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UE, FREXIT et souveraineté

samedi 24 mars 2018 par Canaille Lerouge

Dans un communiqué, la CGT dénonce à juste titre l’opération séduction engagée par l’extrême droite en direction du monde du travail en colère. (Notons au passage que focaliser sur le seul f-haine laisse de côtés d’autres mouvances fascistes ou nazies qui de plus en plus virulentes doivent être mises sur le même plan et n’éclaire pas non plus sur le glissement vers le F-haine de pans entiers de la droite dite "traditionnelle") (voir document CGT à la fin de l’article).

Ce communiqué serait parfait s’il n’entretenait pas une confusion déplorable faisant des adversaires de l’Europe du capital des suppôts du nationalisme, du chauvinisme et autres comportements racistes.

Rassembler dans le terme " différents mouvements favorables au " Frexit " ceux qui conséquents avec une analyse de classe de la nature d l’UE combattent l’Europe du capital avec les complices de ce qui est non seulement à dénoncer, mais aussi à combattre vigoureusement, n’est ni juste, ni compréhensible pour celle ou celui qui veut y voir clair sur les responsabilités.

Il n’est pas inutile de rappeler que la CGT dès le départ de la construction européenne s’y est opposée comme étant un outil dans les mains du capital pour renforcer l’exploitation de tous les travailleurs dans tous les pays de cette construction.

Rappeler comment Benoit Frachon, puis ensuite Georges Seguy et Henri Krasucki, ont montré combien la supranationalité parfois maquillée de fédéralisme était l’outil institutionnel permettant d’harmoniser par le bas les conditions sociales en mettant les salariés en une concurrence particulièrement libre et non faussées pour les patrons et d’une violence extrême contre les travailleuses et les travailleurs. Cela au nom du dogme du coût du travail comme opposé à la profitabilité des entreprises.

Cela a été l’alpha et l’oméga des pratiques politiques concertées de la réaction dont, l’extrême droite s’étant discréditée dans le fascisme, la démocratie chrétienne rejoint par la sociale démocratie. C’est en voulant se croire plus malins que les partis communistes d’Europe s’y sont "icarisés", leurs ailes s’enflammant au contact du feu réactionnaire qu’ils croyaient dompter.

Le bilan est là cette UE est un succès total pour le capital et un joug pour le travail. En cela la structure institutionnelle de l’UE n’est pas amendable. Combattre cette UE est un passage obligé pour s’émanciper du rapport social d’exploitation.

L’argument qu’elle devait nous protéger de la guerre et des "menaces extrémistes", cela en pleine guerre froide, montre aujourd’hui sa vacuité tant à l’est des combats et massacres ont fait leur retour à mesure de la mise en concurrence des peuples, tant le capital et les gouvernements (tous) qui ont poussé la démarche ont organisé la montée de l’extrémisme fasciste dans leur combat anticommuniste commun et au plan plus large créé les conditions du théofascisme autour de la méditerranée et au-delà via l’OTAN bras armé de cette UE.

Dans ces conditions le rejet de l’UE n’est pas à installer même sous la forme réductible sous l’anglicisme " frexit ". Elle n’est pas une frilosité portant vers l’ultra-réaction.

On peut même dire au contraire que ceux qui ne combattent pas cette UE, et le bilan de la CES le démontre, leur frilosité à combattre le capital lui font un lit, lequel a besoin de l’extrême droite. Le Refus de la CES non seulement d’en combattre les causes structurelles et systémiques mais d’en accepter les règles en validant les traités épargne le capital et ses crises que celui-ci fait payer au salariat. Choix qui sont causes de la plongée des peuples dans la misère, la haine alimentant les tensions rendues indispensables pour exacerber la concurrence entre les peuples et les garder éloignés de toute volonté d’émancipation du capital.

Que dans ces conditions, la CGT produise ce communiqué (que Canaille le Rouge ne censurera pas pour que son argumentation puisse y être confrontée), démontre les ravages de la perte des repères et, comme le disait Marx, de ce que cela peut produire de négatif quand la classe ouvrière perd pied dans la façon de mener son combat quotidien.

L’exigence de justice sociale si elle doit s’exprimer et construire ne peut se faire que par ce que depuis 1789, par l’irruption du peuple comme constructeur de l’histoire, nos constitutions républicaines nomment "Souveraineté populaire" qui seule est garante du contenu et du cadre institutionnel.

Dénier cette souveraineté et la capacité de chaque peuple de construire dans l’indépendance et le respect de cette souveraineté tous les partenariats et coopérations que son histoire le conduit à rechercher fait partie de la lutte réactionnaire contre ce fond commun de l’histoire républicaine et révolutionnaire de notre pays.

La nier conduit aux mêmes errements qui font que dire que le peuple est souverain serait faire du populisme et donc les ranger — le peuple et l’idée— dans le camp des réactionnaires. C’est ainsi que se dégage l’espace pour les oligarchies, le népotisme et la ploutocratie.

Espérons que ce débat, et Canaille le Rouge ne manquera pas de le porter à la place modeste qui est la sienne, soit un des points de réflexion du prochain congrès du syndicat auquel il renouvelle chaque jour sa satisfaction d’y être adhérent depuis plus quarante années, toujours à jour de ses cotisations, mais qui lui donne le droit, et même le devoir, de dire clairement quand il considère qu’une faute se produit dans l’affirmation de ses orientations.

Photo  : La manifestation à Marseille (La Marseillaise)

Communiqué de la CGT :

L’extrême droite n’a pas sa place ni dans les cortèges syndicaux

Ni nulle part ailleurs !

mercredi 21 mars 2018

L’exigence de justice sociale qui s’exprime partout en France, face à la multiplication des attaques du gouvernement aux ordres du patronat, appelle à la mobilisation massive des salariés, des agents de la fonction publique et des services publics, des retraités, des privés d’emploi et de la jeunesse.

C’est dans ce contexte que du « Front National » aux « Patriotes », en passant par différents mouvements favorables au « Frexit », des organisations identitaires, xénophobes et racistes se travestissent en pseudo-alliés et soutiens des travailleurs en lutte.

Leurs ambitions politiques sont en totale opposition avec nos valeurs, notre aspiration de transformation sociale, nos combats syndicaux pour une société plus juste, plus solidaire, accueillante et fraternelle.

Toutes ces organisations ne font que diviser. Elles instrumentalisent la colère sociale à des fins populistes. La « priorité nationale » est contraire à nos valeurs, comme aux valeurs républicaines.

Régulièrement et particulièrement dans la période, les responsables politiques de cette mouvance attaquent les militants syndicaux, particulièrement ceux de la CGT et pas uniquement dans les communes où l’extrême droite est majoritaire.

L’extrême droite, sous toutes ses formes, n’a pas sa place dans les cortèges syndicaux ! Elle est l’amie des puissants et l’ennemi de ceux qui se battent pour la justice sociale !

La CGT, avec ses organisations, ne tolèrera aucune provocation, aucune utilisation abusive des médias ou réseaux sociaux pour venir soutenir la stratégie d’imposture sociale de l’extrême droite.

Montreuil, le 21 mars 2018

   

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