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Décés de Jean Lévy ou la fin d’une époque

lundi 16 octobre 2023 par ANC/A.Chancogne/F.Arzalier/M.Dupuy

L’ANC se joint aux camarades Alain Chancogne et Francis Arzalier (nos anciens) pour un dernier adieu à Jean, homme de tous les combats pour délivrer l’humanité de l’exploitation du capitalisme fauteur de guerre. Un grand guerrier communiste de notre temps vient de disparaître, c’est la fin d’une époque. En ces temps où le combat de classe s’avère difficile et où le monde semble vouloir courir à sa perte, il nous appartient de prendre la relève et porter haut l’étendard de la faucille et du marteau qu’il nous a léguer. Nous présentons nos sincères condoléances à son fils Pierre et à son petit-fils Fabien ainsi qu’à sa compagne. (JP/ANC)

Le mouvement ouvrier perd un Camarade qui aura consacré sa vie au combat de Classe.
Dans un milieu qui n’a jamais été le plus réceptif à ce qui tout ce qui a fait de la CGT cette forteresse des exploités.

Quand, assez isolés en Gironde nous avons transformé un syndicat alors regroupant banques, assurances, sécurité sociale, grands magasins en première orga de ces secteurs, Jean, dirigeant fédéral, militant du Crédit du Nord, fut un repère de fraternité, de soutien précieux de par son histoire, sa façon douce et ferme qui fut, en ce qui me concerne déterminante pour faire du type un peu bouillant-brouillon, le révolutionnaire cegetiste, puis communiste que je crois avoir été.

C’est grâce à cette aide précieuse qu’en Gironde d’une petite vingtaine de syndiqués, nous sommes passés à 400 dans les Banques et Assurances en deux ans...

Grâce à l’ANC, j’ai retrouvé Jean des années plus tard pour les Assises du Communisme à Gemenos, puis en à St Denis lors de la création de l’ANC.

Notre dernière conversation toujours aussi chaleureuse à porté sur quelques divergences quant à ce qu’il nous semblait efficace de rechercher, comme base de rassemblement de classe pour instiller plus et mieux les "fondamentaux marxistes".

Jean est mort sans vieillir

En communiste

A sa famille, ses proches, ses camarades toute mon affectueux soutien....

Nous poursuivons ce Combat à un moment terrible de l’Histoire.

Nous tâcherons d’être à la hauteur de ce qui a motivé toute une vie au service de notre classe.

Ciao, Jean, presente para siempre....

AC

Le 17 décembre 2019, à 95 ans, Jean Lévy participe à Paris à la manifestation contre le projet Macron de retraite par points : sans doute le doyen du défilé !

Photo Michel Dupuy.


Hommage à Jean Levy

D’autres raconteront mieux que moi le parcours détaillé de notre Camarade Jean Lévy, militant Communiste inaccessible aux dérives carriéristes et opportunistes-électoralistes qui ont détruit ce fleuron révolutionnaire de la classe ouvrière et du prolétariat de France de notre jeunesse, qui vient de décéder à l’issue d’une longue vie.

Refusant de se soumettre à cet effondrement idéologique, Jean faisait partie depuis vingt ans de cette cohorte de militants obstinés éparpillés en groupes communistes différents, qui ont en commun le refus du glissement aux accommodements avec la trahison social-démocrate, et l’espoir encore inassouvi de la reconstruction d’un parti Communiste digne de ce titre.

Je l’ai personnellement bien connu au sein du Collectif Communiste Polex, qui s’est efforcé de nourrir l’héritage de l’anti-impérialisme français, contre les menées guerrières de nos dirigeants en Afrique, de la destruction de l’État national de Lybie aux aventures néo-coloniales de Barkhane dans les pays du Sahel, mais aussi contre les guerres impérialistes des USA et de l’OTAN en Irak, en Syrie et en Afghanistan, avec le soutien veule des gouvernements français.

Et, jusqu’à son dernier souffle, Jean a été de ces Communistes de France qui affirmaient haut et fort que si l’antisémitisme est un crime politique, il ne justifie en rien le colonialisme sioniste, incarné depuis des décennies par des dirigeants israéliens qui organisent l’expulsion, l’exploitation, et les assassinats à l’encontre du peuple palestinien, avec des méthodes dignes de l’Apartheid sud-africain d’autrefois.
Ce message de Jean est brulant d’actualité, il nous honore et nous incite à combattre mieux dans une France inondée par la propagande sioniste.

Jean, longtemps militant syndical CGT, restera l’exemple de ces Communistes qui savent que luttes revendicatives et syndicales, et analyse politique doivent s’épauler.

