La "parole au peuple" ?

Si j’ai bien compris avec d’ailleurs des mêmes arguments, du rassemblement national à Martinez en passant bien sûr par la gauche nupes, Laurent Berger et le Parti communiste, on nous ressort l’argument de sortie de crise par voie référendaire.

Je rappelle quand même que le Parti communiste français a toujours condamné cette pratique.
Il est d’ailleurs intéressant de relire les propositions de démocratisation de la vie publique que le Pcf , il y a encore quelques temps, défendait.
je pense par exemple à la suppression du Sénat ...alors que pendant ces jours les mêmes partisans de la suppression de cette seconde chambre anti-démocratique en ont presque fait une citadelle de défense de nos intérêts de Classe.

Bref, on me dit qu’il serait temps de donner la parole au" peuple".

Je ne veux pas alourdir en précisant que je n’ai rien contre ce terme.
Tout dépend dans quelles conditions on l’utilise.
Je sais que mes camarades italiens chantent "avanti Popolo" et nos frères chiliens ont affronté le fascisme de Pinochet en rappelant que" el Pueblo unido jamais sera vencido".

De même que le Parti communiste a fait appel à la résistance du Peuple de France a l’occupant nazi.

Ceci précisé, en ce qui me concerne j’estime que nous vivons un temps fort de ce que l’on peut appeler aujourd’hui la Guerre des Classes !

Dans l’affrontement qui se situe dans le cadre de la crise systémique du capitalisme, tout ce qui " enfume le terrain", tout ce qui sème l’illusion de possible victoire avec des outils fournis par l’Adversaire, tout ce qui fait courir le risque de ne pas se consacrer a l’essentiel, relève pour moi de leurres a dénoncer, a combattre.

Du crétinisme parlementaire (avec le ping-pong 49/3 contre motions de censure, le dépôts de 20 000 amendements) jusqu’à la demande d’avoir l’autorisation de l’État bourgeois de permettre a monsieur Arnault et au raffineur en lutte de "se prononcer démocratiquement", en "citoyens égaux en droits..."sur les conditions de fin de vie de mes gosses exploités !

La partie du "Peuple" que constitue la Classe Ouvrière, pour ceux qui relève de ses intérêts, de ses aspirations, elle, se doit de faire entendre sa voix en A.G dans les entreprises.

En décidant démocratiquement des formes de Luttes pour vaincre l’adversaire, c’est a dire les Capitalistes, pour arracher le retrait de ce projet.

C’est prioritairement sur le lieu d’exploitation que le militant révolutionnaire peut porter les questions touchant a la cohérence de violence capitaliste
( je pense bien sûr à la relation entre le salaire, l’emploi, et le régime de retraite...).

C’est une opinion personnelle mais je respecte ceux qui pensent que les circonstances peuvent être réunis par exemple pour permettre à Monsieur Mélenchon de remplacer madame Borne pour cause de dissolution... pourtant improbable !

Libre à d’autres souvent les mêmes de penser qu’une bonne campagne électorale pour un référendum dans un climat bien sûr "sans violence, blocage, explosion sociale" serait de nature à modifier le rapport de force dans ce pays.

Le républicanisme citoyen, l’échange courtois autour d’une tasse de thé a l’Élysee après supplique au Monarque de bien vouloir recevoir ses sujets, la recherche dans la Constitution de la bourgeoisie de tel article pour retarder la mise a mort des restes de nos conquis sociaux, toute cette panoplie d’armes de dissuasion, pour moi c’est de nature a désarmer notre camp...

On est bien sûr pas obligé d’être d’accord avec moi et de voir dans mon propos une sorte de délire hors-sol.
A.C