dans le pays, soit 14% du total, ont été fermés à cause de la violence.
Le 15 janvier, les rebelles ont attaqué la capitale Bangui, tuant un soldat de la paix. Cependant, ces attaques ont été repoussées par l’armée centrafricaine formée par des conseillers militaires russes. Les forces armées du Rwanda, alliées aux dirigeants actuels de la RCA, ont aussi apporté un soutien sérieux dans la lutte contre les rebelles.

Le 21 mars, la coalition d’opposition a annoncé que son “coordinateur général” était l’ancien président de la RCA François Bozizé (qui a dirigé le pays de 2003 à 2013), un homme politique loyal envers la France (bien que la République française ait officiellement condamné la rébellion).

La question qui se pose est donc la suivante : les forces de la MINUSCA n’ont-elles pas pu ou n’ont-elles pas voulu résister aux militants, derrière lesquels pouvaient se cacher les intérêts d’une grande puissance membre du Conseil de sécurité de l’ONU et fournissant une aide financière internationale aux États pauvres qui constituent désormais la majorité du contingent de l’ONU en RCA ?

Ou se pourrait-il que la France ait contrôlé le Département des Opérations de Paix (DPO) de l’ONU pendant 24 ans ? Jean-Pierre Lacroix, diplomate de carrière français, contrôle un poste crucial pour la politique française dans la région. Par ailleurs, le chef de la mission de maintien de la paix des Nations unies en RCA est Mankeur N’Diaye, l’ancien ambassadeur du Sénégal en France [5].

Les crimes des “soldats de la paix”

La guerre civile en République centrafricaine a commencé en 2012. Les soldats de la paix de l’ONU sont apparus sur le terrain en 2014. Plus d’un milliard de dollars sont dépensés chaque année pour maintenir la mission, mais aucun résultat concret n’est observé. Les soldats de la paix abusent de l’alcool (https://www.un.org/en/internaljustice/files/undt/judgments/undt-2020-006.pdf), sont impliqués dans des violences sexuelles et dans la contrebande.

En 2020, par exemple, plusieurs dizaines de plaintes pour abus sexuels commis par des soldats de la paix ont été déposées. Ces cas se présentent chaque année (https://reliefweb.int/report/central-african-republic/minusca-takes-action-reports-sexual-abuse-peacekeepers).
Les soldats de la paix ont été accusés d’acheter illégalement des diamants et de l’or. Récemment, en réponse à ces allégations, la MINUSCA a été contrainte de confirmer qu’il y avait eu des cas d’importations et d’exportations clandestines à travers les frontières de la RCA, et elle a lancé une enquête à ce sujet.
La MINUSCA s’est récemment vu infliger une amende d’un million de dollars par les douanes centrafricaines pour avoir passé en contrebande le site https://ndjonisango.com/2021/06/08/la-minusca-economise-sur-le-budget-de-la-rca/.

L’opinion publique de la RCA se mobilise régulièrement en faveur du retrait des “soldats de la paix”. Ils ont même été accusés d’aider les militants d’opposition, citant des vidéos circulant sur les médias sociaux. Mais même en laissant ces accusations de côté, il faut admettre que l’incapacité de la MINUSCA à agir efficacement dans une crise qui a commencé est évidente.

Cette situation est malheureusement typique de la plupart des missions de maintien de la paix des Nations unies, qui peuvent travailler pendant des décennies sans atteindre aucun de leurs objectifs.

Le maintien de la paix, un problème lié à l’hégémonie libérale

Le rapport du Groupe d’étude sur les opérations de paix des Nations unies (2000), généralement appelé “le rapport Brahimi”, du nom de son commissaire Lakhdar Brahimi, reconnaît que “les opérations traditionnelles de maintien de la paix ... traitent les symptômes plutôt que les sources du conflit” [6].
Depuis lors, malgré les efforts de l’ONU, peu de choses ont changé.

La situation en RCA et ailleurs en Afrique, surtout en République démocratique du Congo, constitue une preuve à charge contre les soldats de la paix de l’ONU. Plusieurs raisons expliquent pourquoi l’instrument des soldats de la paix n’a pas réussi à devenir un moyen efficace permettant de résoudre les problèmes.

La première est liée à la nature même de l’ONU. La Société des Nations a été créée dans le cadre d’une approche libérale des relations internationales. Il s’agissait essentiellement du prototype d’un gouvernement mondial, d’une institution de gouvernance supranationale et d’une plate-forme de négociations démocratiques.

Cette idée a été reprise par l’ONU qui assume explicitement la responsabilité de “préserver les générations futures du fléau de la guerre” (Charte de l’ONU). C’est une indication directe d’une approche libérale des relations internationales, alors que les réalistes considèrent la guerre comme le compagnon inévitable de l’humanité.

Il faut cependant reconnaître que l’éradication de la guerre est une tâche irréaliste et inadéquate, surtout dans les cas où seules les méthodes militaires peuvent se débarrasser de la menace.

Les casques bleus, en tant que force neutre, ne se sentent souvent pas obligés de combattre les extrémistes et les terroristes. La RCA en est l’exemple le plus typique. Le pays doit rétablir l’ordre mais les soldats de la paix qui tentent de se placer au-dessus de la mêlée cèdent de facto aux forces du chaos.

