Réussir le 9 Mars … et les suites …

« Nos profits valent plus que leurs vies ! » : ce détournement du célèbre slogan inverse singulièrement le fléchage de la lutte des classes.

C’est ce que pourrait inspirer ce projet de loi de la Ministre du travail et de l’Emploi (sic !) qui vient en quelques jours de battre le record de signatures (1 125 000) d’une pétition via Internet contre ce texte. Il a aussi le mérite de ressouder l’unité syndicale pour la premières fois depuis plusieurs années, avec l’appui des organisations de jeunes et de convaincre 70% de Français que ce texte est mauvais !!

Car il ne s’agit pas d’une réforme du code du travail, il s’agit de sa destruction !

Le gouvernement veut faire sauter toutes les protections des salariés et toutes les règles qui contraignent aujourd’hui encore le patronat à ne pas faire ce qu’il veut. L’objectif est très clair : faire définitivement de tout salarié de la chair à patron, corvéable et jetable à merci et à tout moment.

Ce projet de loi qui s’intitule modestement « …visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » contient plusieurs reculs d’une gravité exceptionnelle en matière de droits des travailleurs :

Des 35 heures aux 60 heures : retour au XIXème siècle !

Travailler plus et gagner moins !

Tu acceptes ou tu dégages !

La négociation en entreprise, si il y en avait, par le contournement des syndicats !

Le licenciement abusif encouragé et presque gratuit !

Et pas un seul emploi créé !

La médecine du travail au rencart ! mais après avoir travaillé 60 heures par semaine, franchement à quoi çà sert ?

Un potentiel immense…à rassembler

Dans différentes couches de la population, la mobilisation s’organise avec énergie ; travailleurs et étudiants sont déterminés à ne pas se laisser faire. Cela représente un potentiel de mobilisation inédit. Dans les entreprises, les universités, les lycées, la colère gronde contre la dégradation sans fin des conditions de vie, de travail et d’étude que les « réformes » des gouvernements successifs ont imposées au plus grand nombre. Le mouvement contre le CPE, en 2006, est dans toutes les têtes. Si cette situation a primé dans la décision du gouvernement de repousser l’examen du projet de loi du 9 au 24 mars, ce n’est pas la seule raison. Pour le gouvernement, c’est aussi un repli tactique permettant de gagner du temps pour négocier les reculs sociaux avec les syndicats capitulards.

Une montée en puissance… et à ne pas décevoir

Les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, les organisations de jeunesse Mouvement des Jeunesse Communistes, UNEF, UNL et FIDL et bien d’autres appellent à la mobilisation demain 9 mars et à une grève interprofessionnelle le Jeudi 31 mars.

Mais il peut se passer beaucoup de choses entre ces deux dates.

L’expérience des grandes mobilisations prouve que la stratégie des « journées d’action à répétition », même massives, n’est pas suffisante pour faire reculer le gouvernement, en particulier dans ce contexte de la crise systémique du capitalisme. L’expérience c’est aussi déjouer les manœuvres de « négociations » de la régression sociale, par certaines organisations plantant un poignard dans le dos de celles et ceux qu’elles sont censées défendre.

Il n’y a rien à négocier, dans ce projet de loi, NON vraiment RIEN !

Retrait pur, simple et définitif !

Ce que les jeunes et les salariés ont besoin, c’est de travailler et vivre dignement, de pouvoir envisager et construire leur avenir, d’être protégés tout au long de la vie.

L’ANC, qui s’est crée autour de l’idée qu’il est indispensable d’ouvrir une perspective et de redonner l’espoir à ceux qui souffrent du Capitalisme, en se projetant ensemble dans un avenir de progrès social et de paix,