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Sahara occidental. L’offensive du Maroc contre l’Iran et... l’Union européenne

samedi 12 mai 2018 par Khadija Mohsen-Finan pour OrientXXI

Au Maroc, derrière toute grande décision diplomatique se cache la question du Sahara occidental. La décision unilatérale, le 1er mai 2018, de rompre ses relations avec l’Iran ne déroge pas à cette règle. Parallèlement, Rabat poursuit son offensive contre les décisions de l’Union européenne qui contestent sa souveraineté sur le Sahara.

Le 1er mai, Rabat a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran, accusé d’avoir livré des armes au Front Polisario par l’intermédiaire du Hezbollah libanais.

L’affaire est d’autant plus étonnante que le Front Polisario n’a pas besoin d’être armé pour engager des hostilités militaires contre le Maroc. La décision de reprendre les combats dépend évidemment d’Alger qui héberge le mouvement. Or, Alger n’est absolument pas favorable à cette option guerrière et rien ne permet de dire que le Front Polisario est suffisamment entrainé pour tenir tête aux forces armées royales (FAR), même si, régulièrement il menace de reprendre les armes.

Démentie avec force par l’Iran, le Front Polisario et Alger, l’accusation du Maroc a immédiatement été saluée par l’Arabie saoudite qui affirme apporter son soutien au royaume chérifien frère, menacé dans sa sécurité et son intégrité territoriale. D’autres pays de la région ont également manifesté leur solidarité avec Rabat, bien que de manière moins appuyée que l’Arabie saoudite ; c’est le cas des Émirats arabes unis, du Bahreïn, du Qatar et de la Jordanie.

Renforcer les relations avec Donald Trump

L’explication de cette mystérieuse rupture des relations entre Rabat et Téhéran pourrait venir précisément de cet appui des pays du Golfe. En manifestant son hostilité à l’égard de Téhéran, le Maroc tenterait de donner des gages au prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman qui reprochait à Mohamed VI sa trop grande neutralité dans la crise qui oppose Riyad et ses alliés au Qatar.

Sans aller jusqu’à se brouiller avec le généreux Qatar, le Maroc a alors choisi de sacrifier ses relations avec l’Iran, inscrivant cette brouille dans une mésentente chronique avec Téhéran. En effet, en 2009, Rabat avait déjà unilatéralement rompu ses relations avec l’Iran, accusant un haut responsable iranien d’avoir déclaré que le Bahreïn était « la quatorzième province iranienne ». Les liens n’ont été rétablis qu’en 2014.

Mais ce nouveau contentieux avec l’Iran pourrait aussi favoriser un rapprochement avec l’administration Trump qui rêve d’amener la communauté internationale à isoler l’Iran et se dit déterminée à « empêcher le régime iranien de menacer le monde avec des armes atomiques ». Rabat a toujours pensé que le salut en matière de résolution du conflit saharien viendrait des États-Unis.

Le Maroc avait parié sur la victoire d’Hillary Clinton pour l’appuyer dans ce dossier ; la rupture avec l’Iran lui donnera peut-être l’occasion de séduire Trump pour clore le conflit à ses conditions, en outrepassant les positions jugées trop rigides et peu avenantes des Nations unies à son égard.

Enfin, l’autre atout de cette crise contre l’Iran est de montrer à l’Union européenne (UE) que le Maroc est loin d’être isolé. Il bénéficie de l’appui des pays du Golfe et des États-Unis qui pourraient, en plus de leur protection et de leur solidarité affichée, devenir des partenaires économiques peu soucieux de l’origine des poissons qu’ils consomment et du phosphate qu’ils utilisent pour fertiliser leurs terres.

Impuissance des Nations unies

Car le conflit du Sahara se joue aussi sur le terrain européen. Depuis la décennie 1980, la guerre qui oppose le Maroc au Front Polisario pour la souveraineté du territoire saharien a cessé d’être militaire. En construisant six murs de défense qui entourent le Sahara dit « utile » — autrement dit comportant les villes et les principales ressources —, Rabat coupait l’herbe sous le pied de la guérilla du Front Polisario. Alors que le règlement de ce conflit est confié à l’ONU, l’accord de cessez-le-feu prévoyait une consultation référendaire dès 1992.

Lire la suite de l’articleIci.

Légende photo  : L’ambassade d’Iran à Rabat. Miguel Syd Ruiz


Voir en ligne : https://orientxxi.info/magazine/sah...

   

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