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La clique sioniste israélienne serait-elle en train de se suicider ?

dimanche 6 août 2023 par Khider Mesloub.

Cet article mérite d’être lu dans la mesure où il pose des questions centrales sur ce qui se passe en "israël" tout en élargissant cette analyse à la crise beaucoup plus globale de la démocratie libérale partout dans le monde occidental. (BD-ANC)

Dans notre étude consacrée au sionisme, intitulée « Entité sionisme : dernier foyer colonial purulent de l’impérialisme occidental », publiée dans Algérie54, les 21-22 février 2023, nous écrivions les lignes suivantes…

Nul doute, l’État théocratique israélien, à l’histoire blindée de mythes, se voit obligé d’être en guerre permanente pour maintenir et pérenniser sa factice union nationale, faute de quoi il sombrerait par privation d’alimentation belliqueuse. Israël ne se nourrit que de guerres récurrentes et écœurantes. La paix lui est impossible. D’où cette impérative nécessité belliqueuse de transmuer le pays en caserne à ciel ouvert où chaque israélien endosse l’uniforme militaire à vie, où la Polémologie a supplanté l’apprentissage de la Thora.

Sans conteste, l’entité sioniste est consciente de son illégitimité historique, de sa frauduleuse existence. Aussi Israël est-il affecté par un syndrome singulier, le syndrome « sionigène », caractérisé par la bellicosité chronique, la pathologie guerrière, l’affrontement permanent, le terrorisme étatique compulsif.

Israël est doublement condamné à vivre sur le pied de guerre et les provocations bellicistes répétées. Pour des raisons à la fois exogènes et endogènes. Exogènes : car il est entouré de pays ennemis qui n’accepteront jamais son existence (nous parlons des populations arabes et non de leurs gouvernants respectifs fantoches, ralliés au sionisme). Ces pays ne font qu’aiguiser leurs armes pour hâter la destruction d’Israël.

Endogènes : car sa population « juive » hétéroclite maintient sa factice cohésion « nationale » que sous le feu de la guerre permanente. Aussi, dans l’hypothèse d’une résolution d’instauration de la paix, plus qu’improbable, l’équilibre fragile interne s’effriterait-il aussitôt. Inévitablement, les dissensions intrinsèques entre les différentes communautés juives hétérogènes éclateraient au grand jour.
Car cette prison dorée de « peuple élu » concentre des habitants-geôliers qui n’ont rien de commun, sinon la religion hébraïque, mais surtout leur doctrine raciste : le sionisme. Le sionisme est depuis le 10 novembre 1975 assimilé officiellement par l’Assemblée générale des Nations unies au racisme ; et qualifié depuis le 1 février 2022, par Amnesty international, d’Apartheid.

Pour autant, une chose est sûre, cette colonie de peuplement est guettée par le dépeuplement colonial. Incontestablement, en créant leur État colonial en Palestine en 1948, les juifs sionistes ont creusé leur tombe. Israël est devenu l’endroit le plus dangereux pour les juifs.

Que symbolise la constitution de cet État sioniste, sinon la dernière création du Grand Ghetto juif mondial instauré sur une terre dépourvue durant des siècles de tout « foyer juif ». Une terre habitée des siècles durant par des Palestiniens de toutes confessions.

Ces lignes ont été rédigées pour la première fois en 2017. Nous sommes en 2023. Au final notre conjecture sur l’implosion d’Israël se concrétise.
Et plus tôt que prévu. Tant mieux.

Que se passe-t-il en Israël depuis quelques mois ?

Israël, ce « pays Massada », longtemps citadelle inexpugnable, implose de l’intérieur. Petit rappel historique : Massada est cette forteresse inexpugnable hissée au sommet d’un vertigineux éperon rocheux, où, en 73 de notre ère, quelques centaines de juifs, membres d’une secte de zélotes, se barricadèrent contre le siège des troupes romaines. Ces zélotes étaient des fanatiques religieux juifs. On les désignait sous le nom de sicaires, car ces extrémistes juifs semaient la terreur. Considérés comme les premiers terroristes de l’histoire, ces sicaires perpétraient meurtres et actes de terrorisme en Palestine au début de notre ère calendaire, à l’époque de la domination romaine. Ces sicaires tirent leur nom d’un poignard, la sica, qu’ils dissimulaient sous leurs vêtements pour assassiner les victimes choisies, y compris des juifs alliés des Romains. La sica fut l’arme de prédilection de ces assassins juifs anti-Romains. Après trois ans d’encerclement romain, ces zélotes préfèrent se suicider collectivement plutôt que d’être pris vivants.

