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En Guinée Équatoriale, la dictature tue, Joe Biden ferme les yeux

vendredi 28 octobre 2022 par Afrique XXI

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale depuis 43 ans, a été désigné par le parti au pouvoir pour briguer un nouveau mandat lors des élections du 20 novembre.
Arrivé à la tête de ce petit pays d’Afrique centrale suite à un coup d’État en 1979 contre son oncle, le sanguinaire Francisco Macías Nguema, Obiang se prépare à transférer le pouvoir de manière dynastique à son fils, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorin et actuel vice-président.

Le régime équato-guinéen est une dictature qui n’a jamais cessé de bafouer les droits de l’homme et d’entraver la liberté d’expression, malgré les affichages de façade et quelques annonces pour satisfaire la communauté internationale, comme celle, récente, d’abolir la peine de mort.

Ainsi que le rappellent Jeffrey Smith et Tutu Alicante, directeurs respectivement des ONG Vanguard Africa et EG Justice, dans un texte publié le 17 octobre dans Foreign Policy, depuis l’annonce de cette énième candidature « plus de 100 personnes, dont des avocats, des juges et des militants de la société civile et de l’opposition politique, ont été arbitrairement détenues ».
Il a également été rapporté des cas de torture et l’assassinat d’au moins cinq membres de l’opposition. Dans ce contexte, le décret annonçant la fin de la peine de mort n’est qu’un enfumage.

Au premier rang des soutiens du régime : les États-Unis, qui ont augmenté leurs investissements depuis 2016 pour les porter à 1 milliard de dollars.

Il y a un an, Obiang Nguema se délectait de la visite officielle d’une délégation américaine à Malabo. Joe Biden, le président américain, avait pourtant affirmé en août vouloir « lutter contre la corruption et l’autoritarisme et faire progresser les droits de l’homme ». En fait, « il y a peu de pays comme les États-Unis dont la disparité entre la rhétorique et l’action est aussi flagrante », estiment les auteurs.

Deux raisons expliquent cette bienveillance de Washington. Le pétrole d’abord, exploité depuis les années 1990 par de nombreuses firmes américaines. Le rôle grandissant de la Chine ensuite et son expansion militaire sur le continent : elle dispose désormais d’une base maritime à Bata, la capitale économique ouverte sur l’Atlantique.
Une telle présence est considérée comme une menace pour la sécurité nationale américaine. Mais pour Jeffrey Smith et Tutu Alicante, la menace à long terme pourrait surtout venir du fait que les États-Unis reculent sur la défense de la démocratie dans le monde.

Malgré les atteintes flagrantes aux droits de l’homme, et en dépit de la condamnation par la justice américaine du fils Obiang pour détournement de fonds publics, le régime sera invité au prochain Sommet États-Unis-Afrique, qui se déroulera du 13 au 15 décembre prochain.

   

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