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Mouvement social, 1er, 5, 26 mai,

lundi 7 mai 2018 par Canaille le Rouge

Prendre le temps de réfléchir au sens de ce qui se passe. Avancées, problèmes, écueils. Quel cap tracer ? Avec qui et comment ?
Si ceux qui sont allés manifester le 5 mai peuvent avoir fait erreur, ils ne sont pas fautifs.
Ils sont l’expression d’une exigence et d’une non-résignation ; en cela ils ont raison.

Donc la question de l’impasse est ailleurs. Il faut de nouveau la bien poser.

Une fois encore Canaille le Rouge vous prie d’excuser la longueur du propos mais impossible de vouloir traiter des questions complexes avec que des onomatopées.

Une fois avoir fait le point de la somme de désaccords qui s’accumulent autour du contenu de son programme, la discrétion sur un réel projet, sur sa façon de piétiner les pratiques démocratiques du mouvement populaire et syndical et la forme d’organisation qui a surtout l’avantage de ne pas avoir de compte à rendre à ceux qu’il appelle au soutien, après avoir dénoncé les comportements narcissiques perclus de césarisme qu’il revendique, reste quand même une question : 40 000 ou 140 000 personnes venant parfois de fort loin, se sont rassemblés par colère face au pouvoir en place alors que d’autres forces politiques et sociales affichant la même colère ont du mal à remplir une salle de patronage pour faire s’exprimer un sentiment identique.

Cela pose au moins deux séries de questions disposant de passerelles de communication pour au final se résumer en un seul problème : de quel échec majeur des forces politique dites traditionnelles, ce mouvement est-il porteur ?

Pourquoi malgré cet échec une recherche d’issue est suffisamment puissante pour permettre un rassemblement comme le 5 mai   ?

Cela alors que le PS ayant glissé de Bad-Godesberg à Canossa ne dispose comme relais idéologique que du contenu des organisateur du 5 mai. Alors que le PCF, tels prêtres et courtisans byzantins, se déchire pour savoir si le nom est toujours porteur d’avenir en oubliant l’idée, ou pour savoir s’il fallait être, hors-sol, présent sur l’impériale de Pépé Mélenchon et ses griots comme dans le staff d’un Conseil municipal, départemental, régional quel que soit le cap pris par le premier magistrat.

(A ce propos qui peut nous dire où en sont les pécéèfiens qui se sont compromis bec et ongles pour être sur les listes de Valls, de Collomb ou de Castaner ? On aimerait bien savoir.).

En attendant, depuis la mise en action la machine à monarchiser la République, en branchant encore plus l’argent public issue majoritairement du peuple sur les coffres fort des barons et grands ducs du capital, s’il n’a pas dépassé en nombre les fréquentations des cortèges revendicatifs à travers le pays, s’il a fait moitié moins que les manifs du 1er mai, ce 5 mai est la plus grande manifestation à caractère politique depuis l’arrivée de Touthenmakron à l’Élysée.

Comme il est certain que ceux qui manifestent contre l’augmentation de la CSG par la Troïka Macron - Philippe -Le Maire et ses chevaux-légers ne souscrivent pas au projet de "Phi-Phi le melon expansif" désireux de faire de même, c’est bien qu’il existe une base d’expression d’un colère politique construite, mais incapable à ce moment de voir les pièges, force laissée en jachère par la désertion du terrain réel de cet affrontement par l’organisation qui il y a bientôt un siècle s’est justement construite pour cultiver ce terrain.

On peut dire que c’est sur le désert politique construit délibérément par la direction du PCF depuis 20 ans que Jean-Luc Mélenchon trouve l’espace pour y battre son estrade.

Pour permettre à ce rassemblement hétéroclite porteur à la fois de cheminements personnels, mais de riches diversités voulant se retrouver pour refuser la politique macronnienne et sa réelle fascisation des institutions qu’elle porte, il importe de revenir sur l’essentiel : qualifier les choix politiques mis en œuvre dans leur réalité la plus crue et user de mots clairs :

Oui, ce pouvoir est bien celui du capital financier poussé dans ses retranchements, mais fortement fortifiés face à la colère que ses exigences imposent au peuple pour maintenir sa violence hégémonique. C’est ce que les communistes, au premier rangs des quels les communistes italiens Gramsci et Togliatti repris ensuite par Dimotrov lors de 7e congrès de l’internationale communiste, ont identifié comme le cœur du projet fasciste.