Depuis, on parle de complexe de Massada pour désigner ce sentiment d’être en permanence à la portée d’une menace grave. Dans le cas d’Israël, la certitude fanatique d’un peuple de forcenés d’être seul détenteur du droit face au monde entier, perçu comme ennemi. Cette fièvre obsidionale comporte une dimension pathologique fondée sur une spirale suicidaire.

En résonance avec leurs ancêtres les zélotes, actuellement, lentement mais sûrement, les juifs sionistes d’Israël sont en train de se suicider nationalement. Et ce n’est certainement pas nous, les anticolonialistes, qui pleurerons leur mort nationale salutaire ! Nous irons volontiers en Palestine libérée pour cracher sur la tombe de la défunte entité sioniste !

Dans le contexte actuel des massives manifestations contre la très controversée réforme judiciaire sur laquelle nous reviendrons plus bas, selon plusieurs sources, en Israël près d’un tiers des habitants se dit prêt à quitter le pays. En effet, depuis que le Parlement israélien a voté, lundi 24 juillet la réforme judiciaire, près de 30% des habitants envisagent de quitter Israël. Pour cela, ils sont nombreux à faire appel aux services d’avocats spécialisés dans l’obtention de passeports européens. Ce phénomène d’exode frappe toutes les catégories sociales.

Il gagne également les entreprises high tech qui commencent à se délocaliser. Selon une étude récente, près de 70% des start-up israéliennes révisent leur stratégie et commencent à transférer leur domiciliation fiscale et bancaire vers d’autres pays. Plus des 2/3 des start-up ont déjà pris des mesures actives pour retirer de l’argent et transférer des parties de leurs activités à l’extérieur du pays. Les inquiétudes grandissent dans le pays déjà rongé par la crise économique.

Selon le site d’information israélien, i24 NEWS, « La mobilisation du secteur de la high tech en Israël ne faiblit pas. On voit une mobilisation très forte et il s’agit de la menace la plus importante sur la technologie et l’économie d’Israël depuis des décennies ». « Nous voyons clairement les dommages potentiels sur l’économie israélienne. Environ 80% des dirigeants d’entreprises dans le secteur de la high tech signalent des annulations de réunions par des investisseurs », selon les déclarations d’un chef d’entreprise rapportées par i24 NEWS.

Par ailleurs, des agences de notation comme Moody’s et Standard & Poors s’alarment des conséquences négatives que pourrait générer cette instabilité pour l’économie israélienne.

Ce phénomène d’exode ébranle notamment les corps de métier hautement névralgiques. En vrai, la petite bourgeoisie. Depuis l’adoption de la première loi de la réforme judiciaire, 3 000 médecins envisagent de quitter Israël. Ces départs commencent à préoccuper les autorités. Le directeur général du ministère de la Santé a tenu une réunion d’urgence en espérant les convaincre de rester.

Plus inquiétant pour le pouvoir sioniste, selon CNN, la « mutinerie » a aussi gagné les rangs de l’armée. Plus de 10.000 réservistes ont ainsi menacé de se mettre en retrait de Tsahal.

Pour revenir à la très controversée réforme judiciaire, contrairement à ce qui est répandu par les médias occidentaux, cette réforme ne vise pas à protéger le premier ministre Benyamin Nétanyahou d’éventuelles poursuites judiciaires, donc probable incarcération. C’est une vision policière de l’actualité. Une approche personnalisée de la politique.

