Le prix Nobel de la guerre 2022 est attribué à…

Durant une bonne partie du 20éme siècle, la Suède comme les autres pays nordiques était dominée par la Social-Démocratie, qui suivit longtemps une voie de neutralisme entre le « camp socialiste » animé par l’URSS et l’OTAN sous obédience des USA.

Les prix Nobel de la Paix furent longtemps attribués de façon un peu hypocrite à de réels hommes de paix au service de leur peuple, comme Mandela le dirigeant de la lutte anti-apartheid, mais en même temps au Président sud-africain qui l’avait combattu.

Même ambiguïté lors des accords dits d’Oslo entre Palestiniens et Israéliens, le prix Nobel récompensa à la fois les animateurs du mouvement de Libération et ceux de l’oppression coloniale. Des choix discutables, donc, mais globalement en faveur des forces pacifistes mondiales, notamment sous l’égide du dirigeant socialiste Olaf Palme, assassiné par l’extrême-droite en 1986.

La fin du siècle 20 et le début du suivant ont vu la Suède comme le reste des pays nordiques touchés par la contre-révolution idéologique libérale, qui balayait encore plus fort les autres pays d’Europe, dont le nôtre. L’emprise politique de la Social-Démocratie s’est effritée peu à peu au profit de la Droite atlantiste, d’autant qu’elle glissait par opportunisme (comme en Europe du sud) à des choix de plus en plus pro-Étatsuniens.

Norvège et Danemark ont intégré l’alliance militaire occidentale OTAN, et si Suède et Finlande ont conservé jusqu’à présent leur neutralité officielle, parce que leurs opinions y sont très attachées, les autorités ont clairement annoncé leur choix de rejoindre la coalition occidentale, sous prétexte de « parer à la menace russe ».

Depuis le début des hostilités en Ukraine, les États nordiques membres de l’OTAN fournissent des armes aux Nationalistes au pouvoir à KyÏv. Certains mauvais esprits font remarquer que la Norvège, productrice de pétrole, engrange de juteux bénéfices du fait de la flambée des prix entraînée par le conflit.

Immoral, dites-vous ?

En temps de guerre, l’économie n’a pas de dimension morale. Notre pays est bien placé pour le savoir, les actionnaires français de Total encaissent des milliards de bénéfices inespérés, ce qui n’émeut ni Macron ni Borne, et pas davantage nos médias, serviles à souhait, qui organisent une grande campagne contre ces salauds de salariés grévistes et la CGT, qui osent demander le réajustement de leurs salaires sur la hausse des prix…

C’est dans ce basculement belliciste que le prix Nobel de la Paix 2022 a été annoncé il y a quelques jours. Il a été attribué à des organisations politiques d’opposition aux régimes russe et biélorusse.

L’association russe Mémorial, qui s’est fixé un but depuis les années 1990 : cultiver « la mémoire des victimes du régime soviétique ».
Est-il nécessaire de préciser que cette organisation, très anti-communiste, se perpétue, 30 ans après Eltsine avec le soutien affirmé de sponsors occidentaux ?
Faut-il ajouter que le second récipiendaire est l’opposant biélorusse Alés Bialatski, un de ceux qui tentèrent sans succès de renverser l’an dernier le Président allié de Moscou, avec l’appui d’officines occidentales ?

Et pour rester dans la tradition ambiguë du Nobel, le prix 2022 va aussi à un obscur « Centre pour les libertés civiles » ukrainien, qui n’a guère protesté quand le pouvoir nationaliste de Kyïv a interdit les partis d’opposition et pourchassé les Communistes d’Ukraine, puis bombardé le Donbass séparatiste malgré les accords de Minsk de 2014.

Une défense des droits civiques à sens unique….

En fait, et personne ne s’y est trompé, ce choix de politiciens suédois se veut une arme contre Poutine et la Russie, ce Nobel de la paix est un Nobel de Guerre.

Il s’aligne sur les livraisons d’armes à Kyïv par la majorité des pays d’Europe membres de l’OTAN et de l’Union Européenne, un bellicisme suicidaire puisque cette guerre ne profite qu’aux USA, et détruit l’économie des pays d’Europe à leur profit.

Jusqu’au dérapage malheureusement prévisible : si on persiste à déstabiliser l’État russe, ses dirigeants actuels et son armée, ce qui ne peut se faire qu’au profit des nationalistes russes les plus extrémistes, comme Kadirov et ses amis moscovites, l’apocalypse nucléaire peut arriver à tout instant, dont les victimes joncheront par millions d’abord le sol européen.

Il est plus que temps d’arrêter la folie guerrière, ce suicide européen et français, que le reste du monde observe avec consternation.

Robespierre, Jaurès, De Gaulle, éveillez-vous !
Ils sont devenus fous !

le 10/10/2022