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Un rapport d’Oxfam dénonce le fiasco des politiques d’austérité du FMI dans les pays pauvres

jeudi 18 mai 2023 par Jake Johnson

La FMI et la Banque Mondiale sont des agents de l’impérialisme américain.Leurs interventions dans les pays en développement ont aggravé la pauvreté et les dettes des pays aidés en supprimant ou diminuant la capacité d’intervention de ces États.(Article ci-dessous). Alors que le FMI devait se limiter au règlement du déficit budgétaire, à la politique monétaire, à résoudre les problèmes de liquidité lorsque les banques privées ne veulent plus prêter, à la réduction de l’inflation, au déficit commercial, à la dette extérieure et la Banque mondiale aux dépenses de l’État, aux institutions financières, au retour au plein emploi, aux politiques commerciales, le but en fait est d’abord de piller et détruire le pays en récession.
Le capitalisme n’est jamais autant à son aise que dans le chaos qu’il produit à chacune de ses interventions militaires ou... économiques.(JP-ANC)

« Pour chaque dollar que le FMI a encouragé un ensemble de pays pauvres à dépenser en biens publics, il leur a demandé de réduire quatre fois plus les dépenses par le biais de mesures d’austérité », a estimé le groupe humanitaire.

Le Fonds monétaire international (FMI) insiste sur le fait que les soi-disant « planchers de dépenses sociales » adoptés dans le cadre de ses programmes de prêts aux pays pauvres et à revenu intermédiaire contribuent à protéger les services sociaux essentiels contre les types d’austérité que la puissante institution a historiquement imposés aux emprunteurs.

Mais une analyse d’Oxfam International, publiée jeudi au milieu des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, a révélé que les planchers de dépenses du Fonds – qui font partie d’une stratégie mise en œuvre en 2019 – « s’avèrent largement impuissants face à ses propres politiques d’austérité qui, au lieu de cela, obligent les pays à réduire les financements publics. »

Le groupe humanitaire a estimé que « pour chaque dollar que le FMI a encouragé un ensemble de pays pauvres à dépenser pour les biens publics, il leur a demandé de réduire quatre fois plus par le biais de mesures d’austérité. »

Les « planchers de dépenses sociales » du FMI ont encouragé l’augmentation des dépenses sociales corrigées de l’inflation d’environ 1 milliard de dollars au cours de la deuxième année de ses programmes de prêts par rapport à la première année, dans les 13 pays participants pour lesquels des données sont disponibles », a estimé Oxfam. « En comparaison, la campagne d’austérité du FMI a obligé la plupart de ces mêmes gouvernements à supprimer plus de 5 milliards de dollars de dépenses publiques au cours de la même période. »

Le rapport d’Oxfam intervient alors que les pays pauvres sont confrontés à ce que les Nations unies ont qualifié mardi de « décennie perdue », en grande partie à cause de la montée en flèche des niveaux d’endettement et des hausses de taux d’intérêt mises en œuvre par la Réserve fédérale américaine et d’autres banques centrales.

Le groupe de pression Debt Justice, basé au Royaume-Uni, a publié en début de semaine des chiffres montrant qu’en 2023, les paiements de la dette des pays à faible revenu atteindront leur niveau le plus élevé en 25 ans, mettant en péril les dépenses en matière de santé, d’éducation, d’action climatique, etc.

Dans son nouveau rapport intitulé IMF Social Spending Floors : A Fig Leaf for Austerity ? [Planchers de dépenses sociales du FMI : Une feuille de vigne pour l’austérité ?, NdT] – Oxfam a analysé les données de 17 pays à revenu faible ou intermédiaire qui ont accepté des programmes de prêts à long terme avec le FMI en 2020 et 2021, années au cours desquelles le coronavirus a fait des ravages dans le monde entier.

Le groupe a constaté que les planchers de dépenses sociales du FMI étaient inefficaces pour atteindre leur objectif déclaré de préserver des niveaux minimums d’investissement social.

« D’après les données disponibles, aucun des 17 pays ne dispose actuellement d’un plancher de dépenses sociales suffisant pour couvrir le coût de la réalisation de l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de santé, sans parler des objectifs dans d’autres domaines tels que l’éducation » a constaté Oxfam. « Les planchers convenus par le FMI avec le Tchad, le Cameroun, la Jordanie et Madagascar signifient que leurs objectifs de dépenses sociales fixés dans le programme du FMI ont en fait diminué de 3 à 5 % au cours de la durée de leurs prêts. »

Amitabh Behar, le nouveau directeur exécutif intérimaire d’Oxfam International, a déclaré que « pour aggraver les choses, ces planchers sociaux sont devenus davantage des plafonds. »

« Alors que seulement la moitié des 17 pays que nous avons analysés avaient effectivement respecté leurs planchers de dépenses sociales – ce qui est assez décevant – seulement deux d’entre eux avaient dépensé 10 % de plus que ce qu’ils avaient convenu avec le FMI » a ajouté Behar.

Le nouveau rapport a été publié quelques mois après qu’une analyse distincte d’Oxfam a révélé que 13 des 15 programmes de prêts du FMI négociés au cours de la deuxième année de la pandémie de Covid-19 exigeaient « de nouvelles mesures d’austérité telles que des taxes sur les denrées alimentaires et les carburants, ou des réductions de dépenses qui pourraient mettre en péril des services publics vitaux », y compris les soins de santé.

Oxfam et Development Finance International ont estimé l’année dernière que la moitié des pays à revenu faible et moyen inférieur ont réduit la part de leur budget consacrée aux dépenses de santé au cours des deux premières années de la crise du coronavirus.

Dans son rapport de jeudi, Oxfam suggère un certain nombre d’améliorations que le FMI pourrait apporter à ses programmes de prêts afin de protéger les services publics clés des pays pauvres contre les coupes budgétaires.

« Le FMI devrait fixer des niveaux de dépenses sociales permettant au moins d’atteindre les objectifs de dépenses et les résultats sociaux définis dans les stratégies de développement des pays » a recommandé le groupe. « Il devrait s’agir d’objectifs de dépenses sociales soutenus par des cadres macroéconomiques qui permettent de progresser rapidement vers les objectifs de développement durable. »

Oxfam a également soutenu que « les planchers de dépenses sociales devraient être augmentés par des mesures progressives de collecte de revenus, en particulier différentes formes d’imposition de la richesse, plutôt que par une réaffectation des ressources ou des coupes budgétaires. »

« Si l’initiative des « planchers de dépenses sociales » conserve son urgence et sa promesse initiales, a déclaré Behar dans un communiqué jeudi, elle est minée par les pires effets de l’austérité que le FMI poursuit avec beaucoup plus d’enthousiasme. »

Notre travail est placé sous licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 3.0). N’hésitez pas à le republier et à le partager largement.

Source :Common Dreams, Jake Johnson, 13-04-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


Voir en ligne : https://www.les-crises.fr/un-rappor...

   

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