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De l’État d’Urgence au coup d’état constitutionnel, ce que révèle cette crise majeure

Ce n’est pas l’affaire Benalla. C’est une affaire Macron

samedi 21 juillet 2018 par Le billet de Canaille le Rouge

Derrière l’épopée barbouzarde macronnienne, parce qu’il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas une affaire Benalla &C° mais bien d’une affaire Macron et ses sbires qu’il s’agit, se profile toute la panoplie des pratiques putschistes dont la bourgeoisie a le secret pour garder son pouvoir par tous les moyens, TOUS les moyens ; même les pires.

Les comparaisons vont être rudes. Il faut peser les mots et étayer les comparaisons. Les faits d’une extrême gravité exige de rester lucide et de ne pas caricaturer ni édulcorer.

Ce qu’éclairent l’enchaînement des faits et révélations en cascade démontrent des pratiques cagoulardes que Mitterrand en son temps, éclairé par son expérience d’expert, fouaillant les ulcères et visitant les sanies de la Ve république, avait qualifiées de coup d’État permanent.

Nous sommes dans une phase d’accélération qui peut déboucher sur un putsch institutionnel à l’occasion de la remise en cause de la constitution qui est dans le même moment en débat et que l’Élysée, pour répondre aux attentes impératives du capital, se doit à tout prix de pousser à son terme.

La partie la plus visible de ce putsch est ce refus anticonstitutionnel du gouvernement de venir rendre des comptes devant les deux chambres du parlement, la façon obscène dont la majorité tente d’empêcher la mise en place puis le fonctionnement des commissions d’enquête, de qui devra y venir en témoigne.

Que le 6 juillet 2018 Patrick Strzoda, dir cab du président, parmi les acteurs majeurs de cette crise, porteur d’une des différentes versions entendues et ex préfet de Police, soit admis à faire valoir par limite d’âge ses droits à la retraite à compter du 6 octobre 2018, montre la durée escomptée par le pouvoir pour se sortir de la nasse où celui-ci se trouve. "Pourvou qué ça doure" jusqu’à début octobre ; faisons confiance à Ferrand et Castaner pour tout faire pour traîner jusque là.

Il ne s’agit pas là de procédures anecdotiques pour freiner le temps. L’enjeu est de taille pour le château comme pour les godillots du château.

Devant une telle commission ceux qui y sont convoqués pour y déposer donnent leur parole, s’engageant à vérité et sincérité, conduisant à parjure opposable en cas de dénie ou mensonge et parution devant la haute cour de Justice de la République. Conséquence de cette crise, les résultats des élections modifiant complètement la composition de la dite cour, l’avenir politique se trouvant plus du côté de Vezin le Coquet la Santé ou les Baumettes que sous les ors de la République. Or, dans cette affaire au moins trois ministres plus le porte-parole de l’Élysée ont donné des versions différentes d’un même fait et la majorité parlementaire fait des pieds et des mains pour les faire valider..

Soit ensuite ils se dédisent et l’édifice s’effondre mettant à jour les pratiques illégales et donc au sens juridique du terme condamnables régnant dans les soupentes de l’Élysée sur ordre de son locataire en chef et c’est pour ce dernier la Haute Cour de justice de la République, soit ils confirment chacun leur version pour entretenir l’écran de fumée, mais l’histoire retient qu’outre celle ou celui qui garde un minimum de dignité accepte de parler, existent aussi, pour des raisons diverses, vénales, de peur, de vengeance ou autres, qui rapidement apparaissent, celui ou celle qui craque ... s’il peut témoigner.

L’histoire de la Ve République étant parsemée de ces acteurs témoins victimes qui de façon diverses et variées défunctent fort opportunément, parfois vigoureusement aidés pour aller à la fin de ce parcours. Mais lorsque le craquement ce produit, là encore l’édifice s’effondre et au bout, c’est pour eux de nouveau la Haute Cour qui se profile.

Pour les forfaits la sanction, et pour ceux qui les ont aidés, la complicité de fait et donc le déshonneur conduisant à des retraites précipités bien avant l’âge légal.

Donc pour la "macroncratie", tout faire pour entraver le fonctionnement des commissions d’enquête tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale tant pour protéger le prince que soi-même. Cela faisant déjà deux éléments en soit d’un comportement putschiste au regard des lois de la République.

Ensuite du point de vue des faits maintenant publics, si le trio des mercenaires de Macron est connu, toute la presse s’interroge sur ses ramifications, antennes et infiltrations mettant en évidence une construction d’une élite parallèle accédant à tous les rouages décisif et s’inscrivant dans la ligne des pratiques de la synarchie des années 30-40 au plan politique et les nominations autour de la promotion de l’ENA.

La place de l’inspection des finances et la composition de la garde rapprochée du Président alimente cette lecture de la situation.

Mais aussi apparaît organisation parallèle et pratique d’une milice fasciste privée telle celle fondée par Darnand il y a 75 ans qui tant dans l’origine politique de son recrutement que dans sa propension à user des mêmes méthodes pour asseoir sa présence politique au plus haut niveau de l’état en fait le bras armé de la caste au pouvoir.

Cela devant le peuple Français, l’année du 75e anniversaire du Conseil National de la Résistance, devrait conduire celles et ceux qui portent la mémoire du combat antifasciste, les historiens qui ont accès aux outils de vulgarisation, les forces politiques qui fondent leur action sur les valeurs de ce combat, à hausser le ton et exiger des comptes de cette camarilla mettant en œuvre des pratiques digne du noyautage de la police par l’OAS et des pratiques de Papon à la même époque.

Enfin et en guise de conclusion très provisoire, si les institutions sont devenues si perméables à ces " golpes " institutionnels, c’est bien parce qu’elles ne sont plus adaptées aux exigences de garanties démocratiques que les citoyens sont en droit d’avoir. Ni dans l’organisation des relations dans la société et de la transparence de sa représentation ni dans l’exigence publique de son contrôle.

En cela, celles et ceux qui s’étaient opposés à la constitution de 58 révisé 63 avaient raison.

La question d’une 6e République sociale et démocratique exercée par la souveraineté populaire prend encore plus d’importance et devient une dimension du combat contre le clan au pouvoir confiscatoire de celui-ci et attentatoire aux libertés fondamentales.

Devant cette actuelle accumulation de pratiques séditieuses (au sens propre du terme), les habitants de notre pays sont aussi en droit d’attendre que les forces politiques qui ont appelé à voter pour l’émule de Pinochet pour éviter la groupie de Franco reconnaissent enfin qu’ils ont trompé l’électorat et ont, par leur appel, donné des leviers de légitimité à l’Élysée, participant ainsi à la paralysie du mouvement populaire pour construire la riposte.

Dire clairement cela permettrait de pouvoir engager au plus vite le rassemblement pour combattre un ennemi identifié et construire une alternative permettant rupture franche.

   

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