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Europe : le choix de la guerre ... et du poulet ukrainien !

vendredi 2 février 2024 par FSC

Au lieu de rechercher une issue politique et diplomatique en Ukraine débouchant sur la Paix sur le continent, l’Union européenne, Macron en tête viennent de jetter de l’huile sur le feu en décidant de fournir la somme colossale de 50 milliards d’euros à l’Ukraine.
Au détriment donc des investissements sociaux, du monde agricole, des travailleurs et des peuples européens.
Colère des agriculteurs : alors que le discret poulet ukrainien fragilise les éleveurs
Elle donne la chair de poule aux éleveurs français mais difficile d’en trouver dans les rayons des magasins et les catalogues de grossistes. Mais où diable la volaille importée d’Ukraine se cache-t-elle ?(JP-ANC)

Du poulet ukrainien qui devient hollandais

La tâche n’est pas simple, car la volaille venue d’Ukraine avance en partie masquée, en transitant par des transformateurs ou des sites de découpe, en Pologne, en Belgique ou aux Pays-Bas notamment, qui ne sont pas obligées d’en indiquer l’origine. Pour Yann Nédélec, directeur de l’Anvol, l’interprofession de volaille de chair, il ne fait ainsi pas de doute que beaucoup de viande hollandaise, vendue comme étant d’origine européenne, provienne en réalité d’Ukraine. En effet, cherchez l’erreur : « les Pays-Bas exportent plus qu’ils ne produisent ».

À l’échelle de toute l’Union européenne, la progression des exportations de volaille de l’Ukraine vers les États membres ces dernières années a été fulgurante. Aujourd’hui le pays se situe derrière le Brésil mais il a un avantage considérable : la suppression des droits de douane et des quotas, décidée en 2022 par l’Union européenne pour soutenir l’agriculture du pays en guerre contre la Russie.

Un effet domino

« L’Europe n’a pris aucune précaution et aujourd’hui, on est face à une concurrence redoutable, observe Yves Le Morvan, responsable Filières et marchés au Think Tank Agridées. Car même si l’Ukraine exporte surtout en Pologne ou dans les pays limitrophes, il y a un effet domino qui se répercute jusqu’en France. »

Comment, en effet, faire face à des fermes avicoles « qui peuvent atteindre une taille 50 fois supérieure à la moyenne en France avec des coûts d’élevage inférieurs de 40 % ? »

« On a ouvert nos frontières »

À la tête de LDC (marques Le Gaulois, Loué, Marie…), Philippe Gélin s’indigne. « On a ouvert nos frontières, et tout cela pour qui ? Pour les profits d’un oligarque », pointe le patron du numéro 1 de la volaille en France. Dans le collimateur, Yuriy Kosyuk, dixième personne la plus riche d’Ukraine, principal actionnaire de MHP. Cet empire, le plus grand producteur et exportateur de poulets du pays, multiplie les controverses, notamment pour son recours à des sociétés boîtes aux lettres dans des paradis fiscaux tels que le Luxembourg et Chypre. « Il a également été accusé de corruption, d’accentuer la pollution de l’air et de l’eau, de violations des droits des communautés et des Droits de l’Homme » énumère The Oakland Institute dans son rapport Guerre et spoliation, la prise de contrôle des terres ukrainiennes.

En France, des voix s’élèvent également dans la profession pour mettre en doute les conditions sanitaires et environnementales avec lesquelles sont élevés ces poulets importés. « Les volailles MHP sont, comme tous les produits importés, certifiées par l’Union européenne », rétorque Olexandra Avramenko, porte-parole de la fédération de l’industrie agroalimentaire ukrainienne.

Face à cette situation, l’interprofession réclame un retour au quota appliqué à l’Ukraine avant la guerre. L’exemption de tarifs douaniers et de quotas, accordée en 2022 aux produits agricoles ukrainiens, renouvelée l’an dernier, s’applique jusqu’au 5 juin 2024, soit la veille des élections européennes. Qu’en sera-t-il après ?

« Plus on industrialise, plus on perd la trace »

Elle demande aussi une plus grande transparence sur l’origine de la volaille vendue en France. Si des règles existent, elles ne concernent pas la viande cuisinée ou travaillée, ensuite servie en restauration hors domicile. Or, du sandwich de boulangerie à la salade César à emporter, c’est sur ce segment que la consommation a le plus progressé et c’est aussi là qu’il y a le plus d’importations.

« Le poulet entier du dimanche ne représente plus que 15 % du marché. Plus on industrialise, plus on perd la trace d’origine » résume Yves Le Morvan.

Les volaillers estiment enfin que la filière est bridée dans son développement en raison des nombreuses oppositions et recours qui freinent les projets de modernisation ou de construction des élevages.

Depuis bientôt dix ans, la France importe plus de volaille qu’elle n’en exporte et ce déficit commercial s’accroît. Au-delà de l’impact sur les éleveurs et sur toute la filière aval, cette crise a aussi des conséquences environnementales, contribuant à faire augmenter la part des émissions carbone importées du système alimentaire français.
Alors que les volailles ne pèsent qu’une infime part des émissions de méthane dues à l’élevage.


Voir en ligne : http://www.frontsyndical-classe.org...

   

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