Non le projet dont J-L Mélenchon et son groupe ne portent pas d’issue durable à cette dictature de l’argent parce qu’il refuse de s’en prendre frontalement aux causes fondamentales : la domination du capital, à la fois pillage des richesses et rapport social d’exploitation pour organiser ce pillage.

Il fut une époque où une force politique se référant aux principes élémentaires du communisme mis en évidence il y a tout juste 170 ans par Marx et Engels aurait pris appuie sur ces contradictions pour appeler le mouvement populaire à construire une issue. Inutile de perdre du temps à expliquer les racines et le comment s’est faite la progression de cet abandon. Les faits sont là, cette force est maintenant absente.

Sur les réseaux sociaux, ceux qui à juste titre dénoncent les dangers de personnalisation outrancière de la critique du pouvoir autour du tribun de l’impérial, n’en reste que là et se moquent voir parfois injurient ceux qui ont fait le déplacement.

Parmi eux, certains qui en grand nombre, la crinière se raréfiant et se blanchissant comme celle de l’auteur de ces lignes, ont fréquenté Brecht dans les théâtres et maisons de la culture des villes des banlieues.

Ils ont oublié délibérément l’interpellation du dramaturge communiste en juin 1953 devant le rejet de la politique menée par son parti au pouvoir en RDA "ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? ".

Derrière la boutade, la réelle question de ce que la vulgate communiste appelait le rapport aux masses et qui aujourd’hui se résume à "comment atterrir et cesser d’être hors-sol ?".

Hypothèse non retenue par les porteurs d’espoirs d’hier devenus auxiliaires de la résignation aujourd’hui.

Cela au moment où, toujours de Brecht, le ventre fécond de la bête immonde se rappelle violemment à notre mémoire.

Si, sauf prises de conscience individuelles toujours les bienvenues, ce n’est plus du côté des strapontins électifs distillés depuis la place du colonel Fabien que viendra l’issue, une fois encore et toujours pour qui veut travailler à transformer la société, pas d’autre choix que de s’appuyer sur le mouvement social.

Non pour le canaliser à son profit telle la cohorte des rocardiens de 68 et après (Suivez les regards et regarder la télé) mais pour l’aider à prendre conscience de sa force et de construire une alternative s’attaquant au capital.

Les recherches dans les luttes d’aujourd’hui (dont les volontés de Scoop ou équivalent) montrent qu’une stratégie autogestionnaire est plus que jamais indispensable pour sortir de l’ornière et faire bifurquer la société française.

Ce mouvement social est là. Il apporte via les combats revendicatifs des solutions innovantes en matière de services publics, de productions efficaces et durables, de réponses aux besoins sociaux. Les luttes des cheminots, des personnels de santé dans l’agro-alimentaire ou le commerce, ce qui se construit avec les salariés de la branche énergétique et d’autres encore montrent les potentialités, la capacité d’apporter des réponses efficaces, durables à la crise du capital et s’affranchissant de sa domination. Le vote à Air France éclairant combien un rapport de force peut vite mettre le capital en difficulté.

Sur l’échiquier politique aucune force n’accepte de soutenir ces propositions. Au mieux, leurs responsables applaudissent poliment sans en tenir compte, le plus souvent, ils les dédaignent voir les rejettent.

Le 5 mai parmi ceux qui défilaient, il y avait nombre de ceux qui dans leur quotidien portent ces projets, mais se refusent de croire que celui qui les a appelés à le rejoindre ne veut pas les intégrer. Celui-ci calant son action sur le sociétal permettant de ratisser large, gardant une vision plus que restreinte sur le social et décide, il l’a rappelé à plusieurs reprises, de laisser tranquille le capital.

Pour autant et sans en rabattre sur le besoin de débattre voir combattre, ce n’est pas en concentrant son énergie à cogner sur celui-ci qui même si ses solutions n’en sont pas, se trouve victimisé et avec le renfort d’un traitement médiatique privilégié (les maîtres des chiens de garde ne s’y trompent pas.) le renforce.

C’est d’abord et surtout en proposant à partir de l’expérience de chacun d’être coauteur d’un projet qui permette de s’affranchir du talon de fer du capital. Bref construire une organisation pour un projet communiste de transformation de la société.

Cela apporte une réponse à la question posée en 1967 par Waldeck Rochet, grand dirigeant communiste : " Qu’est-ce qu’être un révolutionnaire dans la France de notre temps ".


Voir en ligne : http://amers-cap.com/2018/05/mouvem...

   

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