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Les enjeux de la guerre au Moyen-Orient.

vendredi 14 octobre 2016 par Francis Arzalier

Les télévisions françaises, privées ou d’état, sont totalement inféodées aux politiciens pro-occidentaux et à leurs thèses bellicistes. Elles abreuvent l’opinion d’une version falsifiée des conflits qui ensanglantent le Moyen-Orient. Elles jouent de l’émotion des téléspectateurs, en les inondant d’images d’enfants écrasés par les bombes, en général fournies par des sources intégris-tes, tout en répétant le mot d’ordre de Valls de "guerre contre l’islamisme".
Leur objectif est de camoufler les véritables causes de ces drames.

Il faut en revenir à l’essentiel : le chaos guerrier dans cette région du monde est la conséquence directe des choix stratégiques de l’impérialisme occidental. Les dirigeants des usa d’abord, leurs alliés-comparses européens de l’OTAN, et, au Moyen-Orient, le gouvernement turc islamiste et autoritaire, et les monarchies pétrolières intégristes du golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Émirats), et l’état colonialiste et religieux d’Israël. Leur volonté commune est de remodeler a leur guise ces régions dont le sous-sol est le mieux pourvu au monde en richesses minérales (pétrole, gaz), de façon a en tirer le profit maximum, par le biais des sociétés multinationales du capitalisme mondialisé.

Pour atteindre cet objectif, ils s’efforcent depuis vingt ans de détruire par la guerre et la subversion armée les états nationaux susceptibles dans cette partie du monde de développer une économie industrielle indépendante, quel que soit par ailleurs la nature de leur gouvernement : les turpitudes autoritaires de dirigeants comme l’irakien Saddam Hussein, le libyen Kadhafi, ou le syrien Assad, servent de prétexte aux ingérences occidentales. Leur véritable but est de détruire l’état national qui n’est pas totalement aligné sur les désirs du capitalisme occidental.

L’armée des États Unis d’Amérique et ses supplétifs ont réussi à détruire l’état irakien en deux invasions successives, et a y créer le chaos sanglant actuel, ponctué de conflits ethniques et religieux, qui a donné naissance à "l’état islamique" ou daesh, repaire de fanatiques intégristes et criminels.

Le président Chirac avait eu le bon sens de ne pas suivre son allié Bush contre l’Irak. Son successeur Sarkozy s’est au contraire empressé d’envoyer l’aviation française écraser la Libye au service des USA, en permettant aux insurgés locaux, des groupes éthnicistes et intégristes, de lyncher Kadhafi et de pulvériser l’état national libyen au profit d’une guerre civile permanente. La conséquence la plus grave a été de déstabiliser tout le nord de l’Afrique, et de livrer les immensités sahariennes et sahéliennes aux bandes de criminels djihadistes et séparatistes. Le président hollande a continué cet exercice de démolition au service de l’occident, au détriment de l’état national malien.

Cette "stratégie" inaugurée en Libye a été reprise par l’OTAN et ses alliés du golfe arabique contre l’état national syrien. Depuis cinq ans, des groupes insurrectionnels, financés, armés, et alimentés en djihadistes par les puissances occidentales, la Turquie et les monarchies du golfe, occupent une grande partie du territoire syrien, y compris certains quartiers des plus grandes villes comme Alep. Ils y font régner leur loi, et la plupart du temps, le fanatisme intégriste.

Le bilan de ces années de guerre nourrie par les ingérences étrangères est effroyable pour la nation syrienne : plus de 200 000 morts, et plusieurs millions de réfugiés dans des camps de fortune, dont une partie essaie de fuir vers l’Europe au risque d’y perdre la vie.

Ce conflit est d’autant plus féroce qu’il ne se limite pas à une opposition entre le bien et le mal ; il implique aussi des puissances régionales concurrentes en quête de zones d’influence, peu préoccupées du sort des peuples de la région : la Turquie, membre de l’OTAN, dont l’obsession est de vaincre l’état syrien et d’écraser les peuples kurdes ; l’Arabie Saoudite wahabite et autres émirats du golfe, riches de leur pétrole et de la protection occidentale (désireux de limiter l’influence de leur concurrent iranien, ils continuent sans le dire d’alimenter les subversions djihadistes en armes, et en combattants étrangers, recrutés par le biais de "propagandistes internet" cela sous le regard pour le moins complaisant des sociétés états-uniennes et de la CIA qui contrôlent pourtant les "réseaux sociaux" depuis les USA), la Russie capitaliste et nationaliste de Poutine, aspirant à retrouver un rôle de grande puissance, notamment au Moyen-Orient...

Mais les objectifs que s’était fixé dès le départ l’impérialisme occidental n’a pas été atteint : l’état national syrien est toujours là, fort du soutien d’une part importante de la population du pays, notamment de la minorité chrétienne. Grâce à l’aide des volontaires libanais du Hezbollah et des bombardiers russes, les forces gouvernementales syriennes ont reconquis, grâce à de violents combats, des dizaines de villages et quartiers urbains jusque là contrôles par les groupes insurrectionnels, intégristes de daesh ou al nosra (rebaptisé récemment fateh al cham), pro-occidentaux ou pro-saoudiens.
La bataille aujourd’hui fait rage pour la reconquête des quartiers est d’Alep, encore aux mains des djihadistes.

C’est ce basculement du rapport des forces sur le terrain qui met en rage les occidentaux : ils craignent de voir l’état syrien réinvestir son territoire et d’être exclus du partage a venir des zones d’influence au Moyen-Orient. C’est la seule raison pour laquelle les dirigeants états-uniens veulent lancer leurs protégés irakiens à la reconquête de Mossoul toujours occupée par daesh, au cœur des plus riches gisements pétroliers de la région. Et le président français s’empresse de joindre ses bombardiers a cette aventure guerrière, envisageant même de mettre son artillerie a l’appui d’une attaque au sol.

Les dirigeants français successifs ont depuis des années joué les "messieurs plus" de l’impérialisme états-unien. Il suffira de rappeler les affirmations indécentes de monsieur Fabius, ministre de monsieur Hollande : "Assad ne mérite pas de vivre"..."al nosra fait du bon boulot en Syrie". Le président français ajoute aujourd’hui l’hypocrisie a l’aventurisme guerrier, en accusant les bombardements russes et syriens à Alep d’être des "crimes de guerre" relevant de la cour pénale internationale. Et ses thuriféraires médiatiques abreuvent les téléspectateurs de reportages indignés sur les destructions et les victimes dans les quartiers est d’Alep. Comme si les quartiers contrôles par les gouvernementaux n’étaient pas eux aussi pilonnés par leurs adversaires ! Comme si les bombes françaises et américaines ne tuaient pas et n’avaient pas récemment détruit un hôpital !

La seule solution pour en finir avec ces massacres, et les colonnes de réfugiés, est une paix négociée, garantie par toutes les parties concernées. Elle ne peut passer que par le rétablissement de l’autorité des états nationaux de Syrie et d’Irak sur l’intégralité de leur territoire, et la dispersion de tous les groupes armés suscités depuis l’étranger. Les peuples syrien, irakien, kurde, et palestinien doivent avoir le droit exclusif de choisir leurs lois et leurs dirigeants, sans ingérence impérialiste ou colonialiste d’où qu’elle vienne.

Ce n’est malheureusement pas en ce sens que les autorités françaises exercent leur influence. Il reste aux citoyens français a leur imposer une nouvelle orientation, qui répondrait a l’intérêt et aux volontés d’ une grande partie d’entre eux.

   

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