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À propos de l’holodomor : “Le mensonge et la crédulité s’accouplent et engendrent l’opinion.” (Paul Valéry)

mercredi 12 avril 2023 par Alain Rondeau/Annie Lacroix-Riz

Suite à un article répugnant, Mediapart contraint à publier un droit de réponse d’Annie Lacroix-Riz !
Dans la suite de la scandaleuse résolution adoptée par l’Assemblée Nationale, l’escalade belliqueuse dans la fascisation se poursuit, avec à la manoeuvre une certaine presse. Une presse soucieuse de servir elle aussi « la demande des autorités de Kyiv » pour reprendre les termes même d’un article de Médiapart, ces mêmes autorités qui réhabilite et célèbre les collaborateurs génocidaires du IIIe Reich. Et pour cela à dresser des listes d’index des historiens qui ne sanctifient pas avec suffisamment de zèle à la nouvelle propagande de guerre décidée par les chancellerie occidentale, confédérées au sein de l’OTAN, propagande instrumentalisant l’Histoire pour mieux servir ses fins sanglantes.

Dans cette propagande, une nouvelle fois, les victimes sont l’histoire et ses serviteurs, les historiens qui à vouloir satisfaire aux faits et la vérité de la recherche historique, ne se complairaient pas à servir cette « histoire » fabriquée politiquement par une résolution issue d’une alliance entre la droite extrême et l’extrême droite des bancs de l’Assemblée Nationale, elle même directement issus des ordres donnés par le régime Zelenski.

C’est ainsi que dans un article au vitriol Médiapart s’en est violemment pris à Annie Lacroix-Riz, l’une des historiennes française spécialiste de la période de l’entre deux guerre. Ces journalistes, s’appuyant de façon unilatérale sur les traditionnels porte voix de l’anticommunisme le plus virulent, se sont crus autorisé de lancer une oukaze contre notre camarade Annie Lacroix-Riz.

Taxée de rien moins que de « négationnisme pur », dans une acrobatie de sémantique tentant de s’éviter le procès en diffamation qu’ils savent d’évidence perdu, pour jeter par confusion des termes de façon insultante et sans autre forme d’argument l’anathème sur l’historienne.
Une abjection lorsque l’on sait que Annie Lacroix-Riz est petite fille déporté juif assassiné à Auschwitz.

A lire : Résolution de l’Assemblée Nationale sur l’« holodomor » : la chute définitive dans l’obscurantisme fascisant

Une fangeuse manipulation qui visent de fait à éviter de débattre au fond des faits et de l’état de la recherche historique. Où les arguments des plus éminents spécialistes, et on peut ici citer les travaux de référence de Wheatcroft et Davies, de Tauger, ont démontré tout à la fois le caractère non génocidaire de la famine de 1931-32, ses causes, mais ont également caractérisée son ampleur.

Les travaux des démographes de l’INED ont estimé à 2,6 million la surmortalité, dans une une hypothèse de calcul ne tenant pas compte des importants mouvements de populations ayant eu lieu au cours de la révolution industrielle des années 1930. (lire ici) qui ont vu une trentaine de millions de paysans quitter les campagnes pour gagner les villes de la fin des années 20 à la fin des années 1930 .

Des résultats de la recherche historique qui tout à la fois battent en brèche le moindre fondement scientifique à la résolution adoptée, mais tout au contraire démontre de son profond ancrage idéologique et de sa visée propagandiste.

Quoi de moins surprenant que cette instrumentation de l’histoire de la part de ceux qui passent systémiquement sous silence dans une hémiplégie d’extrême droite caractérisée toute information en provenance d’Ukraine témoignant que s’y pratique à grande échelle et de façon systémique la répression des forces syndicales, antifascistes et communistes en même temps que la réhabilitation des collaborateurs nazis du IIIe Reich, ceux-la même qui ont largement participé au génocide des juifs d’Ukraine, une situation dramatique dénoncée tant par le centre Wiesenthal que par Arno Klarsfelf, que l’on ne saurait qualifier au demeurant de sympathisants bolchéviques…

Rappelé à leurs obligations découlant du droit de la presse, M Plenel et Médiapart, ont été contraint de publier le droit de réponse de l’historienne Annie Lacroix-Riz, que nous relayons ci-après, et que tout un chacun, soucieux de liberté et de solidité de la production d’une histoire rigoureuse et non d’une histoire de cour et sous influence au service de la propagande de la classe, se fera un devoir de relayer.

