Association Nationale des Communistes

Forum Communiste pour favoriser le débat...

Accueil |  Qui sommes-nous ? |  Rubriques |  Thèmes |  Cercle Manouchian : Université populaire |  Films |  Adhésion

Accueil > Voir aussi > La police et l’extrême-droite attaquent les manifestations d’étudiants contre (...)

La police et l’extrême-droite attaquent les manifestations d’étudiants contre le second tour Macron-Le Pen

vendredi 15 avril 2022 par Samuel Tissot

Et ce n’est que le début ! Macron ou Le Pen, l’un comme l’autre, ne supportent pas d’être contesté. Avec la police aux ordres et les groupes d’extrême droite ultra-violent et tolérés, les manifestants et les grévistes de demain doivent certainement s’attendre à des représailles style Gilets Jaunes. À moins, bien sur, que l’importance du mouvement populaire soit telle que le pouvoir hésite à répondre par la violence.
Comme le dite notre dernière déclaration : Il est possible de créer un rapport de forces tel que Macron ne puisse réaliser ses projets néfastes : retraites à 65 ans, privatisation des services publics, politique discriminatoire…
Plus que jamais le combat continue et doit redoubler !
(JP-ANC)

Hier soir, la police française a attaqué les étudiants qui avaient occupé la Sorbonne à Paris. Elle les a dispersés par la force, un étudiant au moins ayant été sérieusement blessé. Des actions de police continuaient après pour attaquer des manifestants à proximité, aux alentours du Panthéon.

Cela fait partie d’une répression plus large d’une vague d’occupations d’universités en France qui a suivi le premier tour des élections présidentielles dimanche, alors qu’un second tour est annoncé entre le président sortant Emmanuel Macron et la candidate néofasciste Marine Le Pen. Plus tôt jeudi, un groupe d’étudiants avait occupé le bâtiment central de Sciences Po à Paris. Au courant de l’après-midi, un groupe de jeunes d’extrême-droite les a attaqués.
Des étudiants qui occupent la Sorbonne avec une bannière qui dit « Sorbonne occupée contre Macron, Le Pen et leur monde »

Vers 20h, des centaines de policiers lourdement armés ont lancé un assaut en règle contre la Sorbonne. La plupart des étudiants se sont rendus ou échappés, mais 40 ont été détenus à l’intérieur, sans qu’on leur permette de partir pendant deux heures.

Une vidéo affichée par l’un d’entre eux déclarait qu’ils étaient cernés par 200 policiers et gendarmes, que certains d’entre eux étaient mineurs, et qu’une personne avait besoin de soins médicaux. Il a souligné le caractère pacifique de leur démarche et leur désir de quitter la Sorbonne en paix après avoir manifesté pour la planète en contre les idées d’extrême-droite. Il a aussi souligné que lur action faisait partie de l’exercice de droits d’expression des opinions politiques.

C’étaient des unités lourdes de la Brigade pour la Répression de l’Action Violente (BRAV), une unité spéciale formée par la préfecture de Paris pour réprimer les « gilets jaunes », qui a livré l’assaut contre la Sorbonne. Toutes les rues autour du bâtiment étaient bouclées par de multiples véhicules de la police nationale, la police de Paris et la gendarmerie.
La police tire des lacrymogènes contre des étudiants qui manifestent près du Panthéon (Twitter, Mélodie Taberlet)

Aussi jeudi, un groupe d’environ 40 étudiants a occupé pacifiquement Sciences-Po. Vers 15h, une troupe de militants de divers groupes de droite les a attaqués. La page Twitter de La Cocarde étudiante, un groupe de jeunesse lié au Rassemblement national de Marine Le Pen, a annoncé que ce groupe avait mené la répression.

Le groupe a tweeté une vidéo de son assaut contre les étudiants et déclaré : « Nous avons mis un terme au blocus de #SciencesPo en 3 minutes top chrono, sans aucune difficulté notable. Que des blocages d’universités persistent démontre donc deux choses : la couardise des dirigeants d’établissements et l’absence de volonté politique. » Il a dit avoir agi de concert avec Génération Z, les jeunesses du mouvement du candidat néofasciste Eric Zemmour, et l’Union nationale inter-université, un groupe de droite lié à LR.