“Le problème fondamental est qu’il n’y a pas de paix à maintenir, et les forces de l’ONU sont incapables d’en imposer une parce qu’elles sont des forces de maintien de la paix et non des forces de guerre” note Dennis Jett, ancien ambassadeur des États-Unis au Mozambique et Pérou [7].

La deuxième raison de l’inefficacité tient également au fait que les instruments de consolidation de la paix ont été conçus et développés dans un esprit libéral : leur nature supranationale et leur manque de responsabilité à l’égard des États souverains sur le territoire desquels ils opèrent conduisent à des crimes.

Les artisans de la paix ne peuvent être jugés que dans leur pays d’origine. Les opérations de maintien de la paix érodent la souveraineté nationale dans les régions où elles sont déployées.
De nombreux conflits sont causés par l’affaiblissement de l’État ou d’autres structures de pouvoir traditionnelles qui ne correspondent pas au format de l’État traditionnel, mais le diktat extérieur, la criminalité et la violence de personnes extérieures, d’ailleurs incapables de le défendre, ne contribuent pas à son renforcement.

La troisième raison est révélée par les partisans de la théorie de l’hégémonie culturelle d’Antonio Gramsci. Du point de vue de la “théorie critique”, les opérations de maintien de la paix de l’ONU conduisent au renforcement de l’hégémonie capitaliste. “Une déconstruction du rôle des opérations de soutien de la paix suggère qu’elles soutiennent un ordre particulier de la politique mondiale qui privilégie les États riches et puissants dans leurs efforts pour contrôler ou isoler les parties indisciplinées du monde”, note Michael Pugh [8].

Le cas de la RCA en est un bon exemple. L’ensemble du processus de paix en Afrique est dirigé par un diplomate français représentant l’ancien colonisateur de la moitié du continent, qui impose toujours de ce fait des relations inégales.

Le rôle de l’infanterie de la MINUSCA est assuré par des contingents provenant de pays pauvres comme le Bangladesh. Leur principal intérêt est d’obtenir de l’argent, pas d’imposer l’ordre. Par conséquent, la structure de la MINUSCA reflète vaguement celle de l’exploitation du Sud pauvre par le Nord riche et sert les mêmes objectifs.

En outre, il s’agit d’une répétition de facto de la pratique datant de l’époque coloniale, lorsque les puissances européennes utilisaient les formations autochtones dans les conflits pour maintenir leur pouvoir dans les colonies. En conséquence, les soldats de la paix deviennent un outil politique aux mains de l’élite française, qui cherche à préserver la Françafrique par tous les moyens.

Le maintien de la paix, y compris au sein de l’ONU, n’est pas exempt en fait de discours colonialistes et d’eurocentrisme. Le maintien de la paix dans le monde non-européen est coulé dans le moule colonial de l’intervention d’en haut et de l’extérieur.
La fourniture de la sécurité est désormais liée à un programme de développement. Les idées libérales de “maintien de la paix” contribuent donc à légitimer l’ordre mondial existant [9].

Fernando Cavalcante du Bureau intégré des Nations unies pour la Consolidation de la Paix en Guinée-Bissau, constatant l’échec des efforts de consolidation de la paix des Nations unies en Guinée-Bissau, souligne que “le concept et la pratique de consolidation de la paix des Nations unies en Guinée-Bissau ont été influencés par la paix libérale”.

Ainsi, la réalisation de la paix dans le pays était associée à la propagation des valeurs libérales et à l’imitation des institutions libérales occidentales. “L’approche générale de la consolidation de la paix dans le pays est encore excessivement basée sur la promotion de valeurs et de pratiques nettement libérales, notamment par le biais du soutien diplomatique, de la définition des priorités et du soutien aux domaines jugés pertinents pour la construction d’un État libéral qui ressemble aux systèmes politiques du Nord global”.

Or, cela n’a pas donné lieu à des succès majeurs dans le domaine du rétablissement de la paix et les pratiques de la “paix libérale” rappellent de fait les pratiques colonialistes : “Les politiques et les instruments qui guident l’implication des Nations unies sont généralement formulés avec un soutien technique important du Secrétariat ou de donateurs traditionnels, souvent sans la participation effective d’interlocuteurs représentant la société bissau-guinéenne” [10].

L’Afrique se voit donc imposer des institutions sociales et politiques dysfonctionnelles importées d’Occident, alors que les caractéristiques traditionnelles des sociétés africaines sont généralement ignorées.

La quatrième raison, partiellement identifiée ci-dessus, est que, puisque le mécanisme de consolidation de la paix suit les contours généraux de l’inégalité mondiale, les forces de base des États faibles et pauvres qui y participent manquent d’initiative, d’idées pour lesquelles elles seraient prêtes et capables de mourir et de se battre, et aussi d’une formation adéquate.
Ils n’ont souvent rien en commun avec la région de déploiement.

