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Le Sénégal s’achemine-t-il vers l’exemple Srilankais ?!

mercredi 17 mai 2023 par Diagne Fodé Roland

Le procès en criminel visant le chef de l’opposition, le patriote O. Sonko a été renvoyé au 23 mai prochain. Alors que le pays entre en ébullition, ce qui le paralyse, ce renvoie apparaît à beaucoup comme un délai supplémentaire pour capturer et traîner devant les tribunaux celui qui est arrivé troisième à la présidentielle de 2019 avec près de 16 % du vote des Sénégalais et que tous les sondages, selon plusieurs sources, donnent gagnant au premier tour de la présidentielle du 25 février 2024.

Quelle base légale permet aux forces de défense et de sécurité (FDS) de tenter d’arrêter le Maire dans sa ville de Ziguinchor ? Y-a-t-il un mandat d’amener de force délivré par une autorité judiciaire et auquel cas sur quelle base ? Est-ce, ce qui est devenu une seconde nature du présidentialisme version Macky/APR/BBY, le fait du prince dans sa fuite en avant liberticide ?

Le constat est que les populations, en particulier la jeunesse, se sont érigées en rempart contre cette opération d’arrestation de fait à la veille du 16 mai et y ont fait échec.

La résistance contre les actes illégaux du pouvoir fascisant s’est élargie, peu à peu, à l’ensemble du pays. Des scènes de bataille de rue avec les FDS se sont multipliées dans les villes du pays. Incroyable, mais vrai, des images d’empoignades entre gendarmes et policiers au sortir du tribunal ont circulé sur les réseaux sociaux dans un silence assourdissant des télévisions et autres médias du pays.

Des folles rumeurs d’assassinats de O. Sonko se propagent pendant que le pays commence à compter ses premiers morts dans la population, la jeunesse et parmi les agents des FDS.

Jusqu’où veut aller le pouvoir néocolonial de la seconde alternance libérale est la question posée et à résoudre par les forces vives de la Nation à travers l’organe citoyen qu’est le F24 ? Que faut-il faire pour arrêter sa dérive autoritaire illégale qui conduit au chaos ?

Le « dialogue » affiché par le président Macky/APR/BBY aussitôt adoubé par le parti du père du libéralisme néocolonial, le PDS, n’attire même pas les mouches. Le « dialogue » apparaît comme une supercherie par sa conditionnalité dictée par le président, ce qui montre que c’est là encore un diktat françafricain. N’est-ce pas lui-même qui présente son appel au « dialogue » comme un permis pour participer à la présidentielle alors que même un enfant de cinq sait que son autre joker est sa troisième candidature anticonstitutionnelle.

Faire semblant de s’étonner que personne de sérieux ne se soit précipiter pour plonger dans ce piège attrape-nigaud est prendre les Sénégalais pour des « dof » (benêts). Agiter un débat sur les « dialoguistes » et les « non dialoguistes » au sein de l’opposition est, non seulement, inutilement inefficace, mais fait le jeu de la division que cherche l’autocratie régnante pour voiler son isolement flagrant et son délitement en cours avec à la clef le sauve qui peut généralisé dans sa coalition impopulaire et ses bancs ministériels vomis dès que le peuple mobilisé aura obtenu le respect du dispositif de la Constitution selon lequel « nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs ».

Il faut le dire nettement, l’arbitraire, le harcèlement politico-judiciaire et le piétinement flagrant des lois en vigueur, de la Constitution, des droits individuels et collectifs concourent, sur fond de misère grandissante des populations qui ont des difficultés à avoir deux voire un repas par jour, alors que les scandales en milliards éclaboussent la gestion des tenants du pouvoir, à la radicalisation de la résistance d’une jeunesse avide d’un nouveau « sopi » cette fois patriotique. Comment peut-on discourir sur la « République », « les institutions républicaines », « les valeurs citoyennes républicaines », « force restera à la loi », alors que celles-ci sont bafouées ouvertement au su et au vu de tous contre des victimes qui sont appelées à aller à l’abattoir des agressions liberticides de la part d’un État de plus en plus hors la loi ?

Voilà une équation cornélienne à laquelle sont confrontés les thuriféraires conscients ou inconscients d’un « état de droit » dont les premiers fossoyeurs sont ceux qui, obnubilés par le pétrole et le gaz, sniffent l’odeur des milliards à empocher par l’imposition dictatoriale d’une troisième candidature hors justement de l’état de droit.

Par l’option d’un acharnement liberticide permanent jusqu’à l’élection présidentielle, par l’entêtement présidentialiste fascisant d’en faire qu’à sa tête dans une gouvernance solitaire répressive illégale et de la paralysie régulière de l’économie nationale pendant que la dette colossale explose, Macky/APR/BBY mènent le pays dans l’impasse du chaos interne dans un environnement sous régional confronté à un chaos d’origine externe.

Mais l’histoire retient aussi qu’elle peut se retourner à l’avantage du peuple à l’instar des révolutions inachevées mais exemplaires des mobilisations populaires en Tunisie, en Égypte.

Attention Macky/APR/BBY, vous êtes guettés par le syndrome de la révolution inachevée du Sri Lanka où le peuple, dans un élan massif majoritaire écrasant, mêlant jeunes, vieux, hommes, femmes, a envahi le palais présidentiel et chassé le clan des Rajapaksa après plus de deux mois de manifestations des populations dont 80 % étaient réduits à n’avoir qu’un repas par jour.

Le peuple sénégalais a chassé par les urnes A. Diouf et le PS en 2000, puis A. Wade et le PDS par les urnes en 2012, il appartient à Macky/APR/BBY de choisir la voie par laquelle le peuple les chassera du pouvoir en 2024 parce que Macky do bok, Sonko dey bok.

13 mai 23

   

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