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Le Quai D’Orsay a donné pour consigne de ne plus programmer d’artistes venant du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
vendredi 15 septembre 2023 par CND
Après la déroute infligée à l’impérialisme français par des coups d’État consécutifs dans différents pays d’Afrique de l’Ouest et en Centrafrique, l’État français entend bien riposter.
« Sur instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, il a été décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso", écrit le ministère.
"Par conséquent, tous les projets de coopération qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception (…) De la même manière, aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée. »
Si cette déclaration apparaît de prime abord comme étant ridicule, voire même franchement stupide, elle témoigne de la continuité de l’arrogance coloniale française, qui se retournera sûrement contre elle.
L’État fait porter la responsabilité de ses échecs et de son entêtement à nuire au développement de ces trois pays, à des artistes….
Ce frein continue cette fois en ciblant le spectacle vivant.
Le pays d’origine et les prises de positions ou non des artistes sur la situation actuelle, n’ont pas à devenir un critère de programmation dans un pays où régresse chaque jour la liberté d’expression.
Cette décision soudaine prive également les diasporas maliennes, burkinabées et nigériennes du rapport culturel qu’elles entretiennent avec leurs pays d’origine, par le biais de concerts ou de spectacles.
Le Syndeac, premier syndicat des entreprises culturelles du secteur public a demandé une réunion d’urgence avec le ministère des affaires étrangères.
La volonté des autorités renforce également l’idée que la France refuse de sortir de son paternalisme et de perdre la tutelle qu’elle exerce sur les pays qu’elle a colonisé, et sur lesquels elle tente de continuer d’exercer indirectement son règne.
L’idée n’est pas de se réjouir du remplacement possible d’un impérialisme par un autre, mais d’insister sur l’hypocrisie d’un État qui se pose en donneur de leçon à l’international malgré son passif et ses agissements.
Ce nouvel exemple ne vient qu’ajouter une pièce au triste édifice qu’est la colonisation française.