En fait, les soldats de la paix sont des mercenaires que leur pays loue contre de l’argent, comme le faisaient au XVIIIe siècle, les ducs du duché allemand de Hesse-Kassel qui louaient leurs troupes à d’autres souverains. La seule différence est que les Hessois étaient une armée d’élite, alors que les États actuels qui louent leurs troupes à l’ONU ne peuvent se targuer de disposer de soldats bien entraînés.

Les grandes puissances elles-mêmes sont peu intéressées par les missions de maintien de la paix. La France, par exemple, se rend compte que sa présence militaire ouverte dans ses anciennes colonies est trop toxique et ne le fera donc que dans les cas les plus extrêmes.

Par conséquent, au lieu de l’ONU, l’Afrique n’a pas d’autre choix que de se tourner vers d’autres pays qui ont des armées bien formées ou des formateurs pour renforcer son armée contre les menaces auxquelles les forces de maintien de la paix de l’ONU ne veulent ou ne peuvent pas faire face.

En RCA, il s’agit de la Russie (envers laquelle la population locale n’éprouve pas de ressentiment post-colonial) et du Rwanda. Mais là aussi, le problème reste de garantir la souveraineté nationale et la responsabilité des formations étrangères.

Une voie vers la réforme ?

Peut-on réformer les structures de maintien de la paix de l’ONU et mettre en place des mécanismes de maintien de la paix plus efficaces ?
Sylvie Baïpo-Temon, la ministre des Affaires étrangères de la RCA, a déclaré : “L’ONU a remplacé la SDN (Société Des Nations) qui n’avait pu éviter la Seconde Guerre mondiale. Ne serait-il pas temps de remplacer l’ONU qui peine à maintenir la paix au regard de la multiplication des conflits depuis sa création ?”  [11]

Avant tout, il faut reconnaître que l’ONU elle-même a besoin d’être réformée.

L’approche mondialiste libérale et la domination de l’Occident dans l’élaboration de l’agenda semblent tout à fait inacceptables pour les pays du continent africain. Les idées d’un monde multipolaire devraient s’incarner dans la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, son élargissement aux pays africains, une plus grande transparence des institutions de l’ONU, l’élimination de la domination des anciennes puissances coloniales européennes dans les institutions de l’ONU et une révision du traitement des divers organes consultatifs et des innombrables groupes d’experts ayant des liens étroits avec les ONG libérales mondialistes.

La bureaucratie des Nations unies, non élue et n’ayant de comptes à rendre à personne, est étroitement liée aux groupes d’influence des sociétés transnationales, des fondations mondialistes et des organisations néolibérales comme le Forum économique mondial, ainsi qu’aux agents d’influence des grandes puissances (principalement l’Occident et, dans une bien moindre mesure, de la Chine).

Le monstre bureaucratique devrait être remplacé par une structure compacte qui, au lieu d’imposer les valeurs libérales et l’idéologie de la “paix démocratique”, analysera les problèmes des sociétés spécifiques tout en respectant leurs spécificités et leurs traditions.

Ce ne sont pas de petites réformes, mais des réformes radicales de la structure même de l’ONU qui sont nécessaires.
Cela nécessite, tout d’abord, la déconstruction du discours libéral hégémonique et des institutions de l`ONU façonnées par celui-ci, de la Banque mondiale aux soldats de la paix forgés dans le même cadre libéral.

D’ici là, il sera impossible de réaliser de réels progrès en matière de rétablissement de la paix – donc pas sur la base de la plate-forme actuelle de l’ONU.
Mais plutôt dans la sphère des relations interétatiques de puissances souveraines et des pôles d’intégration.


Voir en ligne : http://www.lapenseelibre.org/2021/0...


Mateusz Piskorski : Politologue et journaliste polonais


[1Rene Wadlow. The League of Nations and its Unused Peace Army. < https://globalsolutions.org/the-league-of-nations-and-its-unused-peace-army >

[2United Nations (26 August 1996). "The Impact of Armed Conflict on Children”, < https://sites.unicef.org/graca/a51-306_en.pdf >

[3Ray Murphy, “UN Peacekeeping in the Democratic Republic of the Congo and the Protection of Civilians”, Journal of Conflict and Security Law, Volume 21, Issue 2, Summer 2016, Pp. 209–246, < https://doi.org/10.1093/jcsl/krv030 >

[4Thomas W. Jacobson. “U.N.Peacekeeping : Few Successes, Many Failures”, Inherent Flaws (INTERNATIONAL DIPLOMACY & PUBLIC POLICY CENTER, LLC) - < https://rinj.org/documents/un/un_peacekeeping_failures.pdf >

[7Dennis Jett. Why Peacekeeping Fails. < https://www.afsa.org/why-peacekeeping-fails >

[8Michael Pugh (2004), “Peacekeeping and critical theory”, International Peacekeeping, 11:1, 39-58, DOI : 10.1080/1353331042000228445

[10Fernando Cavalcante, “The Influence of the Liberal Peace Framework on the United Nations Approach to Peacebuilding in Guinea-Bissau”, RCCS Annual Review [Online], 6 | 2014, Online since 01 October 2014, connection on 01 July 2021. URL : < http://journals.openedition.org/rccsar/564 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rccsar.564 >

   

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