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Une Jeanne d’Arc métisse

mercredi 7 mars 2018 par Philippe Arnaud

Les Polémia que vous m’avez envoyés contiennent trois articles à propos de la jeune fille de père béninois et de mère polonaise choisie pour représenter Jeanne d’Arc aux fêtes annuelle d’Orléans.

Et on peut dire que ça les démange, et méchamment !

Ce qui les horripile le plus, et c’est Renaud Camus qui l’exprime le plus cyniquement, c’est le dilemme (qu’il appelle "piège") dans lequel ils se trouvent pris. En effet, tout se passe comme si les organisateurs orléanais des fêtes de Jeanne d’Arc avaient voulu prendre les racistes au mot.

  • Ils sont pour l’enracinement ? La jeune Mathilde est Orléanaise depuis plus de 10 ans.
  • Ils sont pour la France chrétienne ? Elle est catholique pratiquante.
  • Ils sont pour un catholicisme engagé ? Elle est chef scout aux Scouts d’Europe, plus "tradis" que les scouts "ordinaires".
  • Ils sont contre l’école publique ? Elle est scolarisée dans un établissement privé.

En plus, je suppose qu’elle doit être bonne élève...

Ils devraient donc être contents : cette jeune fille est le modèle des vertus de la France "éternelle", celle qu’ils opposent à la jeunesse contestataire, mécréante, cosmopolite. Oui, mais, voila : elle est métisse ! Cela les oblige à sortir du bois et à avouer crûment leur racisme sans le déguiser sous d’hypocrites déguisements "culturels", ce qui doit les horripiler au dernier degré.

Ce qui est révélateur, d’ailleurs, dans cette histoire, c’est que la jeune Mathilde n’est pas vraiment "Noire" mais "métisse", ce qui, pour eux, est encore plus pernicieux. En effet, dans leur perspective du Grand Remplacement, le "métissage" c’est, selon eux, la façon sournoise - et quasiment imparable - de changer la population française sans que les "De souche" se révoltent. Il me semble même que, pour eux, le métis soit encore plus haïssable, encore plus à combattre que le Noir car c’est le "poison" qui s’installe insidieusement dans le corps, lequel se mithridatise au point qu’il finit par ne plus le ressentir.

A cette occasion, on constate que Camus pratique le "One drop rule" (la règle du "une goutte"), qui veut qu’une seule goutte de sang noir rende noir, comme une seule goutte de bâtardise rend bâtard pour des générations. Et que le racisme va très loin puisque, même après plusieurs "mélanges", lorsque le caractère africain est devenu presque indiscernable, il suffira d’une seule texture de cheveux pour que le raciste recule horrifié (comme le vampire dissimulé devant un crucifix...).

Ce qui me fascine (et me consterne), c’est que des gens apparemment instruits - comme Camus et les autres - en viennent, lorsqu’ils sont placés au pied du mur, à exprimer un racisme brut de décoffrage, un racisme primitif - et qui est d’autant plus répugnant, plus condamnable, qu’il s’exprime dans un verbiage pseudo-savant, sans gros mots (du genre Négro, métèque, singe...).

Pour un racisme de ce genre, il faudrait prévoir des peines aggravées...

   

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