En vérité, cette réforme s’inscrit dans la dynamique internationale de la majorité des pays en voie de durcissement autoritaire, pour ne pas dire de fascisation. Cette réforme vise à accroître le pouvoir de l’Exécutif, mais surtout à atrophier tous les contre-pouvoirs, notamment celui de la justice. En Israël, celui de la Cour suprême. C’est-à-dire celui des magistrats, ces « trublions » toujours prompts à invalider les mesures gouvernementales.

Cette réforme judiciaire est décrétée pour deux fondamentales raisons. La première est d’ordre colonial, la seconde d’ordre social.

D’une part, le mobile du musellement de la Cour suprême s’explique par la volonté du nouveau gouvernement néo-fasciste, déterminé à « régler » définitivement la « question palestinienne », d’abandonner explicitement toute solution «  à deux États  », en vue de réaliser, sans subir de veto de la Cour suprême, le grand rêve de la création d’un État purement juif du Jourdain à la mer.

Ce projet sioniste ultraréactionnaire implique nécessairement la déportation massive de la population palestinienne. Qui peut réaliser ce projet d’expansion territoriale et d’expulsion massive des Palestiniens, sinon des partis néo-fascistes et ultrareligieux pétris d’un racisme décomplexé et animés de violence meurtrière désinhibée. Dans quel cadre juridique, sinon aucun. La Cour suprême, une fois son pouvoir de veto démantelé, ne pourra pas s’opposer aux mesures gouvernementales scélérates et à cette politique de nettoyage ethnique.

D’autre part, dans cette période marquée par l’intensification de la crise économique et l’exacerbation de la lutte des classes, et surtout par la marche forcée vers la guerre généralisée, les États capitalistes ont besoin d’un pouvoir fort. Et la bourgeoisie israélienne n’échappe pas à ce basculement totalitaire, à ce processus de durcissement autoritaire. L’État sioniste doit mettre au pas toute la société. En particulier son prolétariat de plus en plus frondeur.

Ce n’est pas un hasard si le capital israélien a hissé au pouvoir des partis néo-fascistes et ultrareligieux : ils sont foncièrement antidémocratiques et anti-ouvriers. Ils n’hésiteront pas à réprimer dans le sang les inéluctables révoltes sociales et à embastiller les leaders jugés subversifs. Sans encourir dorénavant la moindre critique ni condamnation des instances juridiques « indépendantes », notamment la Cour suprême.

Il est utile de souligner que le succès électoral des partis néo-fascistes et ultrareligieux est intervenu curieusement après une année marquée par plusieurs manifestations populaires revendicatives radicales, dont la plus importante s’était déroulée le 6 août 2022, rassemblant plus de 400 000 personnes (le plus grand rassemblement de l’histoire du pays) à Tel Aviv, Haïfa et Jérusalem.
Non seulement sur la question du logement mais dirigée aussi contre la hausse exorbitante des denrées alimentaires, de l’essence, le coût de l’éducation. Et, surtout, plus préoccupant pour la classe dirigeante belliqueuse israélienne, contre l’escalade militariste du gouvernement.

À l’époque, de nombreux protestataires avaient alerté l’opinion contre la volonté du pouvoir de provoquer des affrontements militaires ou même une nouvelle guerre pour restaurer « l’unité nationale » malmenée par les mouvements de luttes sociales. Au cours de ces multiples manifestations organisées dans de nombreuses villes, les slogans scandés traduisaient une réelle résistance à la marche vers la guerre et une sincère volonté prolétarienne de lutter pour des intérêts communs avec les Arabes.

« Juifs et Arabes refusent d’être ennemis », « La justice sociale est exigée en Israël et dans les territoires », « Vivre dans la dignité à Gaza et à Ashdod », « Non à une autre guerre, qui va enterrer les revendications ! », tels étaient les slogans entendus au cours des manifestations. Cela a inquiété sérieusement la classe dominante israélienne.

En outre, dans cette phase de décadence du capitalisme mondialisés, dans la majorité des pays, la classe dirigeante s’enlise de plus en plus dans la corruption et l’irrationalité. Elle est de moins en moins en mesure de régenter son propre appareil politique, du fait des déchirements et rivalités entre factions bourgeoises, comme l’observe aux États-Unis entre Démocrates et Républicains. Il en est ainsi en Israël où les tendances politiques centrifuges s’exacerbent.

