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Ces affaires de corruption qui éclaboussent le pouvoir algérien

vendredi 16 mars 2018 par Lakhdar Benchiba pour Orient XXI

Alors que s’étendent les grèves des médecins et des enseignants, le pouvoir algérien semble incapable de venir à bout de la contestation. Son discours est d’autant plus inaudible que la multiplication des affaires de corruption éclabousse les cercles dirigeants.

Face à la montée des mouvements sociaux (médecins résidents, enseignants en grève), le gouvernement algérien veut stopper « le train de l’anarchie », selon la formule très critiquée du premier ministre, Ahmed Ouyahia. Il a licencié 581 enseignants et 19 000 autres ont reçu une deuxième mise en demeure. L’un des syndicats d’enseignants, le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapeste), en grève générale illimitée depuis le 30 janvier dernier, s’est retrouvé sous la menace d’une dissolution.

Cinq autres syndicats d’enseignants, qui ont organisé une seconde grève de deux jours les 21 et 22 février 2018 ont mis en garde contre les conséquences « désastreuses » d’une radiation des 19 000 enseignants. Dans plusieurs villes, des élèves sont sortis dans la rue pour dire leur refus du remplacement de leurs enseignants par des vacataires.

Ce débordement du conflit dans la rue avec des acteurs nouveaux était suffisamment inquiétant pour pousser la présidence à y mettre fin en « ordonnant » à la ministre de l’éducation de « renforcer le dialogue ». La situation s’est provisoirement débloquée avec la décision de réintégrer les enseignants radiés tandis que le Cnapeste décidait le 28 février de suspendre la grève.

Le mouvement des médecins résidents a lui aussi été vivement attaqué par Ahmed Ouyahia ; mais il ne faiblit pas et le dialogue est totalement rompu. Les médecins avaient mis en rage les autorités le 12 février en organisant — et en filmant en direct sur les réseaux sociaux — des manifestations en plusieurs zones de la capitale. Le dispositif musclé pour empêcher toute manifestation avait été déjoué, redonnant encore plus de vigueur aux médecins résidents qui réclament une révision du service civil.

Le « train de l’anarchie »

Le premier ministre Ahmed Ouyahia est passé à l’attaque en déclarant qu’il était « temps d’arrêter le train de l’anarchie. Si on lui cède le passage, il nous conduira à de graves conséquences. Il faut dire aux grévistes : ‟Barakat ! [Assez], allez enseigner vos élèves, allez soigner vos patients” ».

La démarche des autorités est lisible : ne pas céder aux revendications dans un contexte de baisse des revenus pétroliers, alors que la contestation s’élargit dans la fonction publique. Les autorités tentent de discréditer les mouvements de grève en jouant sur les désagréments, bien réels, qu’ils suscitent. Des médias proches du pouvoir se sont ainsi attelés à présenter le Cnapeste comme une entité « intégriste » qui comploterait contre Nouria Benghabrit, « ministre moderniste ».

Un discours officiel ruiné par les affaires

Le sociologue Nacer Djabi constate dans un post sur Facebook que la montée des mouvements sociaux en 2018 était attendue, y compris par le gouvernement, mais que celui-ci paraît en panne de stratégie. La situation pourrait être encore plus tendue en 2019, souligne-t-il.

Le crédit, déjà faible en général, du discours officiel est ruiné par le régulier rappel des affaires de corruption et de la passivité de la justice pourtant particulièrement prompte à décréter illégaux les mouvements de grève. La publication, jeudi 22 février, de l’indice de Transparency International (TI) qui mesure la perception de la corruption dans le secteur public classe l’Algérie bon dernier des trois pays du Maghreb. L’Algérie se retrouve à la 112e place, (contre la 108e en 2016) bien loin de la Tunisie (74e) et du Maroc (81e). Certes, elle fait mieux que les deux autres pays de l’Union du Maghreb (UMA) : la Mauritanie est 143e et la Libye 171e, mais c’est une bien piètre consolation.

Outre le rapport de Transparency International qui vient régulièrement rappeler l’opacité de la gouvernance de l’économie algérienne, deux dossiers impliquant deux anciens ministres très en vue sont venus rappeler à l’opinion que la corruption était une réalité autrement plus endémique que les grèves dans la fonction publique.

Suite de l’article Ici.

Légende photo :
12 février 218. — Les médecins résidents bravent l’interdiction de manifester à Alger. / Casbah tribune.


Voir en ligne : https://orientxxi.info/magazine/ces...

   

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