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Le Burkina Faso demande le départ des troupes françaises « d’ici un mois »

mardi 24 janvier 2023 par RFI

La nouvelle est reprise par tous les médias burkinabés, à commencer par le quotidienLe Pays.

  • « La vague anticolonialiste qui a commencé au Mali (…) semble avoir fait des émules au Burkina Faso voisin, constate le quotidien ouagalais, puisque ce dernier a demandé le départ, dans un mois, de la force Sabre installée depuis 2018 à Kamboinsin, dans la zone périurbaine de Ouagadougou. Ce retrait plus que probable se fera entre le soulagement de ceux qui soutiennent mordicus que les troupes françaises n’ont rien à faire ici, et la relative indifférence de la majorité des Burkinabè qui sont plutôt préoccupés par la situation sécuritaire figée (…) Une chose est sûre, pointe Le Pays, c’est un camouflet de plus pour la France, dont la politique paternaliste, hégémonique et ambivalente a fini par ancrer dans l’opinion publique burkinabè le sentiment que les objectifs de sa présence militaire au pays des Hommes intègres ont toujours été flous et n’ont jamais été conformes aux intérêts du pays. »

Résultat, relève encore Le Pays, « le moment est venu, pour le Burkina, de s’assumer et de compter sur ses propres forces dans cette guerre contre le terrorisme. Mais le soutien de nos partenaires, d’où qu’ils viennent, ne serait pas de trop pour rétablir au plus vite l’ordre et la sécurité. »

Pain bénit pour Wagner…

Justement, remarque L’Observateur Paalga, « s’il y a bien quelqu’un qui doit être en train de boire du petit-lait, c’est le Russe Evgueni Prigojine, le chef du groupe Wagner, qui entend faire du Burkina son nouvel eldorado. »
En effet, pointe le quotidien burkinabé, « de plus en plus d’informations font état de la présence de mercenaires de Prigojine sur notre sol ou à tout le moins de discussions très avancées sur leur déploiement. ’Venez, le terrain est libre’, tel semble être le message envoyé à l’Ours russe qui n’en demandait pas tant pour établir sa nouvelle tanière dans le Sahel. »

Le quotidien Aujourd’huirenchérit : « départ de Sabre, divorce sécuritaire consommé, relations consumantes, à quand Wagner ? »

La France « protectrice des dictateurs »

Pour le site d’information Ledjely en Guinée, ce départ annoncé des troupes françaises du Burkina est loin d’être une surprise… Ledjely qui dénonce, le rôle trouble de la France, selon lui, sur le continent.

  • « Le rejet des troupes françaises qui s’exprime ces dernières années dans les rues africaines n’est que l’aboutissement d’années de frustrations et de malaise, résultant d’une perception négative du rôle que les soldats de l’ancienne métropole jouent sur le continent noir. Un rôle qui illustre à bien des égards l’hypocrisie de la diplomatie française sur les terres africaines. Si elle se plait à s’afficher en berceau des droits de l’homme et de la liberté, la France, à travers ses soldats, n’en demeure pas moins un parrain et une protectrice des dictateurs dont la jeunesse africaine peine toujours à se débarrasser. En effet, à qui doit-on les dynasties établies au Gabon et au Togo et celle en passe de l’être au Tchad, si ce n’est à la protection militaire française ? N’est-ce pas avec la complicité au moins passive de la France que Denis Sassou Nguesso est revenu au pouvoir ? Et quid de la longévité insolente de Paul Biya au Cameroun ? »

Ne pas se laisser berner une nouvelle fois…

Toutefois, tempère Ledjely,

  • « renvoyer la France pour faire entrer la Russie, c’est là une voie sans issue. Parce que si comme le chantent certains, la Russie, la Chine ou encore la Turquie ne se mêlent pas de nos affaires intérieures, elles ne sont pas moins guidées par des intérêts. En particulier, il est notoirement admis que la Russie n’est pas un partenaire de développement. Elle est curieusement attirée par les pays en crise sécuritaire et avec un fort potentiel en matières premières. Parce qu’il lui faut écouler ses armes et exploiter les ressources. Et c’est à l’Afrique, conclut Ledjely, de ne pas se laisser éblouir et berner… une nouvelle fois. »

« La Russie, oui, mais pas Wagner… »

Enfin à lire cette interview de Zéphirin Diabré dans Jeune Afrique. Pour l’ex-chef de file de l’opposition et ministre de Roch Marc Christian Kaboré, pas question de faire appel à Wagner…

  • « Wagner est un groupe paramilitaire privé, qui propose des services rémunérés, affirme-t-il, ce qui, en droit international, s’apparente à du mercenariat. Une telle organisation ne peut donc pas figurer dans le schéma de la coopération d’État à État entre le Burkina et la Russie. À l’inverse, estime Zéphirin Diabré, acquérir des équipements militaires russes ou bénéficier de formations est bénéfique, et ne devrait poser aucun problème. »

*Source : RFI

   

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