La Sorbonne avait été occupée par des étudiants depuis mercredi, quand l’administration de l’université a tenté de bloquer une réunion organisée contre Macron et Le Pen. Tout au long de jeudi matin, des centaines de policiers ont entouré l’université.
Un flic armé prépare l’assaut contre l’occupation pacifique de la Sorbonne, à Paris.

La présence de la police autour de la Sorbonne dans le Quartier Latin a augmenté tout au long de la matinée. A midi, les rues avoisinantes étaient totalement bouclées, et les étudiants à l’intérieur de l’université étaient assiégés. Des centaines de policiers étaient visibles, armés de mitraillettes et de boucliers.

Tout au long de la journée, la police a chargé à de multiples reprises les manifestants solidaires de l’occupation. Vers 13h30, des centaines de policiers ont dispersé une foule place de la Sorbonne, à côté de l’entrée de l’université. Les manifestants ont été poursuivis le long du boulevard St Michel, où quelques minutes plus tard un autre groupe de gendarmes les attaqués, frappant les manifestants et les passants avec des bâtons et des boucliers.
Des manifestants se réunissent place de la Sorbonne.

Vers 18h, des foules se sont formées à nouveau près de la place de la Sorbonne et de la place du Panthéon, à quelques centaines de mètres de là. Un meeting au Panthéon avait été organisé en défense des réfugiés, mais alors qu’il devenait clair que la police se préparait à livrer l’assaut à la Sorbonne, des centaines de personnes présentes ont tenté de marcher sur la Sorbonne par solidarité avec cette occupation.

Les deux foules se sont fait violemment disperser par des policiers lourdement armés tirant des lacrymogènes. L’unité BRAV a aussi dirigé l’assaut à la Sorbonne, où plusieurs manifestants ont été violemment battus. Une vidéomontre un manifestant détenu par des personnes qui semblent être des policiers en civil. Une autremontre une charge de police contre des manifestants.

Deux étudiants, Michael et Edgar qui avaient participé à la manifestation de 13h30 en défense de l’occupation de la Sorbonne ont parlé au WSWS.

Ils avaient tous deux voté Mélenchon au premier tour. Interrogé pour savoir s’il voterait pour Macron ou pour Le Pen, Michael a dit qu’il ne le ferait jamais, car c’est un choix faux. Si Le Pen est une néofasciste qui ne cache pas son incitation du racisme anti-musulman, il est aussi impossible pour Michael de voter pour Macron, un homme politique d’extrême-droite déguisé en libéral, qui a aussi attaqué les musulmans et empiré l’économie pour la majorité des gens.

Interrogé sur la décision des étudiants d’occuper la Sorbonne, Michael a dit qu’ils voulaient le changement sans savoir comment y arriver.

Edgar a dit que l’administration de la Sorbonne avait provoqué l’occupation de l’université en menaçant une assemblée générale des étudiants d’envoyer la police contre eux. Cette menace d’attaquer des étudiants qui se rassemblaient à l’intérieur de leur propre université les avait provoqués à agir et à occuper les lieux.

Interrogé sur l’évacuation par la police de la place de la Sorbonne, Michel a dit : « Regardez ce que fait la police. Comment est-ce démocratique ? Nous voulons manifester notre frustration avec Macron et Le Pen, et la police réagit simplement avec de la répression. C’est cela la France à présent, ce n’est pas de la démocratie, c’est de la répression. »

Le fait que la police comme des groupes d’extrême-droite attaquent des étudiants qui manifestent pacifiquement sous le gouvernement Macron démasque le mensonge selon lequel le président sortant est un « moindre mal » comparé à la néofasciste Marine Le Pen. Quelle que soit l’identité du gagnant dans ces élections, l’État policier français prendra comme cible tous les jeunes et les travailleurs qui s’opposent aux politiques de guerre, d’austérité et d’infection de masse voulues par l’élite dirigeante.

Ceci donne raison à l’appel du Parti de l’égalité socialiste à faire campagne pour un boycott actif des élections présidentielles et à construire un mouvement dans la classe ouvrière contre Macron et contre Le Pen. On ne peut s’opposer à ces deux candidats comme à la classe dirigeante dans son ensemble qu’a travers un mouvement de masse dans la classe ouvrière fondée sur une perspective internationaliste, socialiste et révolutionnaire.


Voir en ligne : https://www.wsws.org/fr/articles/20...

   

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?