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Quand le groupe Flo piétine la loi et les salariés.

lundi 11 juin 2018 par Charles Hoareau

Le groupe Flo vous connaissez ?
C’est le groupe qui affiche un chiffre d’affaire de plus de 40 millions € pour le seul 1er trimestre 2018 en progression de 2,4% et gère les restaurants Hippopotamus, les brasseries Maitre Kanter, les Bistrot Romain…
Pas vraiment une petite boite en difficulté donc et pourtant…

Dans ce secteur comme dans d’autres ça restructure à tour de bras, cessions, ventes, achats, modifications du périmètre enfin tout un tas de dispositifs à donner le tournis aux salariés et destinés uniquement à faire gonfler le portefeuille des actionnaires.

Depuis près de deux ans la CGT du groupe dénonce « des choix stratégiques catastrophiques », des actes justes destinés à satisfaire des « actionnaires gourmands » et l’an dernier une longue grève avait secoué le restaurant St Martin à Paris où les salariés ne s’étaient pas laissés vendre comme du mobilier.

Ce qui est grave pour les employés des enseignes du groupe c’est que non seulement ils n’ont aucune visibilité sur le devenir de leur emploi à chaque fois qu’une opération est décidée mais qu’en plus tout indique que le groupe s’attache consciencieusement à détourner la loi et le peu de droits qui restent à celles et ceux victimes de ce mikado de l’action en bourse : refus de remise des documents aux instances représentatives, informations contradictoires et fantaisistes, organisation de la mise en déficit des restaurants devant être vendus…

La CGT dénonce le fait que « 10 restaurants ont fermé depuis janvier 2018 ce qui fait environ 200 salaries sur le carreau ! »
Comme pour Carrefour la direction s’appuie sur des syndicats qui signent la casse de l’outil de travail et comme à Carrefour les salariés découvrent que les temps ne sont pas durs pour tout le monde puisque l’actionnaire majoritaire Olivier Bertand vient d’offrir un parachute doré avec une transaction de fin de mission d’un montant de 800000 euros à Vincent Lemaitre. Sans doute pour le récompenser de sa mauvaise gestion…

C’est dans ce contexte qu’est tombé un nouveau projet de cession, celui de hippo Toulon...L’expert mandaté par les élus CGT a été très clair : contrairement à ce que prévoit la loi, le repreneur prévu va profondément modifier les contrats de travail d’autant que c’est un débutant dans la profession, que son activité est le fast food et non la restauration et l’expert alerte même sur les risques de fraude au PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) …

Dans ces conditions les salariés qui comprennent que leur savoir-faire, leur expérience, leurs années de travail ne pèsent rien face à ces choix boursiers, se sont mis en grève pour se faire entendre.
Comme ils le disent dans un tract « nous sommes les créateurs de richesses et à ce titre cette entreprise nous appartient. Nous ne démissionnerons pas comme on nous le conseil fortement en cas de mécontentement… »

Ils ont déposé leur cahier de revendications et sont prêts à négocier à tout moment. Ils demandent :
- Une rencontre urgente avec le repreneur.
- Tous les documents administratifs légaux,
- Une enquête sur l’état psychologique des salariés,
- La possibilité de choix pour chaque salarié de pouvoir : partir, rester, ou être reclassé sur le site Hippopotamus le plus proche,
- Le contrat de cession,
- Le business plan du repreneur ainsi que les plans de formation et les fiches de postes « BEN BURGER »,
- Que le salaire durant la période de travaux soit de 100% basé sur les 3 derniers mois de travail ou les 12 derniers mois au plus avantageux, et que le cumul des CP soit maintenu pendant le « chômage technique »,
- Que la prime de transfert soit attribuée à chaque salarié sans condition d’ancienneté, et revalorisée à 5000€,
- La poursuite des accords d’entreprise du cédant avec le repreneur, JFG, Handicap…
- Suite à la polyvalence constatée chez BEN BURGER, une revalorisation salariale,
- Le maintien dans l’emploi de 24 mois et non 12 mois sans condition de motif (comme le précise l’accord de groupe signé par tous les syndicats, sauf la CGT et que là bien sûr la direction ne veut pas appliquer !)

Ils sont déterminés et leur action commence déjà à susciter la solidarité dans les autres établissements et entreprises du groupe.

Reste une question qui peut émerger dans le groupe comme elle émerge à Carrefour et ailleurs. Quand on voit le peu de cas que les employeurs font des salariés, le poids énorme du coût des actionnaires sur les résultats du groupe, les attaques sur la qualité du métier et sur le respect dû à la clientèle, quand on voit aussi et surtout que les salariés connaissent leur métier, pourraient faire tourner l’entreprise sans repreneur assoiffé de profits, savent s’organiser dans le travail, on se dit qu’ils seraient sans doute avisés de s’inspirer des exemples qui existent comme à SCOP TI ou à la Belle Aude et qu’ils pourraient contraindre par leur lutte le groupe FLO à leur céder les entreprises qu’ils sabotent pour mieux les liquider.

En attendant tous les soutiens sont les bienvenus à ces salariés isolés et peu médiatisés pour l’instant.

   

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