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Maurice Audin : Espoir, certitudes, détermination

vendredi 23 mars 2018 par Pierre Mansat Déclaration de l’Association Maurice Audin

Ces dernières semaines l’affaire Maurice Audin est revenue sur le devant de la scène.

Après une lettre de dizaines de personnalités au président de la République, des actes forts ont ponctué la période : déclaration publique de Cédric Villani, député, a l’occasion de l’hommage à Gérard Tronel, suivi d’un interview dans l’Humanité, dans lequel C .Villani rapporte que Emmanuel Macron a « l’intime conviction que Maurice Audin a été tué par des soldats français ».

Conférence de presse de Sébastien Jumel et Cedric Villani, députés, en présence de Josette Audin, Pierre Audin, Claire Hocquet, avocate de la famille et d’un ministre conseiller de l’Ambassade d’Algérie.

Ces prises de position ont été largement relayées par les médias. Permettant même de faire surgir des témoignages comme celui d’un appelé publié dans l’Humanité.

Un espoir s’est levé. Mais il ne doit pas être déçu.

L’armée française a toujours prétendu que Maurice Audin s’est évadé.
François Hollande, alors président avait contredit cette version, il déclarait dans un message transmis à l’occasion du Prix Maurice Audin, le 18 juin 2014 : « Maurice Audin est mort pendant sa détention » Malheureusement il n’est pas allé plus loin.

C’est une certitude, établie de longue date : Maurice Audin a été enlevé, détenu, torturé, et exécuté/assassiné par des soldats français qui ont fait disparaitre son corps. Il est une des victimes de la torture et du système répressif mis en place. À travers l’armée française, c’est bien la responsabilité de l’État qui est engagé.

C’est donc cette vérité que nous voulons voir reconnue officiellement par les plus hautes autorités de l’État.

C’est le sens de notre action, comme c’est celui de très nombreux historiens/ennes, chercheurs, mathématiciens, citoyens.
Il semble, que du côté de l’État, du Président, du gouvernement il y ait des hésitations à franchir le pas. La nécessité « d’établir la vérité historique » serait mise en avant et « l’ouverture des archives » serait présentée comme une avancée décisive. Et l’exploitation des dites archives devrait faire émerger une vérité qui permettrait l’expression de la reconnaissance du crime d’État.

Nous sommes disponibles pour toute action qui contribuerait à éclairer les zones d’ombres, à explorer encore et encore les archives, à recueillir les témoignages des derniers protagonistes encore en vie, mais nous ne pouvons accepter de faire dépendre la reconnaissance du crime d’hypothétiques – et longues- recherches.

Déjà en 2014, Mme Sylvie Thenault, historienne reconnue de cette période, dans l’article « La disparition de Maurice Audin, les historiens à l’épreuve d’une enquête impossible ( 1957-2014)* » a démontré « l’impossibilité pratique de faire émerger la vérité un demi-siècle après », même si depuis des moyens nouveaux permettent l’audition de témoins clés.

Détermination, car nous continuerons à agir sans relâche pour cette reconnaissance : réunions publiques (22 mai 2018), mobilisation des réseaux sociaux, attribution du prix de mathématiques Maurice Audin, érection d’une stèle commémorative au cimetière du Père Lachaise…

Nous ne lâcherons pas.

Photo : Josette et Maurice Audin

Pour en savoir plus : La disparition de Maurice Audin. Les historiens à l’épreuve d’une enquête impossible(1957-2014)

   

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