Nous l’accompagnons de la lettre ouverte par laquelle l’historienne a fait parvenir ce droit de réponse à M Plenel. D’après nos informations, M Fabien Escalona avait d’abord et piteusement tenté de se soustraire à l’obligation de publier à minima un droit de réponse, au brulot qu’il a pourtant cosigné avec Pauline Graule.
Mais une intervention solidement argumentée en droit et la peur d’un procès assurément perdu, et sans aucun doute du retentissement médiatique très défavorable tant à l’image de ce média qu’à la campagne de propagande en cours qu’il aurait donné, a obligé Médiapart à piteusement publier un droit de réponse. Une reculade qui sonne comme un aveu quant à la nature de ce qu’ils ont publié.


Droit de réponse d’Annie Lacroix-Riz à Médiapart

L’article intitulé « Comment la Grande Famine ukrainienne de 1933 est venue percuter la gauche française » publié le 31 mars 2023 sur le site MEDIAPART, me met personnellement en cause à deux reprises, sans que j’aie été sollicitée pour répondre de ces accusations.

Je suis présentée comme une historienne « connue pour ses thèses aux relents complotistes ». Mais aucun élément n’est apporté à l’appui de cette imputation, dont on sait qu’elle permet d’écarter tout débat et de réduire au silence n’importe quel intellectuel dont les thèses ne correspondent pas à la Doxa amplement relayée par les grands moyens d’information.

Professeure des Universités ayant validé tous les prérequis académiques (normalienne, agrégée d’histoire, docteure ès lettres) du métier d’historienne, et appliquée, depuis plus de 50 ans, à exercer mes fonctions par la consultation assidue des archives originales, je suis ainsi classée au rang des conjurés illuminés de Qanon…

Je démens évidemment tout caractère « complotiste » à mes travaux, et j’invite vos lecteurs à en prendre connaissance au fond, notamment via mes ouvrages Le choix de la défaite et De Munich à Vichy, lesquels, au terme de six années de dépouillement d’archives originales, ont démontré, sur la voie tracée par le grand historien Marc Bloch, que les classes dirigeantes françaises avaient opté, dans l’entre-deux-guerres, pour la défaite militaire et la liquidation du régime républicain.

Aucun de mes contradicteurs, prompts à contester mes interprétations mais refusant constamment tout débat académique contradictoire, n’a à ce jour pu remettre en cause la rigueur scientifique de ces travaux.

La seconde mise en cause est bien plus grave encore. Elle émanerait d’un de mes collègues, M. Thomas Chopard, qualifiant de « négationnisme pur », assimilable à la négation de la destruction des juifs d’Europe, ma position sur la famine en Ukraine.
Les nombreux documents originaux que j’ai consultés (voir notamment mon ouvrage Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide) m’ont conduite au contraire à décrire les différentes situations de crise, de pénuries, de privation, de révoltes auxquelles le pouvoir soviétique en Ukraine et ailleurs en URSS s’est trouvé confronté au début des années 1930.

De nombreux historiens de renom (notamment Stephen G. Wheatcroft et Robert W. Davies, Years of Hunger, Soviet Agriculture, 1931-1933 et Mark Tauger, Agriculture in World History) l’ont établi : les sources originales ne permettent pas de qualifier, tant dans sa portée que dans son intentionnalité, le moindre caractère génocidaire des épisodes de famine considérés.

Si l’on comprend parfaitement dans quel contexte et pour quelles raisons le politique est aujourd’hui conduit à exprimer des opinions sur cette période historique ‑‑ ce qui est au demeurant l’objet de l’article ‑‑, rien dans les travaux de recherche récents, à ma connaissance, n’a apporté de nouvel éclairage scientifique sur la question.

Enfin, je ne saurais accepter d’être accusée de « négationnisme pur », non seulement en tant qu’historienne intègre et vouée à la recherche universitaire, mais davantage en tant que la petite-fille de déporté juif mort à Auschwitz, qui a choisi le métier d’historienne notamment pour comprendre les ressorts de l’extermination des juifs.


Transmis par Annie pour davantage d’informations

Un responsable d’Initiative communiste s’est beaucoup intéressé à la
question depuis plusieurs années, voir notamment :

https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/sur-la-famine-d
e-1932-33-en-ukraine-et-en-urss-la-verite-historique-contre-la-propagande-av
ec-himka-tauger-wheatcroft-et-davies/
https://www.initiative-communiste.fr/theme/ukraine/ (vaste
échantillon)

https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/la-campagne-int
ernationale-sur-la-famine-en-ukraine-de-1933-a-nos-jours-par-annie-lacroix-r
iz/

https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/lenjeu-ukrainie
n-a-lere-imperialiste-la-video-de-la-conference-dannie-lacroix-riz-cafemarxi
ste/
Amitiés,
Annie


Voir en ligne : https://www.initiative-communiste.f...

   

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