Association Nationale des Communistes

Forum Communiste pour favoriser le débat...

Accueil |  Qui sommes-nous ? |  Rubriques |  Thèmes |  Cercle Manouchian : Université populaire |  Films |  Adhésion

Accueil > Voir aussi > Pourquoi tape-t-on sur des casseroles ?

Pourquoi tape-t-on sur des casseroles ?

lundi 24 avril 2023 par Julien Chabrout

Le soir de l’allocution d’Emmanuel Macron, des Français se sont rassemblés un peu partout en France pour taper sur des casseroles.

Des concerts de casseroles, devant des mairies et des préfectures, dans les rues, depuis leurs logements… Voilà comment certains Français ont accueilli l’intervention d’Emmanuel Macron lundi soir.

« Irréel Emmanuel Macron (...) Les casseroles sonnent plus juste », a estimé Jean-Luc Mélenchon. Un autre responsable Insoumis, le député Antoine Léaument, a appelé mardi à un concert de casseroles tous les soirs jusqu’au 14 juillet.

Le charivari, un « rituel d’humiliation »

La casserole est un outil politique bien connu des manifestants depuis longtemps. Comme le rappelait en 2017 auprès de France Culture l’historien Emmanuel Fureix, spécialiste du XIXe siècle, en France, le phénomène remonte au début de la Monarchie de Juillet, dans les années 1830.

« Ce sont essentiellement les républicains, opposants au régime de Louis-Philippe, qui cherchent à faire entendre leur voix en empruntant en réalité à un rituel que l’on appelle ‘charivari’ », explique-t-il. Il s’agit d’un « rituel d’humiliation fait d’un concert tonitruant de casseroles notamment », visant depuis le Moyen Âge, au village« les mariages mal assortis, les veufs remariés avec des jeunes filles ».

Une campagne nationale se déroule en 1832 avec « une centaine de charivaris qui durent plusieurs heures, se répètent parfois plusieurs jours consécutifs, et qui se déroulent essentiellement la nuit tombée », détaille l’historien. Des députés proches du gouvernement sont particulièrement visés, comme Adolphe Thiers, alors jeune député, obligé de quitter Aix-en-Provence puis Marseille.

François Guizot, plusieurs fois ministre, est ciblé en 1841 par un charivari énorme et doit quitter Caen dans la panique. Ces rituels subversifs « deviennent des instruments de justice populaire, d’expression d’une opinion par des gens qui n’ont pas voix au chapitre, c’est-à-dire qui ne sont pas électeurs », avance Emmanuel Fureix.
Si le peuple se saisit de la casserole ou du chaudron, c’est qu’il s’agit de « l’instrument du prolétaire ».

Le terme charivari est progressivement remplacé par celui de « casserolade ». Ces concerts de casseroles permettent de protester bruyamment, le plus souvent de jour et non pas de nuit comme pour les charivaris. Ils reviennent sur le devant de la scène d’abord en Amérique du Sud, comme au Chili dans les années 1970.

Lors de l’élection présidentielle de 2017, François Fillon est accueilli par le bruit des casseroles durant ses déplacements. Une référence cette fois à la casserole judiciaire, alors que le candidat LR est empêtré dans l’affaire des emplois fictifs.


Voir en ligne : https://twitter.com/JulienChabrout

   

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?