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Mort des partis (II) et luttes sociales : quand les rats quittent les navires

lundi 29 octobre 2018 par Francis Arzalier

Les périodes de recompositions politiciennes sont rudes pour ceux qui n’ont pour idéal de vie qu’un plan de carrière égoïste. L’an 2017 à été marqué en France par l’explosion de la plupart des partis politiques structures qui formaient la colonne vertébrale de l’histoire politique de notre pays depuis 150 ans.

Parti Socialiste, Parti Radical dit de gauche, Républicains (ex UMP) de Droite, et même Parti Communiste Français, "Nouveau" Parti Anticapitaliste, etc : tous, à des degrés divers, ont payé la trahison de leurs promesses électorales du départ de leurs militants et de l’effondrement de leur électorat.

Pire encore, c’est le suffrage universel lui même, devenu caricature de démocratie, falsifié par un appareil médiatique au service du capitalisme et ses crédos idéologiques, qui a perdu toute crédibilité aux yeux de millions de citoyens qui ne veulent plus l’être.

À la place des partis autrefois militants, ont éclos des ectoplasmes politiques, agglomérats fragiles d’adhérents disparates, mêlant sincérité et carriérisme, bardés de la croyance naïve que jeunesse et technologie compensent l’inculture politique, que le charisme d’un tribun tient lieu de démocratie interne.

Un mode de fonctionnement qui caractérise aussi bien les Insoumis, capables de rassembler des foules surtout jeunes et cultivées sur une base essentiellement anticapitaliste, que le mouvement gouvernemental "En Marche", conglomérat de "modernistes" niais persuadés que tout changement d’ordre technologique est un progrès, de fidèles des dogmes libéraux, auxquels "le Marché" et ses "lois" tiennent lieu de Sainte Trinité, et d’ambitieux politiciens accrochés à tout pouvoir qui les engraisse.

Cet édifice hétéroclite s’est usé rapidement au contact du pouvoir : un an à peine à suffi à faire dégringoler le Président-monarque et ses Marcheurs vers les bas-fonds des sondages, comme si bien des yeux se dessillaient quant à la nocivité de leurs décisions politiques et sociales.

De plus en plus, le Roi est nu, et ses efforts continuels de mise en scène télévisée ne font qu’aggraver l’impression majoritaire de mépris pour le peuple, et les gagne-petit de la France profonde. Cela s’est traduit notamment par la démission claironnée de Ministres, comme si les rats s’efforçaient de quitter un navire en dérive, et qui prend eau de toutes parts malgré les discours flamboyants du capitaine Coué.

Des rats qui ne désavouent pas les " réformes " accomplies, mais disent ouvertement ne plus vouloir être d’une aventure en voie d’échec. C’est donc cet automne 2018 le " mouvement " En Marche qui, à son tour, fait les frais de cet effondrement du politique qui l’avait amené aux rênes de la France il y a un an !

Un effondrement des organisations qui, pour l’instant, ne se dément pas : les " anciens " partis organisés ne semblent guère en état de se refaire une santé, en profitant de la crise évidente du pouvoir présidentiel : les " Républicains" se déchirent à la fois pour le leader-ship et pour les choix tactiques ; le " Rassemblement National" peine à retrouver un second souffle, malgré le vent xénophobe qui souffle sur toute l’Europe ; le Parti Socialiste en est réduit à lorgner vers le battu Hollande pour renaître ; et le PCF est réduit au mutisme, au bord de l’implosion, a l’orée d’un Congrès qui risque fort de ne résoudre rien de ses déchirements identitaires,s’il ne sait mettre un terme à plusieurs décennies de dérives opportunistes.

Autre exemple qui prouve la pérennité de cette implosion des partis politiques commencée au printemps 2017 : la Mairie "d’Union des Gauches " de Paris voit à son tour certains de ses fleurons la quitter, avant le naufrage électoral prévu.

Et le tribun Mélenchon a une fâcheuse tendance à faciliter les agressions du Pouvoir contre la France Insoumise par ses foucades incontrôlées.

Le seul courant politique français en croissance aujourd’hui semble bien être l’abstentionnisme : un mécontentement réel, massif, mais des forces politiciennes hors d’état d’offrir une issue politique crédible, un état de déliquescence de la "démocratie délégataire" en usage, qui est un danger évident pour notre pays comme pour d’autres : l’histoire l’a toujours montré, et l’actualité récente le confirme, de l’Italie au Brésil.

Une seule issue semble possible pour sortir de ce marécage politicien. Elle ne pourra naître que des luttes sociales, et des mouvements populaires dans les rues, les entreprises et les quartiers.

Les grèves du printemps 2018, d’autant plus courageuses qu’elles étaient trop souvent isolées, n’ont pas réussi à casser la vaste offensive réactionnaire dirigée par Macron et ses partisans. A l’issue de la torpeur estivale, ils rassemblent à nouveau leurs troupes pour détruire encore et encore les conquêtes sociales qui ont fait la Nation française.

Le "printemps des luttes" 2018 n’a pas réussi non plus à redonner de la vitalité à des organisations politiques dépourvues d’objectifs anticapitalistes et anti-impérialistes clairs : elles perdent surtout leur temps en concurrences stériles, en aigreurs politiciennes pour les compétitions électorales présentes et à venir.

Les quelques 200 ou 300 000 manifestants dans les villes de France le 9 octobre à l’appel des syndicats CGT, FO, Sud et UNEF, sont une première riposte encore insuffisante, face a un Gouvernement et un Président impopulaires, mais dont la capacité de nuisance est encore grande.

Les premiers pas d’un "automne des luttes" qui, seul, pourrait changer la donne dans un pays réduit à l’impuissance face au monarque destructeur et sa " Chambre introuvable " ?

Face à une majorité de députés " En Marche " qui vote sans désemparer les projets les plus régressifs, pendant que les Français décérébrés par leurs médias s’interrogent sur un casting ministériel qui ne changera rien, le seul recours est bien la mobilisation de classe, dans la rue et dans les entreprises, pour imposer l’arrêt des reculs sociaux.

Et ne sous-estimons pas la contre-offensive des pouvoirs politiques ensemble, Exécutif, Gouvernement, et leurs relais rétribués dans la police et la justice et surtout la machine à décerveler que constituent les médias en France. La meute affairée à la chasse à l’homme contre Mélenchon, parce qu’il est considéré à l’Élysée comme le patron de la seule force politique capable de mobilisation populaire en est la preuve.

On ne peut y répondre que par une coordination nécessaire, patiemment construite, de tous ceux qui n’ont que leur force de travail manuel ou intellectuel pour richesse, une mobilisation qui ne peut être que structurée par leurs organisations syndicales, politiques et associatives, dont on peut espérer qu’elles soient enfin revitalisées par les luttes.

Mais cela va dans les deux sens. On peut aussi espérer un sursaut idéologique combattif des organisations politiques anticapitalistes et anti-impérialistes, Insoumis, PCF ou groupes communistes, syndicats de salariés, etc...

N’opposons pas les deux, essayons sans cesse de convaincre qu’ils sont liés, et nécessaires.

   

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