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Nazim Hikmet : Les plus beaux jours que nous n’avons pas encore vus...

lundi 17 janvier 2022 par Nikos Mottas.

Nazim Hikmet. Le grand poète turc de la classe ouvrière mondiale dont les poèmes ont loué et mis en valeur les luttes du peuple pour un avenir meilleur sans exploitation.
L’homme dont la poésie exprimait les désirs et les espoirs révolutionnaires du prolétariat, des pauvres et des personnes méprisées dans tous les coins du monde.
Il y a 120 ans, le 15 janvier 1902, Nazim Hikmet Ran est né dans la ville de Thessalonique, qui faisait alors partie de l’Empire ottoman, d’un père turc et d’une mère d’origine allemande, polonaise et géorgienne.

Combattant constant des idéaux du marxisme-léninisme, véritable internationaliste mais aussi vrai patriote, Hikmet est resté un communiste inflexible jusqu’à la fin de sa vie. Il était un ami honnête de la paix et un ennemi farouche du nationalisme, de la guerre, du racisme et du fascisme.

Alors qu’il n’avait que 17 ans, il a écrit dans l’un de ses premiers poèmes : "Une seule religion, une seule loi, un seul droit : Le travail de l’ouvrier". Hikmet croyait profondément que le socialisme était la solution aux problèmes de l’humanité et il a donné toute sa créativité et son talent afin d’ouvrir la voie à un avenir socialiste.

Dans sa poésie, on peut voir l’attente et l’optimisme d’un monde meilleur, sans exploitation de l’homme par l’homme...

  • La plus belle mer n’a pas encore été traversée.
  • Le plus bel enfant n’a pas encore grandi.
  • Les plus beaux jours que nous n’avons pas encore vus.
  • Et les plus beaux mots que je voulais te dire
  • je ne les ai pas encore dits...

Il a étudié l’économie et la sociologie à l’université communiste des travailleurs de l’Est à Moscou et est devenu membre du parti communiste de Turquie en 1923. Pour son idéologie communiste, il a été poursuivi et emprisonné à plusieurs reprise

En 1949, un comité international composé de personnalités de renommée mondiale comme Pablo Picasso, Jean-Paul Sartre et Paul Robeson a fait campagne pour sa libération des prisons turques.

Nazim Hikmet était un poète mais aussi l’un des plus grands intellectuels de son époque, qui n’a jamais cessé de s’intéresser aux développements sociaux et politiques.
Dans une interview accordée à la publication française "Lettres Francaises" en 1958, Hikmet soulignait :

  • "Vous savez que je suis membre du parti communiste [turc] depuis 1923 et c’est ma seule fierté. Je pense que dans les relations entre États, la politique de neutralité peut être utile et efficace, mais pas pour les écrivains. Vous ne pourriez pas, vraiment, me citer le nom d’un grand écrivain, dans l’histoire du monde, qui soit resté neutre vis-à-vis des grandes questions de son époque. Peut-être croit-il qu’il est neutre et même qu’il proclame sa neutralité, mais en fait il ne l’est jamais ! Quant à moi, je préfère être engagé et de toute ma conscience...".
  • Nazim Hikmet appartient à la catégorie de ces poètes, comme Pablo Neruda, Louis Aragon, Yannis Ritsos, Paul Eluard, Federico Garcia Lorca, Kostas Varnalis et d’autres, qui ont eu la capacité et la sensibilité d’identifier dans la vie quotidienne de la lutte des classes ces éléments qui étaient, socialement et historiquement, utiles pour "démêler l’avenir" - comme l’écrivait Vladimir Maïakovski.

Il était toujours présent, à travers ses poèmes et ses écrits, dans les grandes questions de son temps. Son cœur - "une pomme rouge" - battait au rythme de la lutte des classes, de la lutte contre l’injustice et l’oppression.

L’homme, le travailleur, le paysan pauvre, la victime des guerres impérialistes, les " damnés de la terre ", étaient à l’épicentre de la poésie de Hikmet :

  • "Vous direz, les étoiles sont lointaines et notre terre est si, si petite. Eh bien, quoi qu’elles soient, les étoiles [...] Pour moi, en tout cas, la chose la plus étonnante, la plus imposante, la plus mystérieuse et la plus grande est un être humain qu’ils empêchent de marcher, est un être humain qu’ils ont enchaîné."

Véritable internationaliste, Nazim Hikmet était un partisan de l’amitié entre les peuples de Turquie et de Grèce. Dans sa lettre publique adressée à ses "frères", le peuple de Grèce, en 1952, il disait entre autres :

"Mes amis Grecs,

  • Nous devons lutter ensemble, main dans la main pour l’indépendance nationale de nos pays, pour la démocratie contre toute expression de fascisme, contre les impérialistes. Ainsi, notre amitié deviendra de jour en jour plus puissante.
  • En tant que représentant de mon peuple, je peux vous dire que le peuple turc aime le peuple grec et éprouve de l’admiration pour ses réalisations héroïques. Je peux vous dire que les combattants turcs apprenaient, même en prison, les nouvelles des luttes de libération de votre peuple et de l’armée de votre peuple. Je peux vous dire qu’ils entendaient parler des incidents en Grèce avec les larmes aux yeux. Le peuple turc était aux côtés du peuple grec en ces jours tragiques et héroïques et le sera toujours à l’avenir".

Lorsque l’État bourgeois grec et ses alliés impérialistes ont exécuté le cadre du KKE Nikos Beloyannis le 30 mars 1952, Hikmet a dédié un poème à son camarade, "l’homme à l’œillet"  :

  • J’ai sur ma table la photo de l’homme
  • avec l’œillet blanc.
  • qu’ils ont abattu
  • dans la pénombre
  • avant l’aube,
  • sous la lumière des projecteurs.
  • Dans sa main droite, il tient un œillet
  • qui est comme une poignée de lumière
  • de la mer grecque.
  • Ses yeux courageux, enfantins,
  • regardent, sans détour,
  • sous leurs lourds sourcils noirs. Ainsi, sans artifice.
  • comme le chant qui s’élève
  • quand ils font leur vœu
  • les communistes.
  • Ses dents sont d’un blanc éclatant -
  • Beloyiannis rit.
  • Et l’œillet dans sa main
  • est comme le discours qu’il a prononcé devant le peuple
  • le jour de la bravoure.
  • le jour de la honte.

Aujourd’hui, 120 ans après sa naissance et 59 ans après sa mort (3 juin 1963), Nazim Hikmet est toujours parmi nous. Et le sera toujours.

"La flamme d’Hikmet qui a enflammé les cœurs ne peut pas s’éteindre, tant qu’il y aura des gens, des militants, qui lutteront pour améliorer la vie et la rendre plus belle", comme l’a souligné Dimitris Koutsoumbas, le secrétaire général du CC du KKE, lors d’un congrès scientifique organisé par le Parti communiste de Grèce à Athènes en 2015.

En effet . Les poèmes d’Hikmet accompagneront toujours la lutte de la classe ouvrière, les luttes du peuple pour une société sans exploitation de l’homme par l’homme, pour le socialisme-communisme.


Et pour le plaisir : Le Scorpion par Bernard Lavilliers


Voir en ligne : http://mouvementcommuniste.over-blo...


Nikos Mottas est le rédacteur en chef de In Defense of Communism.
source : https://www.idcommunism.com/2022/01/nazim-hikmet-most-beautiful-days-we-havent-seen-yet.html

   

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