Il n’était pas de ces militants qui croient naïvement que les Communistes doivent être toujours unanimes, alignés comme une armée sur ce qu’ont dit les chefs. Les différences entre militants sont une richesse, si elles n’empêchent pas les luttes communes. Il m’est arrivé de ne pas être d’accord avec certaines de ses approches, dans notre combat commun contre l’Union Européenne par exemple. Je n’en garde pas moins de lui le souvenir d’un Communiste admirable de conviction et de fidélité à son idéal.

L’ANC qui se souvient de sa participation à nos activités pour le retrait des soldats français d’Afrique, présente d’amicales condoléances à son fils et à ses proches.

Francis ARZALIER, ANC
16/10/2023


Jean Lévy est né le 5 mars 1924 à Paris, orphelin, élevé par sa tante, Germaine Lévy dans une famille de tradition socialiste il milite très jeune aux « Faucons rouges », mouvement de l’enfance ouvrière créé dans les années 30 par des militants socialistes.

La période d’occupation le mènera à Clermont-Ferrand puis à Limoges où il travaillera quelques temps dans une usine de porcelaine.

Très influencé par son cousin germain de 10 ans son ainé, Henri Rapaport (Jacques Rives dans la clandestinité), résistant au sein du réseau « Libération Sud » et journaliste au « Populaire », il prendra, après-guerre, sa carte aux Jeunesses Socialistes. Il écrit de nombreux articles pour le périodique du mouvement « Le Drapeau rouge ».

A la Libération, en septembre 1944, alors jeune employé à la caisse des écoles à la Mairie du 5ème arrondissement de Paris il prend sa carte à la CGT.

En 1945, il adhère à la SFIO et soutient, lors du congrès de septembre 1946, la tendance de gauche composite animée par Guy Mollet qui met en minorité la direction sortante menée par Daniel Mayer et soutenue par Léon Blum.

En désaccord avec sa ligne politique, il quitte ce parti en 1947.

Entré à la banque « Crédit du Nord » il milite activement à la CGT et prend des responsabilités dans le syndicat en devenant délégué en 1949.

Il fut l’animateur principal, pendant des années, des combats et des succès revendicatifs de la CGT dans cet établissement bancaire, ce qui lui valut d’être sollicité pour d’importantes responsabilités au Secrétariat du Syndicat des employés de banque de la région parisienne, puis du Bureau de la fédération des employés à partir de 1954.

Il se rendra plusieurs fois au Portugal pour y représenter la CGT auprès de la CGT Portugaise, ceci, avant, pendant et après la Révolution des Œillets en avril 1974.

En 1956, il adhère au Parti Communiste Français.

Il participe à l’activité de sa cellule et collabore à plusieurs revues dont « Révolution » et les « Cahiers du Communisme ».

Il fut également, entre 1983 et 1985, secrétaire de l’Association d’amitié France-Pologne.

Au début des années 2000, en désaccord avec la « mutation » du PCF, il quitte ce parti. Il donne alors son adhésion au PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France) d’où il est exclu à 92 ans pour "indiscipline" [1] en 2016. Il participe, par ailleurs, à l’activité du Collectif Communiste Polex et du « Comité Valmy » dont il est un des principaux animateurs.

Créé en 2007, son blog militant "Ça n’empêche pas Nicolas" est devenu très populaire sur la Toile. Il y encore quelques semaines il publiait une chronique quotidienne reprise sur ce blog.

Jean Lévy est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment : « LE DOSSIER GEORGES ALBERTINI Une intelligence avec l’ennemi », « DE LA RÉPUBLIQUE À L’ETAT FRANÇAIS 1930-1940 - Le chemin de Vichy (avec Simon PIETRI) et « La CGT AU CRÉDIT DU NORD (1949-1974)- Un syndicalisme de masse » . Tous ces ouvrages sont édités aux Éditions L’Harmattan.

Il s’était marié en novembre 1946 à la mairie du Vème arrondissement de Paris avec Jeanne Lebrun, décédée en 2011, institutrice et fille de René Lebrun qui fut maire socialiste du Mans (Sarthe) entre décembre 1936 et décembre 1937. Il a eu un fils, Pierre, journaliste et rédacteur en chef du mensuel Ruptures et un petit fils Fabien, également journaliste. Il resta bouleversé par la disparition, en décembre 2020, de sa belle-fille, Edith Pauvert, militante syndicale CGT.

Celles et ceux qui ont connu Jean se souviendont d’un homme d’une grande simplicité, cultivé et fraternel. Aujourd’hui, il nous manque terriblement.

Michel Dupuy


Entretiens avec jean LEVY

Publié le 16 octobre 2023 par FSC

Source : http://www.frontsyndical-classe.org/2023/10/entretiens-avec-jean-levy.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail


[1Il avait fait "l’erreur d’adhérer à l’ANC ce que le PRCF de l’époque n’a pas accepté.(JP-ANC)

   

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