De toute évidence, le monde occidental, et donc Israël, cette excroissance coloniale européenne implantée en Orient, a basculé de la démocratie formelle au despotisme réel. En effet, en Occident on assiste à la fin de la démocratie bourgeoise avec ses Parlements, ses Droits, ses Pouvoirs et contre-pouvoirs superflus. Car, dorénavant, les lois et les mesures despotiques sont dictées directement par le Pouvoir Exécutif, sans être ratifiées par le Parlement (Parle-ment), comme la réforme de la retraite du gouvernement Macron vient de l’illustrer.

Tous les pays occidentaux, notamment Israël, caractérisés par la fascisation de leur société, la mutilation des droits sociaux de leurs populations et la gouvernance par la terreur, s’apprêtent à étriller les vétustes Constitutions, les libérales règles politiques et les lois sociales protectrices, devenues des entraves à la nouvelle gouvernance despotique dictée par la situation de crise économique systémique (vectrice de menaces d’explosions sociales), et la marche forcée vers la guerre généralisée.

De même, on assiste à la fin de la souveraineté du pouvoir judiciaire dorénavant dépouillé de son apparente et illusoire indépendance, illustrée en Israël par l’atrophie de la Cour suprême, en France par sa subrogation séditieuse par le pouvoir policier en voie d’institutionnalisation (le pouvoir policier, avec l’assentiment du gouvernement Macron, s’active pour supplanter, et donc planter dans le dos des « institutions républicaines », les trois pouvoirs bourgeois distincts : l’exécutif, le législatif et le judiciaire, en vue de s’instituer en Unique pouvoir).

On assiste également à la mort de la liberté d’expression et de la presse, illustrée par la disparition des fonctions de contrepoids correctif démocratiques défendues par des instances de régulation libres, menacées de disparition car encombrantes en période de guerre de classe et de conflit armé, par le verrouillage des réseaux sociaux et la fermeture des sites d’information alternative.

Il s’agit ni plus ni moins d’un retour au despotisme absolu d’avant la « Révolution française », d’une volonté de démantèlement de toutes les règles de gouvernement démocratiques bourgeoises, devenues inopérantes pour contenir la guerre de classe en fermentation, encombrantes pour entraîner le peuple récalcitrant vers les conflits armés permanents.

Une chose est sûre : cela dévoile le caractère illusoire de la démocratie bourgeoise occidentale.

En effet, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital. Dans l’histoire de l’Occident, Démocratie et Dictature, deux modes de régulation politique siamois au sein du même mode production capitaliste, se succèdent alternativement au sein du même État, au gré des conjonctures économiques et sociales mais, surtout, de l’assoupissement ou de l’exacerbation de la lutte des classes.

Pour revenir à l’État théocratique israélien, l’idéologie dominante occidentale soutient qu’Israël est la seule démocratie au Moyen-Orient. Le seul État de droit. C’est absolument faux. Israël n’est pas un État de droit. C’est le seul État au monde où la Constitution ne fixe pas les limites du territoire. Ce qui est conforme au projet sioniste d’expansion inexhaustible.
En outre, l’État Israélien est raciste, étant donné qu’il est stipulé qu’Israël est l’État des juifs, impliquant que les autres habitants sont des sous citoyens, sous hommes. En vérité, Israël repose sur la spoliation de la terre palestinienne et le nettoyage ethnique des Palestiniens.

Aussi Israël est l’antithèse d’une démocratie. Certes il existe un parlement, des médias libres, mais au service du sionisme. Dès lors que cet État est fondé sur le vol de la terre, c’est donc une démocratie réservée aux seuls voleurs sionistes pour gérer leurs business, préserver leur domination coloniale, pérenniser leur entreprise de rapines territoriales et de spoliations.

Avec de tels critères à géométrie variable, l’Allemagne nazie, fondée comme le sionisme sur la pureté raciale et l’épuration ethnique, peut être considérée également comme une démocratie !

   

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